On ne peut recenser dans ce genre, que trois estampes signées par Claude Drevet. Le reste de sa production concernant les sujets religieux est certainement important mais les attributions en sont souvent aléatoires, excepté lorsque Mariette décrit précisément l’estampe comme c’est le cas pour l’un d’entre eux. On peut donc penser que Claude a contribué largement aux nombreux sujets religieux non signés, sortis de l’atelier de Drevet, revêtus de son excudit, probablement vendus en feuilles.
Le Crucifix aux Anges, appelé aussi Jésus-Christ sur la croix adoré par les anges, d’après Le Brun (cat. Cl. Dr., n° 2), déjà gravé par Gérard Edelinck et François Chéreau 720 , l’a été également par Claude. L’étude des tailles de Claude et la comparaison avec celles d’Edelinck, révèle que celui-ci n’a pas copié le cuivre d’Edelinck mais a probablement interprété une réplique du tableau de Le Brun, réalisée par le peintre lui-même et qui se trouvait en possession des Drevet 721 . Il a su, avec une grande maîtrise mettre en pratique l’enseignement de Pierre Drevet, introduisant par des tailles assurées mais libres, nuances, lumières, velouté. Il se révèle excellent dessinateur : l’anatomie du Christ est irréprochable, les visages, et particulièrement les yeux, sont bien rendus.
Les deux derniers sujets religieux signées par Claude concernent le Couronnement d’épines, d’après Van Dyck (cat. Cl. Dr., n° 1) et Saint Jean de Dieu, d’après Claude-Guy Hallé (cat. Cl. Dr., n° 4). Les dimensions du cuivre sont moyennes pour le premier sujet et plus petites pour le second. Une scène plutôt violente anime le Couronnement d’épines, gravé lorsque Claude était encore jeune, avant l’arrivée aux Galeries du Louvre en 1726. Saint Jean de Dieu en prière, dont la pose est nécessairement plus statique et dont on ne connaît pas la date, pourrait aussi être une œuvre de jeunesse.
Un quatrième sujet religieux est à porter à l’œuvre de Claude, la Déposition de croix (cat. Cl. Dr., n° 3), d’après Jean Jouvenet. Il vient d’être retrouvé à l’Akademie der Bildenden Künste, Kupferstichkabinett de Vienne. Cette estampe n’est pas signée, mais Mariette la décrit précisément 722 .Il s’agit d’une œuvre de jeunesse probablement destinée à l’apprentissage de Claude, car le graveur a copié l’estampe d’Alexis Loir dont le cuivre était en possession des Drevet 723 .
Le nombre des sujets religieux gravés par Claude et identifiés s’élève donc aujourd’hui à quatre.
Pierre Drevet en possédait les cuivres (cf. 2e partie).
Voir Inventaire après décès de Pierre-Imbert 1739 ;Weigert 1938, p. 231.
Mariette 1740-1770, III, f ° 49 v °, n° 16.
Voir Inventaire après décès de Pierre-Imbert Drevet, 1739 ; Weigert 1938, p. 233.