Les événements familiaux les plus marquants concernant Pierre avant son mariage, sont la mort de sa mère, Catherine Charnoud et celle de son frère aîné, Antoine, qui avait été son tuteur 250 . Quelques années après, Pierre épouse Anne-Marie-Béchet, orpheline majeure, demeurant rue de la Grande Truanderie, paroisse Saint-Eustache, fille d’un bourgeois de Paris, François Béchet, et de Marie Boctoist.Le contrat de mariage passé à Paris le 31 mai 1696 devant les notaires Blanchard et Le Febvre 251 , nous apprend que Pierre est « graveur du roi », qu’il demeure « rue Saint Jacques Parroisse St- Benoist », et qu’il est fils d’Étienne Drevet « marchand de Lion » et de Catherine Charnoud 252 .
C’est sur ce contrat qu’apparaît pour la première fois sa qualité de « Graveur du Roi ». Pierre a donc reçu ce brevet avant le 31 mai 1696. À cette période, il n’a gravé qu’une petite vingtaine de planches dont, il est vrai, trois portraits du roi 253 et les portraits des deux princes légitimés 254 . Ces gravures lui ont mérité, sans doute, la reconnaissance du roi et de recevoir son brevet de « Graveur du Roi », probablement en 1695 ou au début de l’année 1696. Cependant, on n’en trouve l’indication sur aucune des estampes de l’année 1695 255 . Cette mention est également portée en 1697 sur l’acte de baptême de Pierre-Imbert cité plus bas. Le brevet n’a pas été retrouvé. Les recherches entreprises aux Archives Nationales par l’un des conservateurs et à ma demande, notamment dans la série O1 1049, anciens brevets du roi, années 1693 à 1696, dont certains ne sont pas consultables, n’ont rien donné.
D’autre part, un lien de parenté, proche ou éloigné, existerait-il entre Marie-Anne Béchet et le libraire Denys Béchet dont l’adresse se situe depuis 1650, rue Saint-Jacques, au Compas d’Or et qui décède en 1701 256 ? Il se pourrait que Pierre Drevet ait rencontré sa future épouse dans le monde des libraires et imprimeurs de la rue Saint-Jacques, d’autant plus que sa belle-sœur, Marie-Philippe Béchet épousera, peu de temps après, Imbert de Bats, imprimeur-libraire rue Saint-Jacques.
En outre, les six parrainages retrouvés viennent accroître ou plutôt consolider le cercle des amis de Pierre Drevet et de son épouse ; le terme « consolider » conviendrait mieux à ces relations tissées dans un même milieu, celui de la gravure et de la librairie. Le 3 août 1697, Pierre est parrain de Marie, fille d’Imbert de Batz, libraire et imprimeur et de Marie-Philippe Béchet, sœur de sa femme 257 . Le 3 octobre 1698, Marie-Anne Béchet est marraine d’Imbert-François, second enfant De Batz 258 . Le 19 février 1701, paroisse Saint-Gervais, « Marie-Anne Béchet femme de Pierre Drevet, aussy graveur du Roy, demeurant rue du Foin, paroisse Saint-Séverin », est marraine de Michel Audran 259 , sixième enfant de Jean Audran et de Marguerite Dossier 260 , sœur de l’élève de Pierre Drevet, Michel Dossier, également parrainde Michel Audran. Le 10 ou le 11 février 1716, Pierre Drevet tient sur les fonts baptismaux de Saint-Étienne-du-Mont, Pierre-Louis Surugue, fils aîné de Louis Surugue, graveur du roi (1686-1762) et de Cornelia Bauwens 261 . Le 29 juin 1720, le parrainage par Pierre de Marie-Perrette Tardieu, quatrième enfant de Nicolas Tardieu, graveur du roi demeurant rue Saint-Jacques, paroisse Saint-Benoît et de Marie-Anne Horthemels, scelle l’amitié entre deux graveurs dont le savoir-faire excellait dans une technique différente pour deux genres différents 262 . La famille Horthemels liée, elle-même, par Louise Horthemels à Charles-Nicolas Cochin le père (1688-1754), son mari. Le six mai 1728, un autre parrainage de Pierre Drevet, qui semble être le dernier, concerne Pierre Garnier, fils d’Antoine Garnier, graveur demeurant rue Saint-Jacques, paroisse Saint-Benoît 263 .
Catherine Charnoud décède à Loire à soixante-six ans le 25 décembre 1686, non sans avoir testé le 25 août 1685. Pierre a vingt-trois ans et travaille à Paris depuis deux ou trois ans. Antoine Drevet, son frère aîné et tuteur, décède à son tour le 25 novembre 1691. La signature de Pierre Drevet n’apparaît ni sur l’acte de décès de sa mère, ni sur celui de son frère. D’autre part, il n’a été retrouvé aucune trace de la présence de Pierre à Loire au moment de ces deux décès. Les sources concernant les événements de la vie familiale à Loire, principalement naissances, mariages, décès des frères et sœurs de Pierre Drevet, sont mentionnées dans le volume II de Levallois-Clavel, 1998, pp. 4-26.
A. N, m. c., ET/LXIX/163, voir annexes, vol. III, p. 12.
En ce qui concerne la liste des témoins, voir plu haut, n° 5, Le premier environnement artistique.
Il s’agit des portraits de : Louis XIV, d’après Charles-François Poerson (cat. P. Dr., n° 18) ; Louis XIV, par Drevet (cat. P. Dr.,n° 19) ; Louis XIV, d’après Drevet et Rigaud (cat. P. Dr., n° 20).
Portraits de Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, d’après François de Troy (P. Dr., n° 32) ; Louis Alexandre de Bourbon,comtede Toulouse,d’après François de Troy (cat. P. Dr., n° 35).
Voir cat. P. Dr. nos : 35, Portrait de Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse d’après François de Troy ; 84, Portrait de Jean-Baptiste de Verthamon d’après Philippe Vignon ; 105, Portrait d’André Félibien d’après Charles Le Brun ; 85, Portrait de François Brunet de Montferrand, d’après François de Troy.
Renouard 1995, p. 26.
Jal 1867, p. 506.
Jal 1867, p. 506.
Herluison 1873, p. 12.
Janand 1997, III, p. 2.
Jal 1867, p. 1159.
Herluison 1873, p. 421.
Herluison 1873, p. 151.