16. philippe v d’ Espagne , d’après François de Troy

S. d. [1701]

Burin ; tr. échappé en h à g. et en b. à dr.

H. 0,465, L. 0,340/1 au tr. c. ; H. 0,470, L. 0,347 à la cuvette

Sur le pourtour de l’ovale, de part et d’autre du cartouche armorié : don phelipe v. por la gracia de dios rey de las espanas. ; sur le dessus de la corniche : à g., F. de Troy pinxit. ; à dr., P. Drevet Sculpsit. ; [l’adresse qui suivait a été visiblement grattée]

En buste sans mains, tourné à droite, le regard de face, le visage entouré de longs cheveux bouclés, le jeune roi porte, sur un habit chamaré, le col espagnol, le grand cordon et le collier de l’ordre de la Toison d’Or. Les armes royales espagnoles, surmontées de la couronne royale, sont inscrites dans un cartouche disposé au bas de l’ovale et sur le socle.

Un seul état connu ; (BNF, Est. : Ed 99a rés., in-fol. ; Db 14 +, in-fol., p. 44 ; N3 in-fol., Mf D 291439 ; s.n.r., à Drevet - Bruxelles, BR, Estampes - Francfort, Städel - Genève, MAH, Estampes - Liverpool, Univers. - Londres, V&A - Vienne, Albertina)

Philippe de France, duc d’Anjou (Versailles 1683-Madrid 1746), est le second fils du Grand Dauphin et par conséquent le petit-fils de Louis XIV. Celui-ci, ayant épousé l’infante d’Espagne Marie-Thérèse, fit valoir les droits de ses enfants au trône d’Espagne, demandant à Charles II de rédiger un testament en faveur de son petit-fils Philippe d’Anjou en tant que prétendant à ce trône 1 . A la mort du roi d’Espagne, Philippe d’Anjou est déclaré roi de ce pays sous le nom de Philippe V, le 16 novembre 1700 : il a dix-sept ans 2 . L’accession de Philippe au trône d’Espagne provoque rapidement une coalition européenne menée par Guillaume III d’Angleterre, Prince d’Orange, entraînant la guerre de Succession d’Espagne. Philippe V épouse Marie-Louise de Savoie qui meurt en 1714 ; il se remarie avec Elisabeth Farnèse 3 . L’Espagne, sous Philippe V, entretint également des relations artisques avec la France 4 .

Biographie de François de Troy : voir cat. P. Dr., n° 119.

François de Troy a réalisé ce portrait en 1696 alors que le duc d’Anjou avait treize ans. Le tableau se trouve en Grande-Bretagne (collection particulière 5 ).

François de Troy n’a donc pas peint ce portrait à l’occasion de l’installation du duc d’Anjou sur le trône d’Espagne à la fin de l’année 1700. Sa réalisation remonte à quatre ans en arrière. Ce portrait a opportunément servi de modèle à Pierre Drevet en 1701, soit sur sa propre initiative, soit à la demande de François de Troy ou d’un commanditaire possédant le tableau. Le jeune roi ne porte pas le deuil du roi d’Espagne comme il le devrait, puisque son habit est chamarré. Le col espagnol et le collier de l’ordre de la Toison d’or ont été ajoutés pour actualiser la gravure mais le visage reste bien celui de l’enfant de treize ans peint par François de Troy en 1696.

L’estampe se présente en contrepartie du portrait peint. Gravé également d’après de Troy par Simon Thomassin, Étienne Gantrel et François Poilly (Cf. BnF, Est. N4 à Philippe V).

Le Mercure de France d’août 1702 mentionne une thèse dédiée à Philippe V et soutenue au collège des Jésuites de Reims par M. Delvaux de Frias 1 . Cette thèse n’ayant pas été retrouvée, on ne sait si c’est le portrait de Philippe V, d’après François de Troy qui en ornait le frontispice.

(Voir volume I : pp. 68, 75, 168, 176-177).

bibliographie

Mariette 1740-1770, III f° 47 r°, n° 47 ; Lelong 1775, p. 181 ; Soulié, Dussieux & coll. 1854, Dangeau 1684-1720, VII pp. 418-448 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n°50 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n°40 ; Firmin-Didot 1875-1877, P.Dr n°423 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 20 n° 40 ; Mireur 1910, II, p. 538, 540 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; Thieme et Becker 1939, XXXIII, pp. 440-441 ; IFF XVIII e 1951, VII P. Dr., n°100 ; Brême 1997, pp. 46, 48.

Notes
1.

Larrey, 1718, I, pp. 418-423.

2.

Soulié, Dussieux & coll. 1854, Dangeau 1684-1720, VII, pp. 418-20, 423, voir annexes, vol. III, p. 70, nos 12, 13.

3.

Larrey,1718, II, pp. 450-459.

4.

Voir Bottineau 1962, rééd. 1993, pp. 130-131, 342.

5.

Brême 1997, pp. 46, 48.

1.

Pages 117-119. Ce renseignement m’a été transmis par madame Véronique Meyer que je remercie.