S. d. [1704 ]
Burin ; traits échappés le long du bord gauche ; épreuve rognée
H. 0,367, L. 0,270 au tr.c ; H. 0,370, L. 0,271/4 bord à bord
Sur le dessus de la corniche du socle : à g., Le Blond pinxit ; à dr., P. Drevet Sculpsit ; au-dessous, sur le socle, au c. : Ioannes Eudes presbiter multorum Seminariorum, nec non Sanctimonialium a // charitate institutor, in missionum exercitiis celeberrim 9 . obiit die 19, augusti anno 1680.;
En buste dans un ovale, tourné de trois quarts à gauche, le regard de face, les mains croisées sur la poitrine, le saint tient un cœur rayonnant de la main gauche. Une cape recouvre ses épaules.
Un seul état connu : l’état décrit ; (BNF, Est. : Ed 99a rés., in-fol. [sur cet exemplaire, date manuscrite : 1704 à l’encre brune sous le nom de Drevet] ; N2,in-fol., vol. 525, Mf D137462 - Caen, BM - Rouen, BM - Dresde, SK - Vienne, Albertina)
Frère aîné de l’historien Eudes de Mezeray, Jean Eudes (1601-Caen 1680), natif du village de Rye près d’Argentan, entreprend tardivement ses études à Caen. La congrégation de l’Oratoire commençait à faire parler d’elle, secondant les évêques pour rétablir la discipline dans l’église et combattre l’hérésie. Il entre à l’Oratoire de Paris au mois de mars 1623, âgé de 23 ans et reçoit la prêtrise en 1625 1 . Pendant six ans il fréquente le père Bérulle, futur cardinal et fondateur de cette congrégation. Durant encore douze ans, il est proche de Condren, maître à penser de toute une génération de clercs. Il écrit son premier ouvrage sur La vie et le royaume de Jésus dans les âmes chrétiennes, réédité en 1668 chez Léonard, lors de son séjour à l’Oratoire. En 1643, il retourne en Normandie et fonde la congrégation de Jésus-et-Marie à Caen. A partir de cette date et jusqu’en 1676, se succéderont les fondations, d’une part, de séminaires à Coutances, Lisieux, Rouen, Evreux, Rennes et d’autre part de monastères féminins de l’ordre de Notre Dame de la Charité à Caen, Rennes, Hennebont et Vannes. Il prêche cent douze missions populaires d’une durée de six à huit semaines chacune. On lui doit divers écrits sur l’enseignement et la spiritualité. C’est entre 1637 et 1648 que se sont élaborés la spiritualité et l’iconographie des Eudistes du Sacré-Cœur. La devise de Jean Eudes était Cor Jesu et Mariæ, Fornax amoris. Entre 1648 et 1681 sont publiées ses œuvres sur le Sacré-Cœur. Jean Eudes a été canonisé en 1925 2 .
Jean II Le Blond (Paris, 1635-id. 1709), neveu de Jean Ier Le Blond, s’est distingué dans les professions de peintre, de graveur et d’éditeur. Il est reçu à l’Académie en 1681.
Lorsqu’en 1673 il brosse la Vera effigies de Jean Eudes, le prêtre a soixante-douze ans. Le peintre indique l’année et l’âge de son modèle dans l’angle supérieur gauche de la toile 3 . Le tableau original se trouve actuellement à Paris au Foyer Saint-Jean-Eudes, rue Jean Dolent. Une copie existe à Douvres-la-Délivrande conservée par la communauté Eudiste 4 .
L’abbé Lelong souligne que Drevet a réalisé ce portrait in-folio en 1704. Il ajoute que J. Durant à Orléans, in-octavo, et Desrochers l’ont également gravé. La liste est longue des graveurs ayant exécuté le portrait du saint homme 1 .
Aucun élément ne permettant de dater précisément cette estampe, la date proposée par l’abbé Lelong peut être valablement retenue.
L’estampe se présente en contrepartie du tableau. Dans un environnement austère, sont mis en lumièrele visage et les mains délicatement gravés ; l’expression est naturelle. Des différences apparaissent dans la gravure par rapport au portrait peint, telles que l’absence de la barbe et du crucifix, l’absence de la flamme et de la croix au-dessus du cœur ainsi que celle de la devise ; la position des mains est différente, mais l’esprit et l'atmosphère voulus par Le Blond ont été respectés.
Il existe une manière noire du XIXe siècle, en contrepartie de la gravure de Drevet (BNF Est. N2, in-fol., vol. 525)
bibliographie
Mariette 1740-1770, III, f° 46 r°, n° 21 ; Lelong 1775,p. 182 ; Heinecken 1789, III, p. 52 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n°53; Firmin-Didot 1876, P.Dr., n° 44 ; Firmin-Didot 1875-1877, P.Dr, n°425 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 18 n° 18 ; Fidière 1883, p. 77, CLXIX ; Batterel 1903, II, p. 234 ; Mireur 1910, II, p. 538 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; Thieme et Becker 1928, XXII, p. 506 ; IFF XVIII e 1951, VII, P.Dr, n° 9 ; Collectif de travaux Université de Laval-Québec 1976, pp. 203-215, 219 ; Préaud 1987, pp. 203-205 ; Turner et Macmillan 1996, XIX, p. 16.
catalogues de ventes (complément au Dictionnaire Mireur)
Vente Marron, 1832, p. 21, n° 93.
Batterel 1903, II p. 234.
Collectif de travaux, Université de Laval 1976, pp. 203-215, 219.
Ibid.
Je dois ces renseignements aux pères René Gesnouin et Hubert Mouton ainsi qu’à la communauté Eudiste de Douvres-la-Délivrande que je remercie.
Voir l’ouvrage des chercheurs de l’Université de Laval 1976, pp. 203-215, 219.