2. Pierre Drevet, ses ascendants et ses frères et sœurs

Depuis la fin du XVIe siècle, les ascendants paternels et maternels de Pierre testent régulièrement ; leurs noms figurent soit dans des contrats de mariages soit dans les registres paroissiaux. Je n’ai pas fait remonter plus haut mes recherches.

Jusqu’à l’établissement à Loire en 1647 du père de Pierre, Étienne Drevet, pour rejoindre son épouse Catherine Charnoud, le berceau de la famille Drevet ne se trouve pas, comme il a été écrit, à Givors, localité située sur la rive droite du Rhône, au sud de Lyon, mais à Bans, petit village proche de Givors et de Loire-sur-Rhône. L’église du couvent de Givors, servant de paroisse, ayant été détruite pendant les guerres de religion, le service du culte de cette bourgade a été transféré par la suite à Bans avec le titre de paroisse ¹⁰⁰ jusqu’en 1747 ¹⁰¹ . Givors ou Bans ? Une incertitude aurait donc pu apparaître sur le lieu d’origine de la famille en raison des documents d’archives concernant les Drevet et mentionnant soit la paroisse de Bans soit celle de Givors. C’est le cas pour le père de Pierre, Étienne Drevet le jeune, qualifié de « laboureur de Givors » dans le contrat de mariage du 10 février 1647 qui le lie à Catherine Charnoud ¹⁰² . Cependant, l’implantation de la maison originelle des Drevet est établie à Bans dès l’arrière-grand-père, Flouris Drevet, avec la mention « territoire de Geyffary » dans le contrat de mariage des grands-parents de Pierre, Antoine Drevet et Antoinette Dumayne ¹⁰³ . Cette implantation à Bans est confirmée par le testament d’Étienne Drevet l’aîné ¹⁰⁴ qui habitait avec Anthoinette Dumayne sa mère et par celui de cette dernière ¹⁰⁵ .

Du côté maternel, on trouve Jehan Charnoud ― fils de Guillaume Charnoud ¹⁰⁶ habitant de Loyre et de Jane Murillon ― épousant, au début du XVIIe siècle, Thinenne ou Estiennette Bessy. De cette union naissaient sept enfants dont le quatrième est Catherine, la mère de Pierre baptisée le 13 septembre 1620 ¹⁰⁷ . À l’encontre de ce qu’assure, sans citer ses sources, madame Perroud-Christophle ¹⁰⁸ , la mère de Pierre Drevet n’est pas une « Charnoud-Christophle » mais bien une « Charnoud-Bessy » ¹⁰⁹ , apparentée de loin à la famille Christophle ce qu’attestent une rente reçue en 1666 d’un sieur Christophle à la suite d’un héritage ¹¹⁰ et les signatures d’un Claude Christophe aux nombreux actes notariés ou religieux.

Tous les enfants d’Étienne Drevet le jeune et de Catherine Charnoud sont nés à Loire-sur Rhône ¹¹¹ . Mes recherches dans les registres paroissiaux conservés aux archives municipales de Loire-sur-Rhône ont révélé la naissance d’un neuvième enfant qui se trouve être la fille aînée du couple, Antoinette Drevet ¹¹² . Cette enfant a été baptisée le 9 mars 1648 ; elle est sans doute décédée prématurément car son nom ne figure sur aucun des testaments retrouvés, que ce soit celui d’Étienne Drevet ou celui de Catherine Charnoux. Il n’existe cependant aucune trace de son décès : il est vrai qu’il manque aux registres paroissiaux, les feuillets relatifs aux années 1656 à 1659. Pierre Drevet a donc été le neuvième et dernier enfant d’Étienne Drevet le jeune et de Catherine Charnoud et non le huitième, comme le mentionne, en particulier, E. Brébion ¹¹³ . Les actes de baptême ont permis de noter les noms des parrains et des marraines souvent utiles pour mener à bien les recherches ¹¹⁴ . Parmi les frères de Pierre Drevet, deux tiennent une place particulière. Il s’agit d’Antoine baptisé le 20 novembre 1651 ¹¹⁵ , l’aîné des fils qui sera tuteur de Pierre, et de Floris baptisé le 12 octobre 1658 ¹¹⁶ , septième enfant qui deviendra le père de Claude Drevet, graveur du roi, dont le catalogue figure dans ce travail.

Le 17 octobre 1666 Étienne Drevet fait son testament instituant héritier son fils aîné Antoine ; il lègue à chacun de ses autres enfants « Flourie, Joanne, Agathe, Anthoinette, Flouris, Claude (oncle du graveur), Pierre Drevet »  la somme de cent livres qu’il charge son épouse Catherine Charnoud de leur donner après sa mort ¹¹⁷ . Étienne Drevet décède onze ans plus tard, le 20 août 1675, laissant huit enfants dont Pierre, le dernier, âgé de douze ans et Antoine, le nouveau chef de famille, âgé de vingt-quatre ans ¹¹⁸ . Neuf ans plus tard, le 1er février 1684, Antoine épouse Jeanne Rolland, tandis que sa sœur Antoinette épouse Claude Rolland ¹¹⁹ . Antoine devait décéder le 25 novembre 1691 ¹²⁰ .

Après la mort d’Antoine, Floris Drevet devient le chef de famille et épouse Antoinette Bailly, originaire de Loire, le 12 février 1692 ¹²¹ . Pourvu d’une forte personnalité, on le voit, dès 1693, Syndic et collecteur de la paroisse de Loire ¹²² . Sa signature figure à plusieurs reprises dans les registres paroissiaux. Le couple a dix enfants dont le quatrième est Claude Drevet. La notoriété du père de Claude Drevet est importante puisqu’elle lui permet de faire parrainer ses enfants Antoine et Antoinette, le premier par Antoine Bertholon ¹²³ , bourgeois de Lyon et la seconde par Pierre Lentilhon, procureur du roi ¹²⁴ . Certains des frères et sœurs de Claude seront partie prenante au déroulement de la procédure concernant l’héritage après les décès de Pierre-Imbert Drevet et de Claude Drevet. Le père de Claude mourra le 26 aôut 1721 ¹²⁵ non sans avoir testé deux fois, le 23 mai 1718 ¹²⁶ et le 18 août 1721 ¹²⁷ .