2. Le testament de Pierre Drevet, celui de son épouse et leur mort

Le 23 avril 1736, à soixante-treize ans, Pierre rédige son testament dont la teneur est transcrite dans les annexes 531 . Il fait de son fils son légataire universel et pour le cas où  celui-ci décéderait sans descendance, il désigne Claude Drevet, son neveu, comme légataire également universel. Si son fils tombe encore malade, Pierre désire que ses biens soient convertis en immeubles de rapport et supplie le Lieutenant civil de nommer Claude Drevet pour curateur. Le testament semblait être régulier ; cependant il sera attaqué par les collatéraux ainsi que les archives le révéleront et dont il sera question plus loin.

Suivant de peu l’exemple de son mari, Marie-Anne Béchet dicte son testament le 2 juin 1736 532 en des termes quasiment identiques à ceux du testament de Pierre. Elle fait de son fils son unique héritier et, en cas de décès, demande que Claude soit légataire universel. Elle lègue douze mille livres au fils et à la fille de sa sœur, ses neveux Debatz pour lesquels elle déclare qu’elle n’a pas lieu d’être contente, ce qui sera confirmé par leur attitude cupide pendant le procès qui suivra après la mort de Pierre-Imbert. Elle institue les neveux et petits neveux de son mari ses héritiers à la mort de son fils, «  attendu que la plus grande partie de biens que ledit sieur son mary et elle possèdent vient des peines et soins dud. sieur son époux ».

Anne-Marie Bechet décède le 28 septembre 1737 533 . L’acte de notoriété concernant le décès de l’épouse de Pierre a été dressé par Maître Caron notaire en date du 21 juin 1738 534 . Pierre Drevet a survécu à sa femme pendant près d’un an et s’est éteint le dimanche 9 août 1738 à neuf heures du matin dans son appartement des galeries du Louvre, à l’âge de soixante-quinze ans. L’acte de décès a été rédigé le lendemain sur le registre de la paroisse Saint-Germain-l’Auxerrois 535 . Ont signé : son fils, son neveu Claude Drevet et Jacques-Pierre Debatz neveu de son épouse. Aucun inventaire après décès n’a été dressé, son fils Pierre-Imbert étant le seul héritier. L’acte de notoriété intervient plus de huit mois après, le 17 avril 1739. Guillaume Coustou, sculpteur du roi et Jean Duvivier graveur des médailles du roi, attestent qu’ils ont parfaitement connu Pierre Drevet et son épouse et qu’il n’a été fait aucun inventaire après leur décès 536 . Il m’a été donné de retrouver le billet d’enterrement de Pierre dans les Pièces originales des Manuscrits français 537 .

Notes
531.

A. N., m. c., ET/LX/257 ; insinuation, reg. DC 6, 226, fol. 220 r°-v° ; voir annexes, vol. III, pp. 29-30.

532.

A. N., m. c., ET /LX/257 ; insinuation, reg. DC 6, 226, fol. 220 v° et 221 r° ; voir annexes, III, pp. 30, 31. Voir également Weigert 1938, p. 222.

533.

Perroud-Christophle 1985, p. 82.

534.

A. N., m. c., ET/LX/263 ; voir annexes, vol. III, p. 32, § 2.

535.

Herluison 1873, p. 118 ; voir annexes vol. III, p. 32, § 3.

536.

A. N., m. c., ET/LX/265, Caron not. ; voir annexes, vol. III, p. 45, § 1.

537.

BNF, Ms fr. 27514, pièces originales 1030, Drevet ; voir annexes, vol. III, p. 32, § 4.