IV . Les dédicaces dans les œuvres de Pierre, de Pierre-Imbert et de Claude Drevet

La dédicace, élément identificateur complémentaire d’une estampe, ne doit pas laisser préjuger de sa seule utilisation pour un frontispice de thèse. Il était de bon ton, pour honorer un particulier ou pour se mettre sous la protection d’une haute personnalité, de faire graver son portrait ou d’utiliser un portrait ou un sujet d’histoire, déjà gravés, en faisant inscrire une dédicace 724 . L’œuvre dédicacée était généralement encadrée et la personne qui avait réalisé ou commandé l’œuvre se déplaçait chez le dédicataire pour la lui offir 725 . C’est ainsi que l’on pourra imaginer, dans l’étude qui suit, Pierre reçu par le Prince de Conti et l’année suivante par la princesse du même nom, Pierre-Imbert reçu par le marquis de Beringhen et par le duc d’Antin.

Les dédicaces ont donc souvent permis de dater plus précisément les estampes, lorsque le dédicataire était connu 726 . Cependant, dans l’œuvre de Pierre, de Pierre-Imbert et de Claude Drevet, certains d’entre eux n’ont pu être identifiés.

On remarque également à plusieurs reprises dans leur œuvre que, moyennant peu de modifications, un même cuivre pouvait opportunément servir à des commandes de clients différents, même à de nombreuses années d’intervalles, libérant ainsi, pour le graveur, un gain de temps et d’argent considérable. Comme on en verra l’illustration plus loin, une relation réelle apparaît donc entre dédicaces et états des cuivres. De plus, bien que l’inventaire après décès de Pierre-Imbert de 1739 soit peu précis en ce qui concerne les cuivres, on peut dire qu’un certain nombre parmi les cuivres portant une dédicace et figurant dans cet inventaire, ont été conservés par Pierre et n’ont pas été remis ou offerts aux dédicataires.

Notes
724.

Voir Meyer 2002, p. 63.

725.

Allister Johnson 1998-1999, pp- 53-54.

726.

Allister Johnson 1998-1999, pp. 51-53.