2. La production de Pierre-Imbert Drevet

Par rapport à l’ensemble peu important de la production de Pierre-Imbert, le nombre de cuivres gravés par celui-ci pour des ouvrages imprimés, n’est pas dérisoirepuisqu’il atteint plus du quartde son œuvre. À l’encontre des habitudes de son père, Pierre-Imbert, qui ne dirige pas d’atelier et n’a pas la responsabilité de la formation d’élèves, ne déléguant donc pas son travail, apporte à ces gravures autant de soin et de goût que pour les grands ouvrages qui ont fait sa réputation. On se trouve ainsi devant une production exemplaire.

Un cuivre de très petit format numéroté, gravé par Pierre-Imbert d’après Nicolas Vleughels pour l’édition d’un recueil intitulé Office de la Semaine Sainte édité en 1716, représente l’Entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem (cat. P.-I. Dr., n° 7). Il s’agit d’une scène très animée située dans un cadre de ruines romaines. On sait que Vleughels a été directeur de l’Académie de Peinture et de sculpture de France à Rome où il a séjourné pendant plusieurs années.

En 1718, l’archevêque de Rouen, Louis Lavergne Montenard de Tressan, fait imprimer pour son diocèse un grand missel, dans lequel il fait figurer en frontispice, son portrait gravé par Pierre-Imbert (cat. P.-I. Dr., n° 30) ; il s’agit du Missale ecclesiae Rotomagensis Authoritate Illustrissimi Et Reverendissimi in Christo Patris DD. Lucovici de Lavergne de Tressan Rotomagensis Archiepiscopi, Primatis Normaniae... Peu de temps après, le petit format de ce même portrait sera commandé pour le bréviaire du diocèse de Rouen (cat. P.-I. Dr., n° 31)

Deux médaillons, de petit format, représentant l’un, le cardinal François de Mailly (cat. P.-I. Dr., n° 24), d’après Carle Van Loo, l’autre, Elisabeth-Charlotte de Bavière, duchesse d’Orléans, d’après Rigaud (cat. P.-I. Dr., n° 16), ont été gravés par Pierre-Imbert, pour servir de frontispices à leurs oraisons funèbres respectives, éditées en 1722 et 1723.

En 1726 , le portrait de Louis, du d’Orléans (cat. P.-I. Dr., n° 20), d’après Charles-Antoine Coypel, est également réalisé pour être placé en frontispice de la seconde édition de l’ouvrage de David Gregory : Astronomiæ physicæ et geometricæ élémenta. Dans le même temps, le graveur exécute le portrait de Charles-Jérôme Cisternay du Fay, à sa demande et d’après Rigaud, pour figurer en frontispice du catalogue de sa bibliothèque (cat. P.-I. Dr., n° 26). Ces mêmes années 1726-1727, voient Pierre-Imbert graver le portrait de Claude Le Blanc ministre de la guerre (cat. P.-I. Dr., n° 28), d’après Adrien Le Prieur, pour paraître dans la réédition en 1727 de l’Histoire par l’écrivain grec Polybe. De même le portrait de Dom Denys de Sainte-Marthe, d’après Pierre-Jacques Cazes (cat. P.-I. Dr., n° 33), figure en frontispice du tome IV de la Gallia Christiana, édité à Paris en 1728 et le portrait de Fénelon, d’après Joseph Vivien(cat. P.-I. Dr., n° 22), paraît dans l’édition de 1734 des Aventures de Télémaque fils d’Ulysse.

Le portrait inscrit dans un cadre rectangulaire de Louise-Adélaïde d’Orléans, d’après Pierre Gobert (cat. P.-I. Dr., n° 19), pourrait avoir été gravé pour un ouvrage, en raison de son format rectangulaire et de ses dimensions d’in-quarto. D’autre part, il est une copie par Pierre-Imbert du portrait (cat. P.-I. Dr., n° 18) enchâssé dans un ovale qui n’aurait pu servir à l’édition d’un ouvrage en raison de ses grandes dimensions. Donc, si Pierre-Imbert a réduit le format du portrait en ovale, c’est parce qu’il avait reçu la commande d’un cuivre permettant de faire figurer l’estampe dans un ouvrage.