3. Charles-Nicolas II Cochin (1745)

Le graveur Charles-Nicolas II Cochin, Secrétaire de l’Académie royale de peinture et de sculpture, a été par ses écrits sur la gravure et ses jugements portés sur les œuvres de contemporains ainsi qu’à l’art et la manière de graver dans le « bon goût », l’un de ceux dont l’influence a été ressentie pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle. En 1745, il s’attache, par ses notes, à augmenter de près des deux tiers l’opuscule d’Abraham Bosse De la Manière de Graver à l’eau-forte dont la première édition avait été publiée en 1643. Il retrace, dans la préface de l’ouvrage, une courte histoire de la gravure, observant que le portrait doit être gravé au burin pour sa précision et les sujets d’histoire à l’eau-forte pour obtenir une vue d’ensemble homogène de l’œuvre. Comme on aura l’occasion de le voir plus loin, bon nombre d’auteurs du XVIIIe siècle reprendront son analyse en ce qui concerne les sujets religieux gravés par Pierre-Imbert Drevet.

‘« …c’est ce fini [du portrait peint] et cette exécution précise qui est parfaitement bien rendue par la propreté du Burin ; au lieu que le pinceau libre de l’histoire est mieux rendu par la hardiesse et la facilité de la pointe à l’eau-forte. On peut donner pour exemple les morceaux d’histoire gravés par P. Drevet le fils, qui sont admirables pour la finesse et la beauté du travail, mais beaucoup trop finis pour le caractère de l’histoire, ce qui fait dire aux gens de goût que c’est un fort beau travail mais très déplacé, et qui ne sert qu’à faire paroître les figures comme si elles étoient de bronze. On peut voir aussi la Famille de Darius gravée par Edelinck dont la gravure quoique parfaite pour le Burin, est beaucoup moins convenable dans un pareil morceau, que celle de Gérard Audran 796  »’
Notes
796.

Bosse 1745, p. xxiij.