1704
Burin
H. 0,501, L. 0,378/9 au tr. c. ; H. 0,524, L. 0,398/9 à la cuvette
Sur le pourtour de l’ovale : ernestus augustus dux bruns. et luneburgensis S.R.I. elec. episc. osnabrugensis ; au bas du portrait, dans un cartouche, un cheval surmonté de la devise : sola bonaquÆ honesta ; dans la volute supérieure du cartouche située au c. : P. Drevet fc. ; dans le cadre, en bas, à g., : Gravé à Paris par P. Drevet en 1704 ;
En buste, le corps tourné de trois quarts à gauche, la tête et le regard de trois quarts à droite, le prince, vêtu d’une cape herminée, porte une longue perruque dont le côté gauche couvre la poitrine. Deux victoires s’accoudent sur le haut de l’ovale tandis qu’au bas trois hommes nus enchaînés s’agenouillent
Un seul état connu : l’état décrit ; (BnF Est. : Ed 99d rés., gr. fol ; N3, in-fol., vol. 13, Mf D286686 -Dresde, SK - Londres, BM - Londres, V&A - Philadelphie, MA - Vienne, Albertina)
Ernest-Auguste (Herzberg 1629-Herrenhausen 1698),est le dernier fils du duc George-Guillaume, duc de Brunswick et de Zell (1582-1641) et le premier des Brunswick à posséder l’Electorat de Hanovre créé en faveur de sa maison, à la demande des princes protestants d’Allemagne. Né en 1629, il épouse en 1658 Sophie, princesse palatine, fille de Frédéric V, roi de Bohème, électeur palatin et d’Elisabeth d’Angleterre ; il est nommé évêque d’Osnabruck en 1662. Il combat les Turcs et procure des troupes à l’empereur Léopold dans la guerre de Hongrie. En reconnaissance, l’empereur crée en sa faveur un neuvième électorat sous le titre d’Archiporte-Enseigne de l’empire. Son frère Georges lui cède le duché de Lunebourg, les principautés de Zell, de Calemberg et de Grubenhagen ainsi que les comtés de Hoye et de Diepholtz (décret du 22.03.1692). Il meurt le 3 février 1698, à l’âge de soixante-neuf ans 1 . Son fils Georges-Louis lui succède à l’électorat et deviendra roi d’Angleterre sous le nom de George Ier. Ernest Auguste avait épousé en 1658 Sophie, fille de Frédéric, électeur palatin et petite-fille, par Elisabeth sa mère, de Jacques Ier d’Angleterre 2 .
Le nom du peintre n’est pas inscrit dans la gravure. L’hypothèse que Pierre Drevet a dessiné son modèle, est confirmée par les faits suivants : le graveur a signé deux fois cette planche : une première fois dans la composition, il fait suivre son nom d’un fc., ce qui pourrait signifier qu’il a exécuté le dessin préparatoire. La seconde fois, il indique clairement qu’il a gravé la planche par la mention : Gravé à Paris par P. Drevet en 1704. Pierre n’a pu que s’inspirer de portraits peints ou gravés qui circulaient alors. Une manière noire, d’après Kaisar, portant l’excudit de I. Smith est conservée à la Bibliothèque nationale, département des estampes (N2 in-fol., vol. 226, mf D100036) ; ce portrait se présente en contrepartie de celui gravé par Pierre Drevet. La similitude des deux œuvres permet de se questionner sur la source d’inspiration de Pierre. Se serait-il inspiré du tableau de Kaisar ? Le nom de Kaisar n’existe pas. En revanche, Christian Ehrenfried Kaiser est un peintre suisse, en activité entre 1677 et 1734. Le tableau n’a pas été localisé.
Paignon-Dijonval classe ce portrait dans les œuvres de « Pierre Drevet dessinateur », suivant en cela le Catalogue de la vente de Claude Drevet.
Le décor entourant et supportant l’ovale est unique dans l’œuvre de Drevet. Cependant, il ne semble pas être entièrement de sa main, car la technique des petits points qui a été utilisée pour les modelés n’est pas de la manière de Pierre Drevet.
bibliographie
Mariette 1740-1770, III, f° 47 r° n° 55 ; Moreri 1759, II, pp. 340-341 ; Huber et Rost 1797, VIII, p. 4 ;Paignon-Dijonval 1810, 7737 ; Nagler 1836, III, p. 476 ; Michaud 1843, VI, pp. 45-46 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 34 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 30 ; Firmin-Didot 1875-1877, P.Dr, n° 415 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 17 n° 9 ; Bryan 1893, I p. 425 ; Mireur 1910, II, p. 538 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; Thieme et Becker 1926, XIX, p. 443 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 28.
Moreri 1759, II, pp. 340-341.
Michaud 1843, VI, pp. 45-46.