24. charles-gustave x de suÈde, par Pierre Drevet [inspiré de David Klöcker Ehrenstrahl ?]

S. d. [Entre 1698 et 1700]

H. 0,358, L. 0,246 (selon Firmin-Didot)

Épreuve avant toute lettre, décrite par Firmin-Didot et citée comme étant le seul état connu, dont un exemplaire existerait au Musée de Berlin.

Description de Firmin-Didot : À mi-corps, dans un ovale équarri supporté par un piédestal et dont les dehors sont parsemés de couronnes. Vu de trois quarts, tourné à gauche. Cheveux longs, retombant sur les épaules. Son manteau doublé d’hermine est bouclé sur l’épaule gauche. Au bas du portrait, ses armes dans un médaillon.

Charles-Gustave de Suède (Klikoeping 1622-1660), est le fils de Jean Casimir, prince palatin des Deux-Ponts et de Catherine, fille de Charles IX de Suède. Étant jeune, il voyage en Allemagne, en France et en Suisse, séjournant quelque temps à Paris et à Genève. Il est nommé généralissime des troupes suédoises en Allemagne jusqu’à la Paix de Westphalie. Christine, reine de Suède, ayant refusé de l’épouser, il est nommé par le sénat et à sa demande, comme successeur au trône et choisit par les États du royaume en 1649. Dès l’abdication de Christine en 1654, Charles-Gustave prend la tête du gouvernement et reçoit la couronne à Stockholm le 16 juin 1654 1 . Celui-ci mène à bien son dessein de rendre à la Suède le contrôle de la Baltique en repoussant les prétentions au trône de Casimir de Pologne ainsi que les attaques des Danois. Sous la médiation de la France et de l’Angleterre, il signe le traité de Roskilde en 1658. D’une bonne culture, Charles-Gustave parlait plusieurs langues et s’était fait l’ami des savants. Il avait épousé Hedwige Eléonore de Holstein-Gottorp dont il avait eu Charles, futur Charles XI 2 .

Il se pourrait que le modèle ait été peint par David Klöcker Ehrenstrahl comme l’ont été les modèles des deux portraits qui suivent, car le peintre a fait des aller-retours entre l’Italie et la Suède, entre 1651 et 1654, alors que Charles Gustave X n’est mort qu’en 1660. Une Apothéose de Charles-Gustave X par Ehrenstrahl, existe à Lund, à la Maison des Etudiants. Ignorant tout sur la reproduction gravée, on ne peut dire si une copie partielle de ce tableau a pu sevir de modèle à Pierre Drevet.

L’estampe ne se trouve pas au Département des estampes de la Bibliothèque nationale de France et n’est donc pas inscrit à l’Inventaire du fonds français. Cependant, le cuivre est répertoriédans le Catalogue de la vente Claude Drevet, avec ceux des portraits de Charles XI de Suède et d’Eléonore de Suède, au chapitre des peintres et dessinateurs, au nom de Pierre Drevet. Bénard, auteur du catalogue Paignon-Dijonval, indique que le dessin est de Pierre Drevet. Pour ces deux raisons, ce portrait est à classer dans la liste de ceux qui ont été dessinés par Pierre Drevet probablement en s’inspirant des nombreuses copies qui circulaient.

Ce portrait et les deux portraits qui suivent ont été gravés à la même date, pour un même commanditaire, dans un format identique destiné peut-être à un ouvrage in-quarto. Les trois portraits ont été enchâssés dans un ovale placé sur un piédestal, sur un fonds orné d’une multitude de couronnes, toutes identiques. Le tirage de l’estampe a été probablement exécuté entre 1698 et 1700, après la mort de Charles XI et du peintre.

Les cuivres des trois souverains de Suède ont été adjugés onze livres vingt sols, à la vente de Claude Drevet en 1782, alors qu’ils avaient été estimés à soixante dix livres lors de l’inventaire de Pierre-Imbert Drevet en 1739.

bibliographie

Larrey 1718, I, pp. 383-384 ; Mariette 1740-1770, III, f° 47 r°, n° 51 ; Paignon-Dijonval 1810, 7738 ; Michaud 1844, pp. 603-605 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr. , n° 106 ;Firmin-Didot, 1876, P. Dr., n° 116 ; Audin et Vial 1919, p. 288 ; Thieme et Becker-Saur 2002, XXXII, pp. 450-452.

catalogues de ventes ( complément au Dictionnaire Mireur )

Claude Drevet 1782, n° 213, p. 21.

Notes
1.

Michaud 1844, VII pp. 603-605.

2.

Voir Larrey 1718, I, pp. 383-384.