18. Georges Duplessis (1861)

Après les notes manuscrites de Mariette, il faudra attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour voir la publication d’une étude sur la gravure et les graveurs qui ne soit ni un dictionnaire, ni un catalogue. Alors conservateur au Cabinet des estampes de la bibliothèque nationale, Georges Duplessis est l’auteur de nombreux ouvrages sur la gravure. En 1861, il publie son Histoire de la gravure en France et, en 1875, son ouvrage intitulé De la gravure de portrait en France. Quatorze ans séparent les deux études, laissant apparaître pendant ce laps de temps, quitte à se contredire, l’évolution de l’analyse de Georges Duplessis sur l’œuvre des Drevet

‘« …Les portraits que Rigaud et Largillière exécutèrent avec un talent si élevé étaient gravés à mesure qu’ils étaient terminés ; nous dirons plus, ces deux artistes semblent avoir attaché à leur personne quelques graveurs qui consacrèrent leur talent à reproduire les œuvres qu’ils mettaient au jour. Parmi ceux-ci, et tout à fait en première ligne, il faut ranger les Drevet, dont le burin rendait avec un bonheur inoui les portraits de ces deux peintres. La manière des trois Drevet est assez semblable, et elle est si difficile à distinguer, que l’on est souvent tenté de confondre les œuvres de ces trois graveurs… ».’ ‘« …Nous dirons seulement ici que Pierre Drevet le père, Pierre Drevet le fils, et Claude Drevet gravèrent toujours au burin. Tous trois habiles à mener l’outil, ils tracent les contours du personnage avec des tailles savantes et conduites très librement, mais ils modèlent la figure et les vêtements avec des travaux trop uniformes. Le reproche que nous adressions aux peintures originales peut s’appliquer encore davantage aux estampes : les draperies y tiennent une place trop importante et empêchent d’examiner à l’aise la physionomie du personnage représenté, partie capitale dans un portrait 818  ».’
Notes
818.

Duplessis 1861, pp. 325-326.