8. G. Gori Gandinelli Sanese (1771)

L’intérêt pour les estampes et leur circulation en Europe étaient telles dans le siècle qui nous préoccupe qu’il a paru indispensable d’associer aux auteurs français quelques analyses d’auteurs étrangers. Les Notizie istoriche degl’intagliatori parues en 1771 à Sienne, rassemblent des informations sur les graveurs quI, bien qu’incomplètes en ce qui concerne les Drevet, leur donnent rang parmi les meilleurs graveurs de leur temps. En dehors de la pertinence de son analyse concernant l’œuvre de Pierre-Imbert, l’auteur se fait l’écho de l’analyse de Charles-Nicolas Cochin en 1745 concernant le fini excessif donné par ce graveur à ses figures d’histoire.

‘« …fit preuve dans toutes ses œuvres d’une bonne régularité de tailles qui imitent sans maniérisme l’attitude naturelle 802 ».’ ‘« On peut dire qu’il a poussé l’art du burin jusqu’à faire ressortir non seulement les différents caractères, mais aussi les différentes qualités des drapés et des coloris de tous les objets qu’il a gravés […] Ayant dans cette œuvre [la Présentation de l’enfant Jésus au Temple], pour ainsi dire, transformé son burin en cet outil dont on se sert pour graver à l’eau-forte, appelé la pointe, il l’a utilisé avec liberté, avec audace, mais aussi avec goût et harmonie. Il grava d’autres œuvres de l’histoire, dans lesquelles il n’a jamais perdu de vue l’esprit, la précision et la vérité des contours des formes et des caractères, sans quoi le plus beau travail ne représente qu’un cuivre gravé avec habileté ; mais l’excès de fini qu’il a placé dans de tels sujets, fait dire aux personnes ayant du goût, que cela est un excellent travail, mais qui ne sert à autre chose qu’à montrer les figures comme si elles étaient de bronze, ce qui n’est pas mauvais dans les portraits, bien au contraire c’est quelque chose qui est généralement demandé 803 ».’
Notes
802.

Gori Gandinelli Sanese 1771, I, p. 364.

803.

Gori Gandinelli Sanese 1771, I, pp. 364-365.