11. Préambule au Catalogue de la vente des biens de Claude Drevet du 15 avril 1782

Ce préambule à la vente des biens et de la succession de Claude Drevet est probablement caractéristique de l’excellente réputation dont jouissait encore à la fin du XVIIIe siècle, cette famille de graveurs. Le texte est transcrit intégralement pour plusieurs raisons. Il aborde non seulement la personnalité de Claude Drevet, mais aussi sa vie et ses œuvres telles qu’elles étaient connues à cette époque ainsi que l’organisation de la vente.

‘« Avertissement
Le nom de Drevet est trop célèbre dans la gravure, pour nous dispenser de dire un mot sur M. Claude Drevet que nous venons de perdre.
Cet Artiste étoit natif de Lyon, il vint fort jeune à Paris, et fut placé chez Pierre Drevet son Oncle dont il devint Elève. Ses talens se manifestèrent promptement, et il sçut soutenir la réputation qu’il avoit acquise, et son mérite lui fit conserver la qualité de Graveur du Roi, et le logement aux Galeries du Louvre, que Sa Majesté avoit donné à son Oncle.
Ses principaux Ouvrages sont des Portraits d’après H. Rigaud, tels que M. le Cardinal d’ Auvergne, M. de Vintimille, Archevêque de Paris, M. Milon, Evêque de Valence, M. le Comte de Sinzindorf et autres.
Il possédoit un fonds de Planches très-précieuses qui appartenoient auparavant à MM. Drevet Père et Fils, et dont il avoit hérité ; ce sont celles que nous exposons aujourd’hui en vente, auxquelles il en a ajouté quelques-unes.
Il joignoit à une grande simplicité de moeurs, une modestie bien rare dans un Artiste aussi habile ; ses talens, sa douceur et ses excellentes qualités le feront également regretter.
La vente commencera par les Tableaux et Dessins, elle continuera par les Estampes encadrées et en feuilles, et finira par les Planches et Ustensiles de Graveur. Les Amateurs pourront voir les objets du Cabinet, le matin des deux jours qui la précéderont. On laissera un jour d’intervalle pour celle des Planches et on fera voir le matin dudit jour une épreuve de chacune, afin de faire juger de leur état. Le mot belle et très-belle qui est employé aux Estampes, se rapporte toujours à l’épreuve.
Nota. On vendra le fonds de Planches, et les Epreuves en totalité, s’il se présente un Acquéreur. S’adresser pour les conditions à Me Marseille, Avocat en Parlement, rue du Sépulchre ou à Me Goullet, Huissier-Commissaire-Priseur, rue Baillet. Pour les éclaircissements, au Sieur Joullain Quai de la Mégisserie. Et pour la connoissance des Epreuves, au logement de feu M. Drevet, aux Galeries du Louvre ⁸⁰⁷  ».’