8. Saint bernard ,d’après un tableau envoyé de Rome

S. d. [1704]

Burin

H. 0,207/8 ; L. 0,168/9 au tr. c.; H. 0,235 ; L. 0,175/6 à la cuvette

Sous l’image, à dr. : P. Drevet sculp 9 . [sic]; au centre : Le vray portrait de S t Bernard // premier Abbé de Clairvaux. // Gravé sur un tableau envoyé de Rome, et qui avoit esté peint sur luy agé de 62 ans en 1152. ;

En buste, tourné de trois-quarts à droite, la tête légèrement inclinée, le saint semble réfléchir. Il porte la barbe, la couronne de cheveux et l’habit de religieux.

Un seul état connu :l’état décrit ; (BNF, Est. : Ed 99a rés., in-fol. ;Rd 2,in-fol., Mf R557/2 ; N 2, in-fol., vol. 145, Mf D088823 - BML, fds ancien - Paris, Biblioth. Ste Geneviève - Dresde, SK - Genève, MAH, Estampes)

Bernard de Clairvaux (1091-1153), est né au village de Fontaines près de Dijon, de parents nobles et pieux. En 1113, âgé de 22 ans, il entre à l’abbaye de Cîteaux alors en déclin, suivi de plus de trente jeunes gens. En 1115, il est envoyé à Clairvaux (diocèse de Langres), pour y être le premier abbé. Son charisme est ressenti à un point tel qu’il se trouve bientôt à la tête d’un monastère de sept cents novices. Sous Louis VII, il prêche la deuxième croisade (1147-1149) ; il donne une règle aux Templiers et cent-soixante monastères 1 . Abbé réformateur, théologien auteur de très nombreux ouvrages, ennemi du luxe et des images, ― pour les moines il ne tolère que le crucifix ― il se fait le soutien du pape et l’arbitre des principaux conflits doctrinaires de son temps. Il concourt au développement du culte de la Vierge et à l’essor de l’ordre cistercien. Son influence sur toute la chrétienté du XIIe siècle est incontestée. La légende lui attribue plusieurs miracles 2 .

On demeure sceptique sur la réalité de l’origine du modèle, origine indiquée dans la lettre. Au XIIe siècle, la peinture à l’huile n’existait pas encore. Le modèle était-il une détrempe, une icône, une enluminure, un morceau de fresque, un dessin ? Tout peut être imaginé, mais on ne doit pas rechercher la ressemblance. Si portrait il y a eu, saint Bernard n’était probablement pas au courant, opposé qu’il était à toute représentation de la personne. Malgré les recherches, en particulier mes demandes aux musées du Vatican, la localisation de ce modèle est restée inconnue. En conséquence, cette estampe a été classée dans les sujets d’histoire religieuse et non parmi les portraits.

L’estampe figure en frontispice du volume intitulé la vie // de // st bernard// premier abbé // de clairvaux, // pere et docteur // de l’eglise. // Par Monsieur de Villefore. // A Paris // chez Jean de Nully, rüe S. Jacques, à l’Image // Saint-Pierre. // mdcciv. // Avec approbation et Privilège du Roy. Ouvrage dédié à Monseigneur le Duc de Bourgogne (Bibliothèque Sainte-Geneviève, 1758/2, H 4°/1861).

L’abbé Lelong ne cite pas l’estampe gravée par Drevet. En revanche, il indique les estampes de Mariette in-4°, Desrochers, Lombart in-fol. 

(Voir vol. I : pp. 185, 208).

bibliographie

Mariette 1740-1770, III, f° 49 r°, n° 8 ; Moreri 1759, II, pp. 390-391 ; Lelong 1775, p. 147 ; Le Blanc 1856, II,P. Dr., n° 7 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 18 ; Mireur 1910, II, p. 538 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 7 ; Duchet-Suchaux, Pastoureau 1990, pp. 61-62.

Notes
1.

Moreri, II, pp. 390-391.

2.

Duchet-Suchaux, Pastoureau, 1990, p. 61-62.