7.le calvaire ou les trois croix, d’après Antoine Coypel

S. d. [Entre 1692 et 1696]

Burin

H. 0,780, L. 0,530

Sous le tr.c. : à g., A Coypel Pinxit ; à dr., P. Drevet Sculp. ; au-dessous : à g., un verset de l’Évangile, sur trois lignes, commençant par ces mots : Tenebræ factæ sunt, etc. ; à dr., même texte en traduction française : Les tenebres se repandirent. le soleil s’obscurcit. la terre trembla et les pierres se fendirent; les monumens s’ouvrirent, et plusieurs // corps des Saints qui étoient morts ressusciterent et furent vüs de plusieurs. Le Centenier et ceux qui étoient avec lui ayant vü le // tremblement de terre, et tout ce qui se passoit, furent saisis d’une grande crainte, et ils dirent : cet homme étoit véritablem t . le fils de Dieu. ; plus bas, dans l’angle dr. : S t . Luc Chap. 23. S t . Math. Chap. 27. ; au c., au-dessous de ces légendes : à Paris chez Audran rue S t . Jacques à la Ville de Paris ;

  • E tats

Un seul état connu : l’état décrit par Firmin-Didot qui indique que l’épreuve est « moderne » [Il veut probablement dire que le tirage a été réalisé au XIXe siècle]

Biographie d’Antoine Coypel (Paris 1662- id. 1727) : voir catalogue P. Dr., n° 1.

Un tableau d’Antoine Coypel peint en 1692, représentant La Mort du Christ sur la Croix est conservé dans une collection particulière de Toronto ; il présente de nombreuses analogies avec un dessin préparatoire pour le tableau commandé en 1692 par le duc de Richelieu. Le dessin se trouve à Malibu, The Jean-Paul Getty Museum ; il présente le Christ en croix entouré des deux larrons et de nombreux personnages. La scène est très animée 1 . Le tableau a été exposé au Salon de 1699 2 .

Cette estampe, qui n’a pas été retrouvée, a cependant existé car une épreuve avant la lettre était en possession de Claude Drevet à sa mort, sous la dénomination des « Trois Croix 3  ». Le cuivre est également répertorié dans le catalogue de cette vente, mais le titre en est plus vague : « Jésus-Christ en croix » par Pierre Drevet 4 . D’autre part, le cuivre existait encore au XIXe siècle puisqu’il en a été tiré une épreuve décrite par Firmin-Didot. Enfin, l’existence du tableau est confirmé, à l’époque, par la commande du duc de Richelieu en 1692 et les traces de son passage au Salon de 1699. Rien n’interdit donc de penser que Pierre Drevet a bien interprété sur le cuivre ce tableau de Coypel.

L’adresse d’Audran montre que la gravure a été réalisée pendant la période intermédiaire de 1692 à 1696, durant laquelle Pierre Drevet, ayant quitté l’atelier de Girard Audran, fait parfois éditer encore ses planches par son ancien maître, ce qui est le cas ici.

L’épreuve moderne décrite par Firmin-Didot n’a pas été retrouvée. L’auteur indique : « Les biographes de Coypel gardent le silence sur ce tableau, et ceux de Drevet n’indiquent cette estampe que d’une manière vague. Huber et Rost et Le Blanc l’attribuent à Pierre-Imbert Drevet, ayant cru, à tort, que Pierre Drevet n’a point gravé d’après Coypel… ».

Mariette ne cite pas cette estampe qui n’est également pas inscrite à l’Inventaire du Fonds français. Le cuivre a été acquis, selon Firmin-Didot, par l’éditeur Bernard au XIXe siècle.

Le cuivre a été adjugé deux cents livres à la vente de Claude Drevet en 1782.

(Voir volume I : pp. 56 , 69, 135, 183).

bibliographie

Huber et Rost 1797, P-I.Dr., p. 8, n° 11; Paignon-Dijonval 1810, 7684 ; Nagler 1836, III, p. 478 ; Le Blanc 1856, II, P-I.Dr., n° 13 ;Firmin-Didot 1876,P.Dr., n° 5 ;Firmin-Didot 1875-1877, P. Dr., n°404 ; Portalis et Béraldi 1881, II, p. 21; Bryan 1893, I, p. 425 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; Garnier 1989, n° 47, pl. VIII, IX ; Boyer et Habert 1990 janv.-avr., p. 19 ; Walsh 1997, n° 72 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, p. 409.

catalogues de ventes (complément au Dictionnaire Mireur)

Claude Drevet 1782,p.12, n° 99, p.20 n° 199.

Notes
1.

Inv. 88 GB. 41, dimensions : H. 40,5, L. 58,1 cm.

2.

Walsh 1997, cat. II, n° 54 ; 88 GB. 41, n° 72.

3.

Catalogue de la vente de Claude Drevet 1782,p.12 n° 99.

4.

Catalogue de la vente de Claude Drevet 1782,p.20 n° 199.