a) LA CREATRICE DU CYCLE HALLIPA

Retrouvons à présent l’auteur de la saga des Hallipa et la genèse du roman qui a fait d’elle l’écrivain de prestige que la critique n’a pas tardé à reconnaître. Comment naît Le Concert de Bach ?

« Après avoir fini de dramatiser Lulu  » - d’après un court roman de Lovinescu - et qui fut à l’affiche du Théâtre National de Bucarest entre 1923-1924, « je m’étais promis quelques vacances – se souvient Hortensia - lorsque, à mon grand étonnement, Eugen Lovinescu annonça pendant une des réunions littéraires qui avaient lieu les dimanches après-midi (au cercle « Sburàtorul ») : « Madame Papadat-Bengescu écrira un roman objectif »…Donc je vais m’atteler au roman. Toutes mes énergies se concentrent sur ce point inconnu…J’ai fait tabula rasa de toutes mes préoccupations latentes, je sais que je n’écrirai aucune des histoires qui me sont familières, je ne reconstruirai et ne reproduirai pas non plus ce qui me réconcilie avec le contrôle de moi-même…Et voilà la famille Hallipa tout entière, depuis son enracinement sur la terre roumaine, avec ses soucis, sa vie, ses transformations, entrée dans ma conscience, tels des faits réels. C’est Les Vierges échevelées - mon premier roman…L’âpre déchirure que je connais après chaque volume écrit ne se produit pas. Une partie des personnages restent encore avec moi. Ils se sont installés en ville et ils se confondent avec le conglomérat urbain ». (Felix Aderca Màrturia unei generatii /Témoignage d’une génération, Editions Hassefer, 2003, pp.219-220)

C’est l’avènement du Concert de Bach, où sont repris tous les personnages dans une narration à travers laquelle l’auteur des « féminités » est devenue la romancière « objective » que l’on attendait. La confession de l’auteur est significative pour nous à plusieurs titres : n’émanant pas d’un auteur à système esthétique ou à projet programmatique elle a la valeur des faits rares ; en même temps elle permet de « traquer » des pistes explicites pour la genèse du roman. Soulignons le « grand étonnement » qui est la traduction d’effet de surprise de la principale intéressée lorsque le mentor du cénacle moderniste « Sburàtorul » l’oblige, par sa déclaration publique qui est plus une exigence et une exhortation qu’une simple annonce. Voire une obligation morale puisque la prosatrice d’avant sait qu’elle doit « faire tabula rasa » de ses « préoccupations latentes » et agir dans l’urgence, en se concentrant sur la nouvelle manière d’écrire ; il lui faudra oublier « les histoires familières », sa manière habituelle de composer, ces écrits qui la réconciliaient « avec soi-même », les proses subjectives dans lesquelles l’auteur transposait ses sensations et sentiments, son vécu. Prendre de la distance, éliminer le lyrisme, adopter des moyens procédant de l’objectif. C’est le grand passage entre deux volets d’une même création que la romancière roumaine résume ici.

En effet, les amis « traditionalistes » de la revue « Viata Româneascà » avaient apprécié avant tout ses premiers écrits où ils voyaient « un répertoire infini de fines sensations, variées et nuancées », « des morceaux de véritable miniature exécutée sur des dimensions de fresque » puisque l’écrivain donne là « non pas des mélodies pour dessiner les événements ; [elle] donne des harmonies de sensations qui nous apportent quelque chose de l’intimité profonde des faits. D’où son style fait de longues phrases, d’incidentes, de retours et d’hésitations ». Ces mots appartiennent à Garabet Ibràiléanu, être sensible et critique raffiné qui avait, nous l’avons dit, beaucoup d’affinités avec cette femme de lettres. Dans une lettre du 10 octobre 1914, elle reconnaissait, sans réserve – comme toujours lorsqu’elle s’adresse à Ibràiléanu- :

‘ « ce que j’écris, ce que je pense – ce ne sont, pour l’essentiel, pas des idées et des sentiments, mais bien leurs sensations, d’où cette terrible envie d’en rendre non pas une description, mais la sensation même. Tout cela pour vous expliquer pourquoi le portrait de Séphora qui débute par « Séphora est une fille »... construit sur deux axes convexes - de double peinture et de vision sociale - présente ces variations de lumière et de couleurs vives ou éteintes qui ne visent point l’effet, mais ont l’ambition de rendre mon heure et mes sensations d’alors ». ’

Le critique, qui dirigeait à ce moment la revue « Viata Româneascà / La Vie Roumaine » avait su découvrir très tôt dans l’amas lyrique des premiers textes de prose de H.P.-Bengescu, grouillant de sensations et sentiments, écrits dans une langue encore hésitante, donc perfectible, un véritable talent et une passion dévorante pour l’art et la création. La romancière de plus tard lui en sera toujours reconnaissante. Leur échange épistolaire rappelle par son style exalté celui de Proust en pareilles occasions. Proustiennes, en effet, semblent – au genre des participes passés près, naturellement !- ces lignes amicales que notre auteur adresse au critique de Iasi. Après lui avoir avoué qu’il l’a faite pleurer de bonheur par son commentaire critique, en marge de son volume de début, elle ajoute que ce qu’elle apprécie surtout c’est le fait que Ibràiléanou soit le premier à la lancer vraiment en tant qu’auteur : 

‘« Outre la grande valeur de l’opinion en soi, et qui arrive en premier lieu, ce qui compte beaucoup pour moi c’est son incontestable antériorité. Mais ce qui m’a donné une indicible joie c’est de savoir que, maintenant que vous avez été le premier à toucher mon travail, il me semble que les mains des autres n’atteignent plus jamais directement le corps de mon âme, mais uniquement et toujours à travers cette main interposée. Cette isolation convient bien à mon sentiment d’invincible pudeur et fierté que j’éprouve à tout contact avec la foule »…’

Un pathétique bien tempéré, mélange de sentimentalisme et de lucidité, caractéristique de sa manière d’écrire comme de sa nature profonde, se révèle dans ses lettres plus qu’ailleurs:

‘« C’est un bouclier contre d’éventuelles attaques, une protection qui s’interpose entre moi et l’adversité... Comme vous avez été le premier, il s’est produit une harmonie rare qui fait que ce premier est devenu pour moi « mon » premier à jamais. Et pour compléter la spontanéité de mes impressions, je dirais que j’ai surpris chez moi une trace de coquetterie amicale et littéraire qui cherche dans cette idée de primauté une diligence doublement flatteuse. Vous vous imaginez donc que votre main m’a conduite dans l’arène publique, telle une jeune mariée menée à l’église par le meilleur des siens, et dans ce possessif il n’y a aucun scrupule, car je sais que je suis venue vers vous, ainsi que vers le lecteur, comme la plus inconnue des inconnus, et si je vous appartiens, - chose dont je me glorifie - c’est parce que vous avez pensé que je le méritais.» ( Lettre à G. Ibràileanu du 13 février 1919 citée par Viola Vancea dans son Hortensia Papadat-Bengescu interpretat de, p. 48).’

Mais les mêmes amis se montreront plus sceptiques lorsque Hortensia Papadat-Bengescu évoluera vers une objectivité romanesque sous l’influence du groupe « moderniste » de Lovinescu. Querelle des anciens et des modernes…

Les premiers textes de prose de HPB étaient des écrits intimistes, des descriptions d’états d’âmes, sans trame narrative évidente, des éclats de vies à travers lesquels la voix de l’auteur parvient à toucher le lecteur, dans une impétueuse envie de confession déguisée. La prosatrice rappelle ci-dessous ce « désir de neuf » que manifeste à quelques milliers de kilomètres d’elle et à peu près en même temps, un autre écrivain français : André Gide dans ses Nourritures terrestres :

‘« Le sentiment d’une plénitude de vie, possible, mais non encore obtenue, se laissait parfois percevoir, puis revenait encore, de plus en plus obsédante. Ah ! qu’une baie de lumière s’ouvre enfin ! criais-je ; qu’elle éclate au milieu de ces perpétuelles représailles !
Il semblait que tout mon être eût comme un immense besoin de se retremper dans le neuf. » ( p.24)’

Dans l’Autobiographie que nous avons évoquée plus haut, Hortensia Papadat-Bengescu reconnaît qu’elle noircit d’interminables cahiers avec tout ce qui lui passe par la tête, « jaillissement d’une passion retenue, endiguée, manœuvre fébrile de la main qui suit la pensée, non préméditée, avec cette salutaire conséquence de l’exercice.» Il est surprenant à quel point la prosatrice romaine s’exerce à exprimer dans ses écrits de jeunesse toute la gamme des sensations que peut éprouver une femme à des âges différents - d’un personnage à l’autre - d’une voix à l’autre, plus exactement, car souvent, la première personne vient consolider ce que la narratrice nous avait dévoilé quelques phrases plutôt sous le couvert d’une petite fille, d’une adolescente, d’une femme seule, d’une mystérieuse voisine. Il y a une confusion de voix, de personnes qui ne font qu’approfondir le sentiment qui accable la narratrice - au moment même de sa confession. Une confusion qui vous brouille les yeux pour vous permettre de mieux voir ensuite: de la multiplicité des voix surgit le symbole. Ainsi, l’un de ses morceaux de prose intitulé Voisinage est significatif de ce jeu de rôles auquel se prête notre auteur. Dans une station thermale, au cours de vacances, la narratrice observe sa voisine d’en face et essaie de deviner sa vie, ses rêves, son histoire :

‘« Qui peut bien être cette femme qui habite la chambre avec balcon en face de ma chambre à balcon ? ... Veut-elle, comme moi, se laver les yeux à la suite d’un long sommeil et détendre son front des rêves anciens dans la fraîcheur lumineuse de cristal ?... Aurait-elle la même curiosité que moi à regarder le paysage que je contemple longuement et que l’on ne peut pas apercevoir de chez elle ? (...) Mon histoire à moi, je la connais ; je n’ai enterré aucun bonheur, car je n’en ai point eu ; je n’attends aucun bonheur car il ne peut pas y en avoir... Qu’a-t-elle à faire de l’horizon ? Elle lui donne tous ses yeux, elle a un tel regard qu’on dirait des milliers d’yeux... Et mes yeux comment lui paraissent-ils ? ... Elle se demande peut-être si j’éprouve la précisément impatience pour ce temps plein de vide et les mêmes soucis et angoisses pour les chemins qui passent et l’horizon. »’

Petit à petit, la narratrice se glisse dans la peau de sa voisine qu’elle imagine fiancée (jeune mariée) à un soldat (l’homme qui est parti, l’amour absent- pendant d’un trop-plein de sentiments sous lesquels ploie la femme qui attend). Les guillemets passent presque inaperçus, le changement des rôles se fait tout en douceur. Inversant la place et modifiant donc la perspective, la narratrice a recours ici au procédé qui consiste à laisser exploser la soupape des sensations et des idées qu’elle veut faire passer pour celles de sa voisine inconnue. : « Peut-être qu’il viendra demain... Mon cœur presse le temps comme un enfant qui ferait tourner les aiguilles de la montre avec sa main... Quelle chaleur !... Comme notre amour sera brûlant par cette chaleur !.. » La promenade au long des champs de blés mûrs prolonge les sensations de chaleur et de fluide, l’exaltation devient poésie: « Le pré est vivant... Et l’or coule. Coule à travers mes yeux qui ne clignent même pas. Coule doucement, sans fin. Le soleil coule ! Le soleil est vivant et brûlant ! Comme il est brûlant ! »

Le lecteur qui ne connaîtrait que le cycle Hallipa aurait du mal à croire que son auteur est le même que celui de ces petites esquisses ! L’ « irruption amorphe de lyrisme » (Viola Vancea) sera domptée par la rédaction de « La Vie Roumaine », les proses du début seront souvent corrigées, « peignées » - terme roumain consacré- par le poète George Topârceanu, qui devait se sentir une fraternité d’esprit avec ces transpositions d’un vécu à peine voilé. (La poésie de Topârceanu se caractérise en effet, d’une manière générale, par une ironie affectueuse qui cache à tout prix un sentimentalisme qui sied mal à un... mâle!)

Une lettre du 1er octobre 1920 (adressée au même destinataire de choix qu’est le critique Ibràiléanu) laissait déjà présager le changement et les capacités pour le faire :

‘« Je ne débute pas dans la connaissance de mon propre moi. Je sais que je suis capable d’attitudes variées et multiples, de l’âpreté laconique à la subtilité, selon les impressions. L’effort prolongé excepté, organiquement masculin, je ne récuse aucun genre. Les vers autant que le théâtre, le dialogue autant que le monologue, l’acuité du sentiment pur ou la vision violente du réel me visitent en égale mesure. Cela n’exclut pas que l’on puisse observer ces possibilités, ni mon bonheur, puisque la chose a été remarquée. »’

Consciente de son évolution artistique, notre écrivaine raconte pendant une discussion avec Ion Valérian (publiée ensuite dans la revue « Viata Româneascà », de novembre 1926) :

‘« En parlant de Femmes entre elles, Eugen Lovinescu voyait en moi un futur romancier. A cette époque-là, ma carrière littéraire était déjà déterminée: par l’aspiration à satisfaire cette prédilection et par l’inclination que cette anticipation encourageait. Je ne me suis pas hâtée, j’ai attendu que l’évolution se fasse toute seule. J’ai attendu le moment du roman. »’

Le moment du roman marque le passage entre les deux volets de sa création que la romancière a relevé, avec l’élégant soin des conventions qui la caractérise, dans un entretien avec Félix Aderca: « Je dois avouer que pendant tout le temps où j’ai collaboré à « La Vie roumaine » (la revue d’Ibràiléanu), j’ai été dominée par un sentiment bizarre: je me croyais parfaite; à « Sburàtorul » (la revue de Lovinescu) je suis dominée par un sentiment utile: il me semble que je suis encore perfectible». Attentive à l’évolution générale aussi, dix années plus tard, elle constate : 

‘« Il y a vingt ans, on écrivait et on lisait uniquement des nouvelles rurales - ou provinciales, à la rigueur. A présent on lit et on écrit du roman – une proie plus riche. C’est une transition et un progrès à la fois, car la rapidité avec laquelle nous brûlons les étapes dans toutes les directions, nous permet d’assister, d’ores et déjà, à un retour vers la nouvelle, dans le sens d’un raffinement du goût du lecteur ». ’

On remarque le changement jusque dans le langage même de la romancière. La phrase est plus leste, plus alerte, plus sûre ; les fioritures ont disparu. Le regard se déplace de la personne (Hortensia) vers le monde environnant qui reste pourtant celui des Lettres. « Dans l’enceinte de « tout ce qui concourt à » - ma vocation s’est implantée d’une façon volontaire. J’écris et je publie. Je me cherche, infatigablement, pour découvrir en moi le monde et je cherche ma voie ; je cherche ce qui, dans le tumulte des voix entremêlées, est susceptible de m’éclairer. J’ai toujours trouvé à un carrefour ce qui devait s’accomplir » expliquera-t-elle plus tard dans son Autobiographie, sur un ton qui trahit une conception quasi déterministe de l’auteur.

Le Concert de Bach est publié en 1927, mais des fragments, des extraits étaient déjà parus dans les revues littéraires de l’époque, une année auparavant, et la parution du texte intégral avait été attendue avec un vif intérêt. Le roman est relativement court (180 pages), écrit avec une grande économie de moyens, d’où un déroulement épique assez dynamique qui n’exclut pas l’analyse des couches les plus profondes de la conscience des personnages ; c’est ce qui fait que l’on considère Hortensia Papadat-Bengescu comme le plus important des auteurs roumains de littérature féminine d’analyse.

Le Concert de musique de Bach - titre exact en roumain - est celui que va organiser chez elle la belle Eléna Hallipa-Dràgànescu, qui a fait un mariage de raison avec le riche industriel Dràgànescu, après avoir rompu ses fiançailles avec le prince Maxence, être anodin qui avait succombé aux charmes de la jeune demi-sœur de sa fiancée - la diabolique Mika-Lé. Eléna fait partie de cette grande bourgeoisie roumaine enrichie qui, n’ayant plus le souci de l’argent, a celui de se faire un nom et de satisfaire son snobisme. Le concert est donc le cadeau raffiné offert à la « société » en échange d’une reconnaissance mondaine, sociale. Eléna fera appel à des musiciens consacrés ou à des dilettantes tel le professeur Rim - occupé, au moment où commence le roman, à rentrer dans les grâces de la nouvelle infirmière engagée par sa femme, Lina, qui espère lui rendre ainsi la convalescence moins pénible. La jeune personne lourde d’esprit comme de corps, « l’ange gardien » de ce malade (plutôt) imaginaire, n’est autre que la fille de Licà – dandy des faubourgs – surnommé le Troubadour et oncle inconnu d’Eléna, le parent pauvre, donc. Les relations qui se tissent entre les habitants de la nouvelle demeure des Rim se compliquent et « la bonne Lina », gynécologue austère à ses heures de travail et amie dévouée le reste du temps, semble comprendre ce qui se trame entre la jeune infirmière - acceptée sous son toit en qualité de « nièce »- et son propre mari ; la lourde Sia n’étant que la propre fille de Lina et de Licà (péché de jeunesse !), elle sera chassée sans remords. Entre temps, Licà a connu la princesse Ada Razu, fille du plus grand minotier de Bucarest et qui avait « acheté », deux ans auparavant, la main du prince décavé, Maxence, (atteint d’une tuberculose qu’il cache scrupuleusement). Le prince se laisse promené par Ada sur les champs de courses et dans les salons les plus mondains de la capitale, dans un désir commun de reconnaissance sociale. Maxence est un blason et une valeur bancaire pour Ada, la bourgeoise parvenue ; le titre de « princesse » qu’elle a obtenu par le mariage avec Maxence lui permet de pénétrer dans les salons de la très haute bourgeoisie. Avec diplomatie et toupet, Ada réussit à convaincre le célèbre musicien Marcian - le cousin de son mari- de prêter son concours à Eléna, inabordable autrement. Pour satisfaire un autre désir, plus immédiat, elle fait engager Licà comme professeur d’équitation. Car la princesse s’était choisi, en snob parfaite, le goût pour les chevaux de race... Maxence, tuberculeux, va s’éteindre dans un sanatorium de Suisse où il est allé, sur les persévérants conseils de son cousin – le célèbre violoniste Marcian – et d’Eléna qui se sentira obligée de reprendre ses relations avec Maxence, autant par correction sociale que pour remercier sa femme, la princesse Ada, de l’immense cadeau : la participation du fameux violoniste à son concert. La femme de tête qu’est Eléna (elle a racheté toutes les propriétés perdues par son père et œuvre à présent pour le bien-être familial), romantique dans l’âme, va tomber amoureuse du seul homme « naturel, aux gaucheries d’âme » qu’est Victor Marcian.