26. ulrique éléonore de Danemark, reine de SuÈde , d’après Pierre Drevet inspiré de David Klöcker Ehrenstrahl

S. d. [Entre 1698 et 1700]

Burin

H. 0,351, L. 0,245 au tr. c.; H. 0,379/81, L. 0,262 à la cuvette

Épreuve avant la lettre ; sous le tr. carré à g., mention manuscrite à l’encre brune : gravé par Schmidt de Berlin. ;

Armoiries accolées des maisons de Suède et de Danemark

Un seul état connu : l’état décrit ;(BNF, Est., Ed 99b rés., in-fol.)

Fille de Frédéric III, de Danemark et de Sophie-Amélie de Brunswick-Lunebourg, Ulrique-Eléonore (1656-1693) épouse Charles XI de Suède en 1679. Ce mariage facilite le rétablissement de la paix entre la Suède et le Danemark (cf. cat. n° 24). La tradition veut que cette princesse se conduisant prudemment et atténuant par ses largesses les mesures rigoureuses que prenait parfois le roi son mari, s’est fait aimée de la nation entière. Connue pour sa culture et son gôut pour les lettres, elle pouvait donner la répartie aux divers ambassadeurs fréquentant la cour de Suède car elle parlait, en dehors du latin, le français, l’italien, le danois, le suédois et l’allemand 1 . Dangeau inscrit : « Dimanche 16 Août 1693 à Versailles ; on a eu la nouvelle que la reine de Suède étoit morte ; on en prendra le deuil dès que cette cour-là en aura donné part au roi 2  ».  « Jeudi 27 août 1693, à Versailles…. La reine de Suède est morte à Carslberg, près Stockholm ; elle s’appeloit Ulrique-Eléonore, et étoit sœur du roi du Danemark. Elle avoit trente-sept ans ; c’étoit une princesse de mérite… 3  ».

Biographie d’Ehrenstrahl : se reporter au numéro précédent.

David Klöcker Ehrenstrahl réalisa deux portraits d’Ulrique Eléonore de Suède dont la gravure de Drevet est assez proche. Ils sont conservés à la Swedish National Portrait gallery du Nationalmuseum à Stockholm 4 , le dernier daté de 1691. Pierre Drevet a eu dans les mains l’une des nombreuses copies de ces tableaux et sans doute celle du premier, copies qui circulaient à cette époque car cette reine était très estimée des cours Européennes. La facture de ces tableaux est identique à celle du portrait peint de Charles XI : on constate la même raideur, et le même visage caractéristique. D’après le modèle en sa possession – qui pouvait être aussi une miniature ou une gravure – Pierre ne pouvait obtenir une meilleure expression. L’estampe se présente en contrepartie des deux tableaux.

On trouve chez Mariette la dénomination suivante : « Ulrique Eleonore de Dannemarck, epouse de Charles XI Roy de Suède, gravé par Drevet le père. »  Le Blanc simplifie en indiquant « Suède Ulrique Eléonore, reine » mais A. Firmin-Didot l’inscrit comme étant la fille de Charles XI de Suède et l’épouse de Frédéric Hesse-Cassel ce qui est une erreur, car la reine porte les armes de Danemark accolées à celles de Suède. En fait, les deux personnages ont existé sous la même appellation : Ulrique-Eléonore de Suède. Il s’agit ici de la mère, épouse de Charles XI de Suède et non de la fille proclamée reine en 1719 et démissionnaire en 1720 au profit de son mari Frédéric de Hesse-Cassel.

Le cuivre est mentionné dans le Catalogue de la vente Claude Drevet. Il est répertorié avec ceux des portraits de Charles Gustave X et de Charles XI de Suède, au nom de Pierre Drevet, dans le chapitre « peintres et dessinateurs ».

Ce portrait et les deux portraits précédents ont été gravés à la même date, pour un même commanditaire, dans un format identique destiné peut-être à un ouvrage in-quarto. Les trois portraits ont été enchâssés dans un ovale placé sur un piédestal, sur un fonds orné d’une multitude de couronnes, toutes semblables. Le tirage de l’estampe a été probablement exécuté entre 1698 et 1700, après la mort de Charles XI et du peintre.

Les cuivres des trois souverains de Suède ont été adjugés onze livres vingt sols, à la vente de Claude Drevet en 1782 alors qu’ils avaient été estimés à soixante dix livres lors de l’inventaire de Pierre-Imbert Drevet en 1739.

(Voir volume I, pp. 109, 179).

bibliographie

Mariette 1740-1770, f° 47 r°, n° 53 ;Paignon-Dijonval 1810, 7738 ; Nagler 1836, III, p. 476 ; Soulié, Dussieux & coll. 1854, Dangeau 1684-1720, IV, pp. 342, 347 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr.,n° 108 ; Michaud 1857, XLII, p. 354 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 118 ; Audin et Vial 1919, p. 288 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 57 ; Thieme et Becker-Saur 2002, XXXII, pp. 450-452.

catalogues de ventes ( complément au Dictionnaire Mireur )

Claude Drevet 1782, n° 213, p. 21.

Notes
1.

Michaud 1857, XLII p. 354.

2.

Soulié, Dussieux & coll. 1854, Dangeau 1684-1720, IV, p. 342.

3.

Soulié, Dussieux & coll. 1854, Dangeau 1684-1720, IV, p. 347.

4.

Inv. n° NM Grh. 1388/1926 : 65 et NM Grh 323/D 1104.