2. Le premier maître de Pierre Drevet à Lyon : Germain Audran

Germain Audran, frère de Girard Audran (Lyon-1640-Paris 1703) est connu à Lyon surtout comme graveur pour l’édition. Nombreux sont les frontispices et les vignettes qui portent sa signature. Cependant les portraits gravés par Germain Audran, en particulier ceux, d’après Thomas Blanchet (1614-1689) ¹⁷⁶ du Cardinal Camille de Neuville en pied ¹⁷⁷ et en buste dans un ovale ¹⁷⁸ , les différentes compositions allégoriques représentant Charles Emmanuel II de Savoie ¹⁷⁹ ou Marie Jeanne Baptiste duchesse de Savoie ¹⁸⁰ ,ainsi que la Vierge à l’Osier, d’après Thomas Blanchet ¹⁸¹ , révèlent qu’il est bon dessinateur et laissent supposer que Pierre a reçu à Lyon de solides bases dans l’art du dessin, de la gravure, et peut-être déjà du portrait.

Passeron mentionne que Germain Audran est « professeur adjoint à l’Ecole de peinture de Lyon ¹⁸²  ». Il est nommé par la suite professeur à cette Académie de dessin fondée par Thomas Blanchet ¹⁸³ .

Certes, Germain Audran n’a pas, pour le rendu de l’expression, le génie de Nanteuil, cependant, ses portraits sont ceux d’un bon graveur dans la manière de Karl Audran, son oncle (1594-1694), mais avec plus de légèreté. Contrairement à ce que Pierre Drevet fera par la suite, il utilise peu les tailles en losanges et son métier manque d’inventivité. Néanmoins, il a certainement su inculquer à Pierre Drevet le sens du dessin, l'ardeur et le désir d’une pointe aisée et d’un burin bien conduit. Son atelier se trouvait rue Mercière « devant rue thomassin » ainsi que l’indique l’adresse inscrite sur l’un de ses portraits ¹⁸⁴ .