4. l’ annonciation à la vierge ,d’après Antoine Coypel

S. d. [Entre 1703 et 1712]

Burin ; pièce cintrée

H. 0,549 ; L. 0,399 au tr. c. ext. ; H. 0,596 ; L. 0,406 à la cuvette

Dans l’image, un texte en hébreu est inscrit sur le parchemin. Dans le cadre : à g., Ant. Coypel pinx. ; à dr. , P. Drevet Sculp. ; au-dessous, de part et d’autre des armoiries : ecce ancilla domini fiat mihi - secundum verbum tvum [sic]. S. Luc. Cap. 1. ; au-dessous, la dédicace : a son altesse - royale madame . ; dans la marge inférieure et dans le cuivre : à g., Ce Tableau peint par Antoine Coypel, est posé sur un autel // dans la Chapelle de Meudon, Et gravé par P. Drevet ; au c., sous le cartouche : A Paris chez P. Drevet S t . Jacques [sic] - a l’Annonciation. Avec Privilege. ; à dr. : Par son très humble et tres // obeissant Serviteur A. Coypel ;

Traduction de la légende en latin : « Voici la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole. »

A droite de la composition, un ange venant du ciel s’adresse à Marie, les ailes déployées, la main gauche sur la poitrine et le bras droit désignant le ciel. Celle-ci est agenouillée, les coudes appuyés sur un siège, les deux mains croisées sur la poitrine. Elle tient la tête inclinée et ferme les yeux. Sous le cadre, au c., dans un cartouche, les armes accolées d’Orléans et de Bavière, surmontées de la couronne de prince du sang : à g., D’azur à trois fleurdelys d’or posée 2 et 1 au lambel d’argent en chef ; à dr., armes inversées, Ecartelé ; aux 1 et 4, losangé d’argent et d’azur à 21 pièces mises en bandes ; aux 2 et 3 de sable au lion d’or couronné de gueules.

I : avant les armes et la dédicace ; (vente Brandes à Leipzig, 1793, cf. Mireur)

II : l’état décrit ; (BNF, Est. : Ed 99d rés., gr. in-fol. ; Db 8, in-fol.,p. 27, Mf R107790 ; AA 4, à Drevet - Paris, ENSBA, fol. 369 rés., t. I - Caen, MBA - Baltimore, MA - Francfort, Städel - Genève, MAH, Estampes - Londres, V&A - Milan, Bertarelli - Philadelphie, MA - Vienne, Albertina - Vienne, ABK, Kupferstichkabinett)

III : Les armes et la dédicace ont été effacées ; cité par Firmin-Didot.

Épreuves non consultées : Dijon, MBA - Amsterdam, Rijks - Dresde, SK.

Biographie de Coypel : voir cat. P. Dr., n° 1.

Dédicacée par Antoine Coypel à Madame la duchesse d’Orléans, L’Annonciation décorait un petit autel de la chapelle de Meudon 1 . Le tableau avait été peint en 1702 pour cette chapelle construite peu de temps auparavant. Ses dimensions étaient relativement importantes : 2,65m de haut par 1,71m de large. A la fin du XVIIIe siècle, le tableau était dans un état de délabrement tel qu’il n’a pu être restauré. On ignore aujourd’hui où il se trouve 2 .

La dédicace, inscrite dans la lettre, est adressée à l’épouse de Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV, mort à Saint-Cloud en 1701. Cette princesse est décédée le 8 décembre 1722 (cf. cat. P.-I. Dr, n° 16).

Huber et Rost et Le Blanc attribuent la gravure à Pierre-Imbert Drevet bien que Mariette l’ait inscrite dans le travail de « Drevet le père ». Dans le Catalogue de la vente Claude Drevet, le nom de « Pierre Drevet » suit la description du cuivre. De plus, une épreuve dite « très belle », figure aux côtés de celle du Sacrifice d’Abraham dans ce même catalogue, sous le numéro 98, « gravée par Pierre Drevet ». On trouve également le cuivre inscrit aux côtés de celui du Sacrifice d’Abraham daté de 1707, dans l’inventaire après décès de Pierre-Imbert 1 .

La gravure a été exécutée dans tous les cas après Noël 1702, date à laquelle Pierre Drevet s’établit « rue Saint-Jacques à l’Annonciation  2 ». Il est possible d'envisager ― en raison des rapprochements réalisés entre ces deux cuivres dans l’inventaire de 1739 et le catalogue de la vente de Claude de 1782, en raison également de leurs dimensions comparables et du peintre d’après lequel ils ont été gravés ― , que l’Annonciation à la Vierge a été exécutée peu de temps avant ou après le Sacrifice d’Abraham, c’est à dire dans les dix ou douze premières années du XVIIIe siècle.

L’estampe se présente en contrepartie du tableau (Voir la description de Dangeau dans Garnier 3 ).

On remarque deux erreurs dans le catalogue de Firmin-Didot : d’une part, ce ne sont pas les armes des bâtards de Bourbon mais celles de Bavière qui sont accolées à celles des Orléans et d’autre part, il ne s’agit pas de l’épouse du Régent, mais de sa mère, la princesse palatine et duchesse d’Orléans.

Mariette signale une « planche » du même sujet, gravée d’après Coypel, mais de dimensions réduites, et exécutée par Simon Vallée sous la conduite de Pierre Drevet, son maître ; l’estampe est inscrite dans ce catalogue (voir cat., chapitre Planches gravées achevées par Pierre Drevet). Elle se présente en contrepartie de celle de Pierre Drevet. Il existe également une gravure anonyme chez Chéreau le Jeune rue Saint-Jacques au Grand Saint-Rémy 4 .

Quatre estampes, le Sacrifice d’Abraham, le Mariage de la Vierge, l’Annonciation gravés par Pierre et Adam et Eve gravé par Pierre-Imbert, faisaient partie d’un recueil contenant des estampes d’après Raphaël, Dominiquin, Ph. de Champaigne, Poussin, Le Sueur, Mignard, Le Brun, Jouvenet, Antoine Coypel… recueil mentionné dans le Catalogue de la vente du Cabinet de M. Detienne en 1807.

L’estampe encadrée a été vendue trente livres et le cuivre soixante-quinze livres à la vente de Claude Drevet.

(Voir volume I  : pp. 69 ; 75-76 ; 183, 259).

bibliographie :

Mariette 1740-1770, III, f° 49 r°, n° 5 ; Dezailler d’Argenville 1749, II, pp. 400-404; Huber et Rost 1804, P-I.Dr. p. 9, n° 9 ; Paignon-Dijonval 1810, 7677 ; Nagler 1836, III, p. 477 ; Le Blanc 1856, II, P-I.Dr. n° 5 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 2 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 21 ; Bellier et Auvray 1882, I, pp. 314-315 ; Bryan 1893, I, p. 425  ; Mireur 1910, II, pp. 542, 543, 544, 548 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; Weigert 1938, p. 234 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 4 ; Garnier 1989, pp. 146-147, n° 83 ; Thieme et Becker-Saur 1999, XXII, pp. 97-99, 2001, XXIX, p. 409.

catalogues de ventes (complément au Dictionnaire Mireur)

Claude Drevet 1782,p. 7, 26, p. 20, n° 202 ; Detienne 1807, pp. 26-27.

Notes
1.

Dezallier d’Argenville 1749, II, pp. 400-404.

2.

Garnier 1989, pp. 146-147, n° 83.

1.

Weigert 1938, Inventaire après décès de Pierre-Imbert Drevet, p. 234.

2.

A. N. m. c., ET/XLIX/425, voir annexes, vol. III, p. 14.

3.

Garnier 1989, p. 146.

4.

Garnier, ibid.