On remarque, dans l’œuvre de Pierre-Imbert, trois dédicaces formulées par lui-même, alors qu’il était encore très jeune. Ces dédicaces concernent des sujets religieux et non des portraits. Pierre-Imbert utilise, entre dix-neuf et vingt-trois ans, trois fois ce procédé auprès de personnalités de la cour ou la fréquentant. Était-ce pour manifester sa capacité à graver superbement le cuivre malgré sa jeunesse ? Les commandes de Rigaud étant à cette époque encore honorées par son père, était-il pressé de se constituer une clientèle personnelle parmi les personnages fréquentant la cour ? Toujours est-il qu’en 1716, il dédicace la Résurrection du Christ, d’après Jean André (cat. P.-I. Dr., n° 12), à Jérôme d’Argouges, magistrat au Chatelet, conseiller du roi, en ces termes : Dicat Vovet et consecrat Petrus Drevet, filius, en indiquant son âge 733 . En outre, le grand format d’Adam et Ève (cat. P.-I. Dr., n° 1), gravé entre 1717 et 1722 d’après Antoine Coypel, porte la dédicace A M gr . Le Marquis de Beringhen, Chevallier [sic] des ordres du Roy ; Premier Ecuyer de sa Majesté, &c. ; Par son tres humble et tres obeissant serviteur Drevet 734 . Quant à la Présentation de l’Enfant Jésus au Temple, d’après Louis de Boulogne (cat. P.-I. Dr., n° 5), gravée en 1721, elle est dédiée au duc Louis de Pardaillan de Gondrin d’Antin, avec ces mots Excellentissimo Nobillissimo-que Viro D.D. Ludovico de Pardaillan, de Gondrin, Duci d’Epernon, Franciae Pari. Dicat et consecrat Petrus Drevet 735 .
Quatre autres dédicataires illustres figurent dans l’œuvre de Pierre-Imbert, sans pour autant que la gravure ait été commandée pour des thèses, surtout en ce qui concerne les sujets d’histoire religieuse et profane. Le sujet d’histoire, gravé en 1721, Minerve guidant Louis XV au Temple de la Mémoire (cat. P.-I. Dr., n° 14), est dédié par Antoine Coypel, A Monseigneur François de Neufville Duc de Villeroy Pair et premier Marechal de france, Chevalier des ordres du Roy…, tandis que gravé à la même époque, Eliezer et Rébecca est Dédié au roi par le peintre lui-même (cat. P.-I. Dr., n° 3) 736 . On remarque donc que ces dédicaces proviennent du peintre.
Les deux derniers dédicataires prestigieux, voient leurs portraits gravés en leur honneur et en reconnaissance. Celui de Bossuet, réalisé en 1723 d’après Rigaud, (cat. P.-I. Dr., n° 29), et commandé par son neveu Jacques-Bénigne Bossuet, évêque de Troyes, qui témoigne de sa vénération et le remercie en ces termes pour les soins et conseils reçus : Hanc Effigiem, aeternum amoris ac venerationis monumentum incidi curavit Jacobus Benignus Bossuet Episcopus Trecenses ex fratre nepos ; ceux de Louise-Adélaïde d’Orléans (cat. P.-I. Dr., nos 18 et 19), d’après Pierre Gobert, gravés plus tardivement, sont respectivement dédicacés, pour le premier, par un moine bénédictin de la congrégation de Saint Maur, J. Prosper d’Anthenaize et pour le second, par les moines bénédictins de Nevers qui accompagnent leur dédicace d’un poème de six vers.
Si Pierre-Imbert, réalisant et signant ces cuivres, ne dédicace pas lui-même ces quatre estampes, et si Bossuet est mort depuis presque vingt ans, on conçoit cependant tout le bénéfice que le graveur, très jeune, en a tiré pour se faire connaître auprès de ces personnages, auprès de leur entourage et auprès des collectionneurs et « curieux » de l’époque.
La dédicace inscrite sur l’estampe gravée par Pierre-Imbert, vers 1710-1712, pour « son coup d’essay » la Présentation de la Vierge au Temple, d’après Charles Le Brun (cat. P.-I. Dr., n° 4), n’est pas celle d’un commanditaire de la gravure. Le texte latin indique que le tableau a été dédicacé en son temps par Charles Le Brun à François de Harlay, archevêque de Paris, par ces mots Illustrissimo Ecclesiæ Principi D.D. Francisco de Harlay Parisiensium Archiepiscopo Regiorum Ordinum Commendatori et Sorbonæ Provisori... Iconem quam æternitati Pictam vellet, ædem mente ædemque manu offert qua fereret Arbores alteri Sæculo profuturas, ce qui signifie : « Au très illustre Prince de l’Eglise par le don et la grâce de Dieu François de Harlay Archevêque de Paris, Commandeur des ordres royaux et Proviseur de la Sorbonne… Charles Le Brun offre l’image qu’il voudrait peinte pour l’éternité de la très Sainte Vierge dans le Temple, temple et temple Spirituel, d’une main qui fût utile au siècle qui vient ».
Le cuivre avait été conservé par les Drevet : Invent. après décès de Pierre-Imbert Drevet ; Weigert 1938, p. 237 et cat. vente Claude Drevet 1782, p. 17, n°158.
Le cuivre avait été conservé par les Drevet : Invent. après décès de Pierre-Imbert Drevet ;1739 ; Weigert 1938, p. 237 et cat. vente Claude Drevet 1782, p. 20, n°196.
Le cuivre avait été conservé par les Drevet. Voir Inventaire après décès de Pierre-Imbert Drevet, 1739 ;Weigert 1938, p. 238 et cat.vente Claude Drevet 1782, p. 18, n°167.
Le cuivre avait été conservé par les Drevet. Voir Inventaire après décès de Pierre-Imbert Drevet, 1739 ; Weigert 1938, p. 236 et cat. vente Claude Drevet 1782, p. 20, n° 198.