Introduction

Plusieurs analyses statistiques complémentaires ont été menées dans cette partie dans le but de : (1) contrôler la validité de notre expérimentation ; (2) souligner l’implication du système de réponse sur les temps de réaction et les taux d’erreurs dans une tâche de décision de genre.

En effet de par l’absence de tout effet dans les deux tâches de décision de genre, nous sommes en droit de nous poser la question de la qualité du protocole expérimental choisit. Une façon de procéder serait de s’intéresser à un effet classique et de déterminer si ce dernier est bien présent dans nos expériences ou pas. Plusieurs options s’offrent à nous quant au choix du facteur à étudier : la fréquence d’occurrence (voir Monsell, 1991 pour une synthèse ; Balota & Chumbley, 1984, 1985 ; Grainger, 1990 ; Grainger & Ségui, 1990 ; Morrison & Ellis, 1987, 1995 ; Paap, McDonald, Schvaneveldt & Noel, 1987), la longueur des mots (Hudson & Bergman, 1985 ; O’Regan & Jacobs, 1992) ou la nature de la terminaison (Andriamamonjy, 2000 ; Colé, Pynte, Andriamamonjy, 2003 ; Dahan, Swingley, Tanenhaus, Magnuson, 2000 ; Taft et Meunier, 1998). Puisque Hino & Lupker (1998, 2000) ainsi de Perea et collaborateurs (2002, 2003) s’étaient arrêtés sur l’effet de fréquence, et puisque nous souhaitons nous même déterminer dans quel sens et à quel niveau une tâche de catégorisation en genre peut être affectée par le système de réponse, nous avons logiquement décidé de retenir l’effet de fréquence d’occurrence comme indice de contrôle. Si l’absence d’effet d’amorçage par le genre est bien une conséquence du fonctionnement du système de reconnaissance des mots, alors nous nous attendons à trouver un effet de fréquence dans les deux expériences de catégorisation en genre : les mots les plus fréquents seront traités plus rapidement que les mots les moins fréquents.

De plus, selon les observations de Perea et al (2002, 2003), la tâche go-nogo s’effectuerait plus rapidement, avec plus de précision et induirait une augmentation de l’amplitude de l’effet de fréquence comparé à la tâche standard. Nous vérifierons cette hypothèse par comparaison des données recueillies dans les expériences 1 & 2, tant pour l’effet de fréquence que pour l’effet d’amorçage en genre. Si les résultats montrent une influence du système de réponse sur les temps de réaction et les pourcentages d’erreurs en faveur du système go-nogo [c'est-à-dire (1) une réduction des latences et des taux d’erreurs dans la tâche go-nogo par rapport à la tâche oui-non ; (2) une hausse de la magnitude de l’effet de fréquence pour le système go-nogo], nous pourrons alors en conclure : d’une part, que ce protocole constitue un avantage d’un point de vue expérimental et qu’il peut être utilisé en remplacement du mode oui-non ; d’autre part que le système standard requière la mise en place d’une étape décisionnelle supplémentaire nécessitant du temps par rapport au système go-nogo, processus qui pourrait être responsable de biais expérimentaux.