58. dangeau ( Philippe de Courcillon , marquis de), d’après Hyacinthe Rigaud

S. d. ; 1703-1704, selon Rigaud, Van Hulst, et Mariette

Burin ; traits échappés au bas et en haut du b. g. ainsi que le long du b. dr.

H. 0,333, L. 0,267/8 au tr.c. ; H. 0,375, L. 0,275 à la cuvette

Sous le tr. c. : à g., P. Drevet Sculp. ; à dr., H. Rigaud pinx. ; au-dessous, de part et d’autre d’un cartouche armorié : Philippe de Courcillon - Marquis de Dangeau // Grand Maistre de l’Ordre de n re . Dame - du Mont Carmel et de S t .Lazare. ;

En pied, de face, revêtu de l’habit de cérémonie de Grand Maître de l’ordre de Notre-Dame du Mont Carmel et de Saint-Lazare 1 , la main gauche appuyée sur la hanche, la main droite tenant son chapeau posé sur le bord d’une table, le personnage est placé devant les drapés d’une tenture et devant un pilastre et une niche. Armoiries surmontées d’une couronne princière, entourées des colliers des ordres de Saint Michel et du Saint-Esprit : Ecartelé aux 1 et 4, d’argent à la croix écartelée de sinople et de pourpre ; aux 2 et 3, d’argent à la bande fuselée de gueules, accompagnée en chef d’un lion d’azur.

I : avant toute lettre ; avant les armoiries ; avant les travaux ; (BNF, Est., Ed 99a rés.,in-fol.)

II : état ci-après, non décrit à ce jour ; avant toute lettre, avant les armoiries et avec les contre-tailles sur le bord du manteau recouvrant le bras gauche et sur la doublure du manteau retenu par la main gauche ; avant les travaux décrits à l’état III ;

(BNF, Est., Ed 99a rés., in-fol. - Londres, BM - Londres, V&A - New York, MM)

III : avant toute lettre, avec les armoiries ; avec des travaux dans le visage et dans la tenture ; ajout de tailles pour adoucir l’ombre portée sur la draperie. Avec l’ajout de tailles et de contre-tailles dans la doublure du manteau à gauche ; avec les travaux dans le cordon pour le rendre plus moiré (BNF, Est. : Ed 99a rés., in-fol., épreuve présentant une mention manuscrite à l’encre brune sous le tr. c., de part et d’autre des armoiries : « Philippe de Courcillon marquis de - Dangeau Grand Maitre des Ordres du // Mont Carmel et de St Lazare - mort le 9. Septembre 1720 » ;

Da 63, in-fol., p. 162, Mf E066923 ; N2, in-fol., vol. 399, Mf D123270 ; s.n.r., à Drevet, 2 épr. - Paris, ENSBA, fol. 1439 rés., p. 60 - Londres, BM - Londres, V&A - Rome, InG, Stampe 53822 - Stockholm, Nm - Vienne, Albertina) ; correspond à l’état II de Firmin-Didot

IV : l’état décrit. Quelques retouches supplémentaires sont visibles dans la draperie, à droite ; (BNF, Est. : Ed 99a rés.,in-fol. ; Da 63, in-fol., p. 163, Mf E066924 et N2, in-fol., Mf D123271 -BML, fds ancien - Francfort, Städel - Londres, V&A - Versailles, LP, 44/131) ; correspond à l’état III de Firmin-Didot.

Épreuves non consultées : Caen, MBA. - Chantilly Ms. Condé - Nantes, BM - Philadelphie, MA - Amsterdam, Rijks - Bologne, PN, G.D.S. - Dresde, S.K- Madrid, BN -

La famille des seigneurs de Courcillon voit son origine dans le Poitou dès le VIIe siècle. Philippe de Courcillon (1636-1720), fils aîné de Louis de Courcillon, chevalier, Seigneur de Dangeau et de Charlotte des Noues de la Tabarière, nait dans le pays chartrain. Outre son titre de marquis, Philippe adjoint ceux de comte de Mesle et de Civrai, de baron de Sainte-Hermine, de Saint-Amand etc. En 1666, il reçoit du roi le gouvernement de Touraine. Dès 1668, il entre à l’Académie française. Il abandonne la religion protestante ; le roi lui fait alors entièrement confiance et lui accorde en 1670 un brevet lui permettant d’entrer à toute heure et dans tous les lieux où il se trouve. En 1672, Louis XIV le prend comme aide de camp pour la guerre de Hollande et le désigne, à la fin de l’année, en tant qu’envoyé extraordinaire auprès de l’Electeur de Trèves et de celui du Palatin. Dangeau se fait remarquer du roi et de la cour par une brillante carrière militaire commencée très jeune en Flandres, en Espagne et au Portugal ainsi que par sa vive intelligence. Sa présence devient rapidement indispensable au roi qui le pousse à se désister de ses fonctions militaires pour demeurer à la cour. A défaut de titres de grande noblesse, il acquiert une immense fortune, d’une manière souvent peu glorieuse, d’après les descriptions de Madame de Sévigné 1 . En 1688, Dangeau est fait chevalier de l’ordre du Saint-Esprit 2 et en 1693, Grand maître de l’ordre de Notre-Dame du Mont Carmel et de Saint-Lazare ; en 1696 il devient conseiller d’État d’épée. Il est élu en 1704, à titre honoraire, à l’Académie royale des sciences et meurt à Paris à l’âge de quatre-vingt-quatre ans le 13 mai 1720. Bien que courtisan, il n’en demeure pas moins que Dangeau représente la loyauté, la fidélité, la bonne grâce et le bon esprit. Il est l’auteur des précieux Mémoires sur ce siècle de Louis XIV. Le marquis a toujours soutenu les Arts et les Lettres, de sorte que Boileau lui a dédié sa Satyre sur la Noblesse. Il habitait un hôtel particulier décoré par Le Brun et Le Sueur, situé place Royale 3 . Il avait épousé en 1682, Françoise Morin, fille du fermier général Morin, puis en 1686, Sophie, comtesse de Lewestin, dame d’honneur de Mme la Dauphine 4 . Son frère Louis, (1643-1723), abbé de Dangeau, était considéré comme un grammairien distingué.

Biographie de Rigaud : voir cat. P. Dr., n° 117.

Rigaud peint ce portrait en 1700 et en demande six cent cinquante livres. En 1702 il en fait une réplique pour six cents livres 5 . La réplique de 1702, portant la signature de Rigaud, se trouve au musée de Versailles 6 .

Van Hulst et Mariette précisent que le tableau a été gravé par Drevet en 1703, mais Lelong met un point après les trois premiers chiffres du millésime. La gravure se trouvant dans le Recueil des gravures d’après Rigaud de la Bibliothèque de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts à Paris, est datée, de la main de Rigaud, de 1704.

L’achèvement de la gravure a nécessité d’innombrables retouches dues à la complexité non seulement des drapés, générant des ombres et des reflets, mais aussi des broderies. Le visage a également été repris pour le mettre en valeur et éviter qu’il ne disparaisse complètement dans le décorum.

(Voir volume I, pp. 75, 165).

bibliographie

Mariette 1740-1770, III, f° 47 v°, n° 65, VII, f ° 11 ; Moreri 1759, IV, p. 201 ; Lelong 1775, p. 175; Paignon-Dijonval 1810, 7514 ; Nagler 1836, III, p. 479 et 1843, XIII, p. 185 ; Dussieux et coll. 1854, I, pp. XIII-XLVI ; Dussieux et coll. 1854, II, p. 181 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 45 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 36 ; Firmin-Didot 1875-1877, P. Dr. , n° 419 ; Pradel (Du) 1692-1878, II, p. 290 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 18, n° 16 ; Bellier et Auvray 1882, I, p. 446 ; Potier de Courcy 1884-1890, Anselme 1726, IX, p. 289 ; Mireur 1910, II, pp. 535-538, 540-541 ; Thieme et Becker 1913, IX, p. 559 ; Soulange-Bodin 1914, pp. 6-49 ; Roman 1919, pp. 80, 92 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; Jougla de Morenas 1975, III, p. 84 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 39 ; Constans 1995, II, p. 755, 4259.

catalogues de ventes (complément au Dictionnaire Mireur)

Mariette par Basan 1775, p. 371, n° 1108 ; Basan par Regnault 1798, p. 138, n° 664.

Notes
1.

Dussieux et coll. 1854, p. 191.

1.

Soulié, et coll., 1854, Journal de Dangeau,I, pp. XIII-XLVI, voir annexes, vol. III, p. 68.

2.

Potier de Courcy 1884-1890, Anselme 1726, IX, p. 289.

3.

Pradel (Du) 1692-1878, II, p. 290.

4.

Moreri 1759, IV/1 p. 201.

5.

Roman 1919, pp. 80, 92.

6.

Inv. n° 7504, MV 3652, LP 1119, dimensions H. 1,62, L. 1,30. Voir Constans 1995, II, p. 755, 4259.