28. louis de bourbon, duc de bourgogne , d’après Hyacinthe Rigaud

S. d. [1707 : 1er et 2e états ; entre 1762 et 1782 : 3e état]

Burin ; traits échappés le long du bord droit

H. 0,465, L. 0,379 au tr. c. ext. ; H. 0,469 , L. 0,388 à la cuvette

Sur le dessus de la corniche, de part et d’autre d’un cartouche armorié, à g., H. Rigaud pinx.; à dr., P. Drevet sculp. ;

Dans un ovale, en buste et en armure, de trois quarts tourné à droite, le regard de face, le prince porte une longue perruque dont les mèches descendent jusqu’au milieu du dos. L’épaule gauche est couverte d’un manteau dont la draperie outrepasse l’ovale pour s’étendre sur le socle, rejoignant gantelets et casque. Armoiries, surmontées d’une couronne de sang royal et entourées des colliers des ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit : de France plein.

I : avant toute lettre ; (Paris, ENSBA, fol. 1439, rés., p. 5 - Londres, BM, French XVIII e Dre., unmonted - Vienne, Albertina, Fr. I, 31 - Vienne, A.B.K., Kupferstichkabinett, 8/48)

II : l’état décrit., avant le nom du personnage, avec les noms des artistes. Mention manuscrite sur la face du socle :  Mg - le - Duc de Bourgogne ; (BNF, Est. : Ed 99d rés., in-fol. ; Da 62, in-fol.,p. 28, Mf E066743 ; AA 4 àDrevet ; N4, in-fol. - BNF, Arsenal, 897 - Francfort, Städel - Londres, BM - Londres, V&A - Rome Farnesina, 53780 - Washington, NGA, B - 28437)

III : sur le pourtour de l’ovale : Louis Dauphin de Bourgogne Fils du Grand Dauphin et Pere de Louis XV ; au bas du socle, à g. : A Paris chez Bligny Md d’Estampes Cour du Manège aux Thuilleries ; (Genève, MAH, Estampes - Londres, BM - Londres, V&A - Philadelphie, MA)

Épreuves non consultées : Chantilly, MC - Rouen, BM - Amsterdam, Rijks - Dresde, SK - Madrid, BN.

Fils de Louis, Dauphin de France (cf. catalogue, numéro précédent), Louis de Bourbon, duc de Bourgogne (Versailles 1682-1712) reçoit peu de temps après sa naissance, le cordon et la croix de l’ordre du Saint-Esprit ; il est reçu chevalier de cet ordre en 1695. En 1698, le roi lui donne le commandement des troupes campées à Compiègne. A la fin de l’année 1700, il accompagne son frère Philippe V d’Espagne (cf. cat. P. Dr. nos 16, 17) jusqu’à la frontière espagnole. Il devient général de l’armée d’Allemagne en 1701 et généralissime des armées de Flandres en 1702, commandant avec succès le siège de Nimègue. Il reçoit le titre de Dauphin à la mort de son père le 14 avril 1711 et décède au château de Marly le 18 février 1812. Il avait épousé Marie Adelaïde de Savoie décédée six jours avant lui 1 .

Biographie de Rigaud : voir cat. P. Dr., n° 117.

Rigaud mentionne ce portrait dans son Livre de Raison à l’année de 1703, ajoutant que le fond est de J. Parrocel. Il en demande mille livres 2 . Van Hulst indique : « En 1704, il eut [Rigaud] ordre de Mgr le duc de Bourgogne d’aller à Versailles pour commencer son portrait, que ce prince a toujours gardé dans son appartement, et qui, depuis sa mort, a été mis dans le cabinet du roi. » Poursuivant, il note : « …l’attitude et la draperie composées exprès pour cette estampe par M. Rigaud ainsi qu’un devant d’architecture avec les armoiries du prince, et, sur l’un des rebords du casque, des gantelets, etc... le tout, d’une noble et riche intention. Peint en 1703, le surplus accommodé en 1706, gravé en 1707 par P. Drevet père 1  ». Les commentaires de Mariette sont, à peu de choses près, semblables : « …l’attitude et les accompagnements composés expres pour cette Estampe par Mr Rigaud avec beaucoup de Noblesse et d’art ». Ces observations illustrent clairement la collaboration qui existait entre le peintre et le graveur

Le tableau original se trouve au château de Kenwood, près de Londres. Une réplique, réalisée par Rigaud en 1703, est conservée au musée du Prado à Madrid 2 . Il existe deux copies à mi-jambes à Versailles 3 dont l’une le représente devant la bataille de Nimègue. Le tableau a été exposé au Salon de 1704 4 .

Il subsiste deux dessins anonymes du portrait en pied. L’un, à la sanguine, est conservé à la BNF, sans que l’on sache s’il s’agit d’une reproduction du tableau ou de la gravure ; l’autre à la pierre noire réhaussée de gouache blanche pourrait avoir été ébauché par Montmorency en 1707 et terminé par Rigaud 5 . Ce dernier dessin pourrait avoir servi à Drevet pour la gravure.

L’estampe se présente en contrepartie du portrait peint. Le troisième état a été tiré entre 1762 et 1782, époque pendant laquelle Bligny a été actif à Paris 6 . Celui-ci a emprunté le cuivre à Claude Drevet pour éditer le Recueil des Portraits de la Famille royale et des autres princes, des ministres, et des hommes illustres de l’Europe, sous les règnes de Louis XV et Louis XVI, gravés par les meilleurs artistes et suite d’autres gravures qui se vendent A Paris, chez Bligny, lancier du Roi, Cour du manège aux Thuilleries [sans date, in-fol.] 233 portraits par Morin, Le Beau, Cathelin, Gaucher, Littret, Edelinck, Duflos, Drevet, Ingouf etc. 7

Le cuivre et deux épreuves ont été adjugés quinze livres et dix sols à la vente des biens de Claude Drevet en 1782.

L’abbé Lelong ne donne pas de date mais ajoute la mention « beau ». Gravé d’après Rigaud par Desrochers et Thomassin en 1699 et en pied par Suzanne Sylvestre-Lemoine (BNF, Est. N3). Paignon-Dijonval inscrit l’estampe par erreur au nom de « Charles, duc de Bourgogne ».

Gravé également d’après Rigaud par Simonneau et Tardieu en petits formats (voir BNF, estampes, Œuvre de Rigaud).

(Voir volume I : pp. 77, 147, 166-167, 170).

bibliographie

Anselme 1726, I, pp. 179-180 ; Mariette 1740-1770, III, f° 46 v°, n° 36, VII, f ° 12 ; Lelong 1775, p.197, n° 13 ; Paignon-Dijonval 1810, 7460 ; Nagler 1836, III, p. 476 ; Dussieux et coll. 1854, II, pp. 119, 183 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 31; Firmin-Didot 1876, P.Dr., n° 57 ;Firmin-Didot 1875-1877, P. Dr., n° 436 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 17 n° 8 ; Mireur 1910, II, p. 534, 536, 538, 539-540 ; Cohen 1912, p. 164 ; Thieme et Becker 1913, IX, p. 559 ; Soulange-Bodin 1914, pp. 6-49 ; Roman 1919, p. 100 ; IFF XVIII e , 1951, VII, P. Dr., n° 25 ; Luna1978, pp.186-188 ; Rosenfeld 1982, p. 294 ; O’Neil 1884, pp. 682 ; Préaud 1987, p. 56 ; Constans 1995, II, pp. 757, n° 4268, 760, n° 4285 ; Brême 2000, pp. 40-41 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, p. 409.

catalogues de ventes ( complément au Dictionnaire Mireur )

Mariette par Basan 1775, p. 370, n° 1101 ; Drevet 1782, p. 24, n° 270.

Notes
1.

Anselme 1726, I, pp. 179-180.

2.

Roman 1919, p. 100.

1.

Dussieux et coll. 1854, II pp. 119, 183

2.

Luna, GBA 1978, mai-juin, pp. 186-188.

3.

Inv. nos MV 167 et MV 3659, voir Constans 1995, II, pp. 757-760.

4.

Voir Liste des tableaux et des ouvrages de sculpture, exposez dans la Grande Gallerie du Louvre…, en la présente année 1704, à Paris, J.-B. Coignard, 1704, p. 5.

5.

Brême 2000, pp. 40-41.

6.

Préaud 1987, p. 56.

7.

Vente Destailleur, 1891, n° 451. Voir Cohen 1912, p. 164.