30. conti (François Louis de BOURBON, prince de) , d’après Hyacinthe Rigaud

S. d. [1700]

Burin

H. 0,632, L. 0,492 au tr. c. ; H. 0,668, L. 0,509 à la cuvette

Sous le tr. c. : à g., Hyacinth 9 . [sic]Rigaud pinxit ; à dr., Petr 9 . [sic]Drevet Sculpsit; au-dessous, de part et d’autre des armoiries : François Louis de Bour - bon Prince de Conti // Presenté à son altesse serenissime par - son tres humble et tres obeissant serviteur Drevet ; plus loin, à dr. : Se vend à Paris chez P. Drevet rue du Foin // devant le grand portail des Mathurins ;

En pied et en armure devant une table, de trois quarts tourné à gauche, le regard de face, le prince désigne de la main gauche son casque posé sur la table et tient de la main droite son bâton de commandement également posé sur la table. Un page africain tient le manteau doublé de peau de panthère. Des colonnes et une draperie bordent les côtés gauche et droit de l’estampe. Armoiries des Conti entourées des colliers de l’ordre de Saint-Michel et du Saint-Esprit, surmontées de la couronne de la maison de France : D’azur à trois fleurs de lys d’or, 2 et 1 ; au bâton de gueules péri en bande [ici la bordure de geules est inexistante].

I : avant toute lettre ; (BNF, Est., Ed 99a rés., gr.in-fol.) ; non décrit par Firmin-Didot. 

II : avant l’adresse de Pierre Drevet mais avec la dédicace ; (BNF, Est., Ed 99a rés., gr. in-fol.-Philadelphie, MA - Rome InG, Stampe, 53782) ; correspond au 1er état de Firmin-Didot.

III :l’état décrit, avec l’adresse et la dédicace ; (BNF, Est. : Ed 99a rés., gr.in-fol.; Da 62 in-fol., Mf E66764 ; AA 4 ; grands s.n.r., à Drevet, épr. rognée - Paris, ENSBA, fol. 1439 rés., p. 13 - Genève, MAH, Estampes - Londres, V&A - BML, fds ancien - Philadelphie, MA) ; correspond au 2e état de Firmin-Didot.

Épreuves non consultées : Caen, MBA - Amsterdam, Rijks - Bruxelles, BR, Estampes - Londres, BM, épr. rognée.

La Maison de Conti, fondée par Armand de Bourbon, prince de Conti (1629-1666), frère du Grand Condé, est la branche cadette de la Maison de Condé. François-Louis de Conti, surnommé le Grand, né en 1664, est d’abord Comte de la Marche puis comte de Clermont, Prince de la Roche-sur-Yon et enfin Prince de Conti en 1685. De 1683 à 1685, il se distingue dans différents combats dont celui contre les Turcs en 1685. Fait chevalier des ordres du roi en 1686, il épouse en 1688 sa cousine Marie-Thérèse de Bourbon, fille de Henri-Jules, Prince de Condé. La part qu’il prend avec courage et intrépidité dans les différentes campagnes de Louis XIV jusqu’en 1697, sa probité et sa brillante intelligence ne sont pas sans incidence sur le choix de sa nommination au trône de Pologne en 1697, après la mort de Sobieski. Accompagné d’une garde commandée par Jean Bart, le Prince de Conti trouve le trône déjà occupé par l’Electeur de Saxe 1 . Il ne régna donc pas sur la Pologne et meurt à Paris le 22 février 1709 2 .

Biographie de Rigaud : voir cat. P. Dr., n° 117.

Rigaud inscrit ce portrait à la date de 1697. Il en demande deux mille livres 3 . On peut lire dans les Mémoires inédits : « M. le Prince de Conti, ayant été nommé roi de Pologne en 1697, voulut avant que de partir pour ce royaume, se faire peindre par Rigaud. Ce portrait a neuf pieds de haut ; le prince y est peint en pied, la composition en est riche. Madame la princesse de Conti a fait mettre ce tableau dans sa maison de plaisance à Issy, distant d’une demie-lieue de Paris 1 ».

Une copie du tableau se trouve au musée de Versailles 2 . Le portrait d’un page africain, brossé par Rigaud vers 1697, est conservé au Musée des Beaux-Arts de Dunkerque. Sa ressemblance est frappante avec celui qui tient le manteau du prince de Conti 3 . Il est présenté en contrepartie sur la gravure de Drevet.

Van Hulst et Mariette indiquent que Drevet a gravé le portrait en 1700 ce que confirme l’adresse de la rue du Foin inscrite dans la lettre. L’estampe est présentée en contrepartie du tableau. On remarque que le graveur dédie personnellement cette gravure au Prince de Conti, comme il dédiera un an plus tard le portrait du Grand Dauphin (cf. cat. P. Dr., n° 27) à « SonAltesse Sérénissime Madame La Princesse de Conti ». Ce portrait s’inscrit dans la lignée des portraits de cour en pied gravés par Drevet.

L’estampe de Drevet a été copiée en contrepartie par les Landry pour les portraits de Philippe V d’ Espagne et de Louis 1 er d’Espagne son fils, sans mention des noms du peintre et du graveur. Elle a été attribuée, pour la gravure du visage, à Pierre Drevet par Firmin-Didot, mais la manière aux petits points n’est pas celle de Pierre Drevet 4 .

Portrait gravé également par Duflos in-octavo et Thomassin en 1697, Desrochers in-octavo en 1699 et in-quarto en 1701, Crespy in-octavo, Larmessin et Odieuvre 5 ,  J. Tardieu en buste après 1709, Dautel et Roger, s.d. 6

(Voir vol. I : pp. 167, 202).

bibliographie

Anselme 1726, I, p. 347 ; Mariette 1740-1770, III, f° 46 v°, n° 39, VII, f ° 7 ; Basan 1767, p. 174 ; Lelong 1775, p. 155, n° 5 ; Huber 1787, II, p. 670 ; Huber et Rost 1797, VIII, p. 4 ; Paignon-Dijonval 1810, 7470 ; Nagler 1836, III, p. 476 ; Dussieux et coll. 1854, II, pp. 117, 164 ; Le Blanc1856, II, P. Dr., n° 42 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 66 ; Firmin-Didot 1875-1877, P. Dr., n° 445 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 17, n° 14 ; Bellier et Auvray 1882, I, p. 446 ; Mireur 1910, II, pp. 535, 539-540  ; Thieme et Becker 1913, IX, p. 559 ; Soulange-Bodin 1914, pp. 6-49  ;Audin et Vial 1919, p. 287  ; Roman 1919, p. 56  ; La Force 1948, p. 136-145 ; Bouvy 1929, pp. 72-LIII, pl. 84 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr.,n° 35 ; Constans 1980, 113  ; Constans 1995, p. 768, 4531 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, p. 409.

catalogues de ventes ( complément au Dictionnaire Mireur )

Mariette par Basan 1775, p. 370, n° 1102.

Notes
1.

Anselme 1726, I p. 347.

2.

La Force (duc de), 1948, pp. 136-145. Les anecdotes concernant l’accession manquée au trône de Pologne du prince de Conti sont narrées par le duc de La Force.

3.

Roman 1919, p. 56.

1.

Dussieux et coll. 1854, II p. 117.

2.

Inv. n° 7580. Voir Constans 1995, p. 768, 4331.

3.

Huile sur toile, dimensions : H. 0,568 m, L. 0,436 m. Je remercie le conservateur du musée des Beaux-Arts de Dunkerque pour ces renseignements et pour la reproduction du tableau.

4.

Voir catalogue : Pièces rejetées, n° D1.

5.

Lelong 1775, p. 155.

6.

Roman 1919, p. 56.