32. maine ( Louis Auguste de BOURBON, prince de dombes, duc du) , d’après François de Troy
S. d. [1694]
Burin
H. 0,473, L. 0,400/01 au tr. c. ; H. 0,515, L. 0,405/06 à la cuvette
Dans le dessin, en bas, au-dessus du tr. c. : à g., Fr. de Troye pinxit ; à dr., Petr. Dreuet sculpsit ; sous le tr. c.: Serenissimo Principi Ludovico Augusto Borbonio, Dei gratiâ Dombarum Principi, Duci Cenoma= // nensi et Albermallensi, Comiti Augensi, Pari Franciæ regiorum ordinum Commendatori, Exercitûum regio= // rum Legato Helvetiorum Rhoetorum-que praefecto, Occitaniæ proregi, Supremo rei Tormentariæ Magistro. &c. // Offerebat Nicolaus De Mallezieu Clericus Parisinus Abbas B. Mariæ de Moreille.
Debout, en armure et à mi-jambes, de trois quarts tourné à gauche, le regard de face, le prince s’accoude du bras gauche sur un socle et désigne un champ de bataille de son index droit.
- E tats
Un seul état connu : l’état décrit ; (BNF, Est. : Ed 99a rés., in-fol. ; Db 14+, in-fol.,p. 22 ; N3, in-fol., vol. 57, Mf D289910 - Caen, MBA - Sceaux, Ms. Ile de Fr. – Toulouse Dupuy, Est. Versailles, Est., LP 64/22 - Dresde, SK - Genève, MAH, Estampes - Londres, BM - Londres, V&A - Madrid, RB, patrimoine national - New York, MM - Vienne, Albertina)
Fils de Louis XIV et de la marquise de Montespan, frère aîné du comte de Toulouse (voir numéros suivants), duc du Maine et d’Aumale, comte d’Eu, Pair de France, gouverneur du Languedoc et souverain des Dombes, Louis-Auguste de Bourbon (Saint-Germain 1670-Sceaux 1736), est légitimé dès 1673. L’année suivante le roi lui donne la charge de colonel général des Suisses et Grisons. En 1681, le prince reçoit en héritage de la Grande Mademoiselle, le fief des Dombes, ainsi que le comté d’Eu devenu pairie en 1694 1 . Il est marié en 1692 à Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon, princesse de Condé, petite-fille du Grand Condé. S’illustrant avec courage dans divers combats et principalement au siège de Philisbourg et à Fleurus en 1690, il est nommé, en 1694, grand maître de l’artillerie. Il a vingt-quatre ans. Il est reconnu par l’édit de juillet 1714, apte à gouverner à défaut de princes légitimes. Après la mort de Louis XIV en 1715, le testament du roi est cassé par le parlement ; Louis-Auguste est ainsi écarté du pouvoir et déchu de ses titres de prince du sang 2 .
Précepteur du duc du Maine et professeur de mathématiques du duc de Bourgogne, Nicolas de Malézieu (1650-1729) a dédicacé cette estampe au jeune duc du Maine alors qu’il était encore clerc à Paris. Il devient membre de l’Académie des Sciences en 1694, de l’Académie française en 1701 et publie en 1715 Eléments de géométrie. Il entretient des relations étroites avec la Cour de Sceaux animée par l’épouse de Louis-Auguste 3 . Il demeurait à l’Arsenal, Louis-Auguste étant grand maître de l’artillerie 4 .
Biographie de François de Troy : voir cat. P. Dr., n° 119.
François de Troy expose vingt-cinq tableaux, au Salon de 1704, dont les portraits du Duc du Maine et du Prince de Dombes, deux portraits sous un nom différent pour un même personnage. Il se pourrait que l’un de ces deux portraits, ou les deux aient été interprétés par Pierre Drevet. L’estampe représente le prince, très jeune, montrant du doigt un champ de bataille, sans doute à la campagne des Flandres 1 . François de Troy aurait réalisé ce portrait en 1692. Une version d’atelier, dont le format a été réduit récemment à hauteur de la moitié des cuisses, se trouve à Sceaux au musée de l’Ile de France. Elle aurait été inspirée du tableau original, aujourd’hui disparu, qui se trouvait à Dresde avant la dernière guerre 2 .
Mariette classe ce portrait sans lui donner de date, avant ceux de 1703 et de 1706. Lelong indique que le portrait a été exécuté en 1686, ce qui pourrait être vraisemblable en raison de l’âge apparent du prince et de la qualification de Malézieu qui est encore clerc. Cependant, la légende gravée en latin indique, entre autres précisions, que le prince a déjà reçu la Dombes en héritage et qu’il est grand maître de l’artillerie, changements intervenus respectivement en 1693 et 1694. A moins qu’il existe un premier état sans la légende et que celle-ci ait été ajoutée sur un second état, on ne peut dater cette estampe avant 1694.
Le Blanc ne cite que le portrait daté de 1703 (voir cat. numéro suivant). Nagler n’inscrit qu’un seul portrait du prince par François de Troy et l’attribue à Pierre-Imbert.
L’estampe se présente dans le même sens que le portrait peint. Il est difficile de savoir si Drevet a reproduit l’original disparu de Dresde ou la version d’atelier du musée de Sceaux qui présente de nombreuses différences avec la gravure : absence de draperie en haut et à droite et le prince ne s’accoude pas sur une balustrade.
(Voir volume I : pp. 59, 159, 178).
bibliographie
Larrey 1718, I, p. 681 ; Anselme 1726, I, p. 192 ; Mariette 1740-1770, III, f° 46 v°, n° 40 ; Lelong 1775, p. 156, n° 2 ; Nagler 1836, III, p. 479 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 62 ; Firmin-Didot 1875-1877, P. Dr. n° 441 ; Pradel (Du) 1692-1878, II, p. 299 ; Bellier et Auvray 1882, I, p. 446 ; Potier de Courcy 1884-90, repr. Anselme 1726, IX, p. 268 ; Thieme et Becker 1913, IX, p. 560 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr.,n° 88 ; Coirault 1983, Saint-Simon, I, p. 751 ; Brême 1997, pp. 55-58 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, p. 409.
catalogues d’expositions
Liste des tableaux et des ouvrages de sculpture, exposez dans la Grande Gallerie du Louvre…, en la présente année 1704, à Paris, J.-B. Coignard ,1704, pp. 24, 25.