S. d. [1696]
Burin
H. 0,510, L. 0,409 au tr. du dessin ; H. 0,512, L. 0,414 à la cuvette
Sur le pourtour de l’ovale : serenissimus ac eminentissimus princeps cardinalis bvllionius magnvs franciÆ eleemosinarivs ; au-dessous, sur le bord de l’ovale : offerebat joannes jacobvs le vaillant clericvs parisinvs ; sur le socle, à g. : Franç. de Troye Pinx.; à dr. : P. Drevet Sculp. ;
En buste, sans mains, le corps et la tête tournés de trois quarts à gauche, le regard à gauche, le cardinal porte la chape herminée repliée sur l’épaule gauche et sur laquelle repose la croix de l’ordre du Saint-Esprit. Les cheveux sont bouclés et mi-longs. Au centre du socle, dans un cartouche, les armoiries sont disposées sur un manteau d’hermine, surmontées d’une couronne princière, de la croix d’archevêque primat, et du chapeau de cardinal ; au bas des armes, la croix de l’ordre du Saint-Esprit : Ecartelé : aux 1 et 4, d’Azur semé de fleurdelys d’or, à la tour d’argent maçonnée de sable, qui est de la Tour; au 2, d’or à trois tourteaux de gueules, qui est de Boulogne; au 3, coticé d’or et de gueules, qui est de Turenne; sur le tout : parti d’Auvergne et de Bouillon. Tenants : deux lions affrontés et lampassés.
I : avant toute lettre ;particularité rarement observée dans le cartouche armorié : le collier de l’ordre du Saint-Esprit n’est pas gravé et la croix est attachée au cadre de l’écu par un anneau ; ( BNF, Est., Ed 99d rés., gr. in-fol.)
II : l’état décrit.Reprises en tailles fines sur la mosette, b. g. ; tailles à dr., sur le ht du rabat et sur tout le côté droit de l’envers de la mosette ; le collier de l’ordre du Saint-Esprit n’est toujours pas gravé ; (BNF, Est. : Ed 99d rés., gr. in-fol. ; Db 14+, in-fol., p. 10 - Paris, ENSBA, fol. 1439 rés., p. 114 - Bruxelles, BR, Estampes - Londres, BM - Vienne, Albertina)
III : l’état ci-après décrit : non décrit à ce jour ; semblable au précédent mais le e de Troy a été gratté ; (BNF, Est., N3, in-fol., Mf 285772 - Versailles, Est., LP 45/86 - Londres, V&A)
Épreuves non consultées : Amsterdam, Rijks - Dresde, SK.
Troisième fils de Frédéric-Maurice de la Tour, dit cardinal de Bouillon, Emmanuel Théodose de la Tour, duc d’Albret, est né à Turenne le vingt-quatre août 1643. Il devient docteur de Sorbonne en 1667. Neveu de Turenne, le roi cherche à l’honorer en le nommant chevalier de l’ordre du Saint-Esprit le douze décembre 1671, et la même année, grand aumônier de France et évêque d’Ostie 1 . Louis XIV avait obtenu pour lui du pape Clément IX, le chapeau de cardinal en 1669 ainsi que sa nomination au Sacré Collège de Rome. Emmanuel-Théodose ouvre en 1700 la porte Sainte lors de l’année du Jubilé séculaire. Son ambition, ses sarcasmes et son Mémoire, sorte de critique sur Louis XIV et son gouvernement, irritent le roi. En 1708, le Cardinal de Bouillon doit se retirer à Rouen « par ordre du roi 2 » . Il meurt à Rome en mars 1715 à soixante-douze ans 3 . Emmanuel-Théodose de la Tour d’Auvergne est l’oncle d’Henry-Oswald du même nom, dont le portrait a été gravé d’après Rigaud par Claude Drevet en 1749, soit cinquante-trois ans après (cat. Cl. Dr., n° 7).
Le portrait peint par François de Troy n’a pas été localisé.
Pierre a gravé ce portrait avant la retraite forcée du prélat à Rouen, en 1708. Dans le cas contraire, son titre de grand aumônier de France n’aurait pas été inscrit dans la lettre. De même, la gravure a été réalisée avant 1700, année pendant laquelle Emmanuel de la Tour d’Auvergne ouvre, à Rome, la porte Sainte de l’année du jubilée : dans le cas contraire, la lettre n’aurait, sans doute, pas manqué d’y faire allusion. La date de 1696 proposée par l’abbé Lelong peut donc être retenue et considérée comme probable en raison de l’âge du prélat qui affiche à peine la cinquantaine.
Le portrait d’Emmanuel Théodose de la Tour d’Auvergne a été gravé à de nombreuses reprises avant cette date, en particulier par Mellan, Masson et Nanteuil.
(Voir volume I : p. 59, 178, 255).
bibliographie
Anselme 1726, IV, p. 509 ; Mariette 1740-1770, III, f° 45, v°, n° 2 ; Lelong 1775, p. 275, n° 10 ; Regnault 1798, p.138, n° 661 ; Paignon-Dijonval 1810, 7183 ; Nagler 1836, III, p. 479 ; Michaud 1843-1857, V-VI, p. 218 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 28 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 26 ; Firmin-Didot 1875-1877, P.Dr., n° 412 ; Potier de Courcy 1890, repr. Anselme 1726, VIII, p. 292, IX pp. 271-262 ; Mireur 1910, II, p. 538 ; Thieme et Becker 1913, IX, p. 560 ; Soulange-Bodin 1914, pp. 6-49 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; Jougla de Morenas 1975, IV, pp. 330-331 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 22 ; Coirault 1983, Saint-Simon, I, pp. 197-198, 371, III, pp. 937-938 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, p. 409.
Anselme 1726, IV, p. 509 et Potier de Courcy 1890, VIII p. 292, IX pp. 271-262.
Dussieux 1854, II, p. 120.
Voir Coirault 1983, Saint-Simon, I, pp. 197-198, 371, III, pp. 937-938.