7. La naissance de Pierre-Imbert, son éducation

 Pierre-Imbert voit le jour le 22 juin 1697. Il est baptisé le lendemain à Saint-Séverin 264 . Il sera l’unique enfant du couple. On lui donne pour parrain son oncle par alliance, Imbert de Batz, époux de la sœur de Marie-Anne Béchet et marchand libraire rue Saint-Jacques. La marraine est Marie Housy, épouse d’un maître-chirurgien de la paroisse Saint-Nicolas. Aucune source ne l’indique, mais on peut supposer, à l’instar de la coutume en vigueur à cette époque parmi les peintres et les graveurs, que l’avenir du petit Pierre-Imbert  était inscrit dans le sillage de son père. Il n’a certainement pas eu le choix : élevé dans l’atelier paternel, ses premiers divertissements ont probablement été le maniement des crayons puis des burins. On ne s’étonnera donc pas de la précocité de son talent. Néanmoins, Pierre-Imbert aurait « fait ses humanités » dans l’un des collèges de Paris, selon l’avocat général Joly de Fleury 265 , peut-être dans l’un des établissements situé dans les environs de la rue Saint-Jacques, tels que le collège de Navarre, rue des Amandiers 266 ou le Collège Royal de Notre Dame de Bayeux dit de Maistre Gervais, rue du Foin 267 . Aucune autre source ne donne la preuve de cet enseignement. Les quelques phrases manuscrites qu’il nous a laissées témoignent d’une écriture aisée, bien qu’elle ait été réalisée sur le cuivre à la pointe sèche ou au burin 268 . De plus, la supplique adressée à Orry le 12 août 1738 pour obtenir la survivance du logement au Louvre ― supplique dont la signature semble de la même main que le texte ― atteste d’une grande facilité tant pour l’écriture que pour le style 269 .

Toutefois, s’il n’a pas fréquenté de collège, du moins a-t-il bénéficié d’un premier enseignement familial et plus tard d’une certaine culture, ayant probablement accès à la bibliothèque paternelle comportant cent trente-neuf volumes 270 . Somme toute, le jeune garçon trouve auprès de son père, estimé par de nombreux artistes et fréquentant des notables, un terrain favorable au développement du goût pour les arts et les lettres.

Notes
264.

Herluison 1873, p. 118, voir annexes,vol. III, p. 13.

265.

Ms. fr., 2331, Joly de Fleury, plaidoyers 115, janvier-mars 1742.

266.

Perroud-Christophle 1985, p. 132.

267.

Voir plus haut, Les premières commandes, la notoriété, p. 58.

268.

Voir catalogue P.-I. Dr, numéros 8, 9, 10.

269.

Voir annexes, vol. III, p. 34.

270.

Le contenu de la bibliothèque sera analysé, au chapitre V, n° 6 de cette seconde partie.