15. T. B. Emeric-David (1802)

Il a semblé nécessaire de rendre compte d’un passage de cet auteur dans son Discours historique sur la gravure en taille-douce et sur la gravure sur bois, car il place Pierre Drevet parmi les grands artistes, rang qui lui est dû, tout en expliquant pourquoi, ce qui a été le but de mon travail. Ce texte résume, en quelque sorte, ce qui a été dit dans cette étude sur l’art de Pierre Drevet, celui de Pierre-Imbert et celui de Claude :

‘« …Il est des graveurs célèbres dont au premier aspect on reconnaît la main, soit à l’uniformité de leur carré, à l’abus du losange, à des tailles constamment prolongées par sections, soit à des traits hardis, largement développés, quelquefois bizarres, où les entraîna la passion de se montrer habiles dans l’art de diriger le burin. Il en est d’autres qu’on ne peut reconnaître qu’à l’admirable variété, aux effets pittoresques de leurs travaux : tels sont Bolswert, Wisscher, Pontius, Edelinck, Drevet, Gérard Audran. Ces grands maîtres n’ont point une manière exclusive ou habituelle ; ils les possèdent toutes. Ils savent, en associant dans un même ouvrage tous les moyens que l’art peut leur offrir, n’appeler particulièrement les regards sur aucun, les faire valoir l’un par l’autre, les échauffer tous par l’effet de l’opposition : ils ne gravent pas, ils peignent : c’est là le triomphe de l’art… »’ ‘« …Tout ce que le burin a de plus éclatant et de plus sage, de plus fin, de plus moelleux, de plus coloré, se trouve réuni dans les chefs-d’œuvre de Pierre Drevet [Pierre-Imbert], et particulièrement dans le portrait de l’éloquent évêque de Meaux. La fidélité du dessin, la variété des tons, la richesse des étoffes, l’âme répandue dans les chairs, ne laissent rien à désirer.
Pierre Drevet, père de cet habile artiste, et Claude son parent, eurent à peu-près le même faire que lui, et dans quelques-uns de leurs ouvrages, ils se sont presque montrés égaux 813 ».’
Notes
813.

Emeric-David III, p. 77. Je dois la connaissance de cet auteur à M. Christian Michel, lors de son intervention sur « Débats sur la notion de graveur comme traducteur », Séminaire d’Histoire de l’art, Université Lumière Lyon 2, organisé par Sylvie Deswarte, C.N.R.S., UMR 5190, Lyon, 2000.