Plan de recherche

Afin d’évaluer si les informations de genre et les indices phonologiques et orthographiques des noms peuvent influencer les latences de jugement de genre, les caractéristiques des déterminants ont été réutilisées dans un jeu de plusieurs expériences menées cette fois ci en compréhension. Le protocole de production verbale des réponses (Desrochers & al, 1989, 1990, 1995), ainsi que l’utilisation de noms de lieux (Taft & Meunier, 1998) ne nous paraissant pas les choix les plus pertinents dans ce cadre d’étude nous avons préféré employer le système de réponses manuelle (à l’aide d’un boîtier), ainsi que le matériel expérimental testé au cours des expériences conduites en production (ensemble de mots représentant des inanimés féminins et masculins, ayant pour premier phonème une voyelle ou une consonne).

Dans un premier temps, nous allons rapporter les résultats d’une tâche de décision de lexicale, qui sera désignée comme ligne de base pour quatre tâches de jugement de genre. Lors de ces dernières, les sujets devaient simplement catégoriser des noms en fonction de leur genre. Différentes instructions ont été données selon le groupe de sujets considéré : la classification se basait soit sur les labels ‘masculin’ et ‘féminin’, soit sur les articles indéfinis un Vs une ; soit sur les articles possessifs mon Vs ma. Dans le but de définir l’impact de la distribution des réponses sur les temps de réaction, nous avons fait varier les pourcentages de réponses relatifs aux possessifs au cours de deux études. Dans la première, les stimuli présentés appelaient les sujets à appuyer sur la clé correspondant à mon à 75%, les 25 autres pourcents étant dévoyés à ma ; tandis que dans la seconde, les réponses étaient réparties en proportions égales entre mon et ma.

Plusieurs modifications d’importances ont été apportées aux études menées en production afin de s’adapter à la modalité étudiée : (1) la décision lexicale remplaçant la tâche de dénomination n’incluait pas de phase de familiarisation, les effets en reconnaissance visuelle étant extrêmement sensibles à l’effet de répétition (Bowers, 2000 ; Forster & Davis, 1984 ; Grainger & Jacobs, 1999 ; Monsell, 1985). Lors de l’identification visuelle des mots, les items sont perçut plus rapidement et plus facilement si ils ont été préalablement présentés et l’amplitude des effets tend à diminuer ; (2) pour cette même raison, les protocoles de décision de genre ont été attribués à des groupes distincts de sujets ; enfin (3) nous n’avons pas monté de catégorisation phonologique. Le risque d’utiliser une telle tâche en compréhension était que les locuteurs, par mise en place de stratégies, se focalisent seulement sur l’initiale des stimuli sans traiter les mots dans leur intégralité. Nos résultats ne pourraient alors être interprétés en termes de traitement phonologique pur, mais ils transcriraient plutôt les mécanismes sous-tendant la simple reconnaissance de la première lettre d’un item, c'est-à-dire les étapes situées au niveau orthographique.