28. R.-A. Weigert, Inventaire du Fonds français (1951)

L’Inventaire du Fonds Français est un instrument de travail indispensable permettant des recherches méthodiques, tant dans les collections du Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale qu’auprès d’autres bibliothèques et musées ⁸³² . Depuis 1951, les recherches sur les graveurs en général et sur les peintres ont fleuri et permettent, accompagné de l’Inventaire du Fonds français, de ne pas s’en remettre uniquement au jugement d’Ambroise Firmin-Didot, en tout cas, en ce qui concerne les Drevet.

• Pierre Drevet :

‘« Pierre Drevet est un graveur au burin supérieur à Edelinck et qui, s’il avait laissé un œuvre original, serait à bon droit jugé de la classe de Robert Nanteuil, ― avec moins de puissance, mais plus de délicatesse. La voie dans laquelle il s’est engagé, et où devait le dépasser son fils Pierre-Imbert, va à multiplier les ressources du burin pour lui faire rendre avec exactitude l’infinie variété de la manière, chairs ou chevelure, fourrures, damas, dentelles. Le miracle, c’est qu’une telle minutie ne fasse jamais tort, chez Pierre Drevet, à l’effet d’ensemble. Sa science du dessin, qu’il apprit de Rigaud et qu’il entretint en gravant surtout d’après ce peintre et d’après Largillière, en fournit l’explication ⁸³³  ».’

• Pierre-Imbert Drevet :

‘« Pierre-Imbert Drevet est, par rapport à son père, le disciple qui a dépassé le maître. Il n’a fait que rapprocher encore de la perfection son art savant et sa technique raffinée. Les résultats, notamment dans le Bossuet, sont tels qu’ils autorisent peut-être à parler de génie ⁸³⁴  ».’

• Claude Drevet:

‘« Claude Drevet a peu gravé et s’est surtout consacré à l’exploitation commerciale du riche fonds de portraits gravés accumulés par le travail de son oncle et la carrière trop brève de son cousin. Pourtant la quinzaine de planches dues à son burin montrent un graveur peu inférieur à Pierre et à Pierre-Imbert, et qui a cherché à unir la fermeté du burin de son oncle à la finesse et à l’éclat de celui de son cousin ⁸³⁵   ».’