59. F airfax (Lord Thomas, Comte d’Oxford) , d’après Adriaen Van der Werff

S. d. [1697 : 1ère édition ; de 1707 à 1713 : 2e édition]

Burin ; épreuve rognée avant la cuvette

H. 0,295, L. 0,174 au tr.c. ; H. 0,310, L. 0,184 bord à bord

Sous la console, au c. : thomas fairfax // General du Parlement. ; Sous le tr. c : à g., Wander Werff pinxit ; à dr., Petr. Drevet sculpsit ;

En buste, sans mains, enchâssé dans un médaillon ovale, tourné de trois quarts vers la droite, le regard de face, le personnage est présenté en armure. A gauche et à droite du médaillon, l’épée et le bâton de commandement sont posés obliquement sur la console.

• E tats

I : l’état décrit ; (BNF, Est. : Ed 99a rés., in-fol. ; N2, in-fol., vol. 534, Mf D138446 - Paris, Biblioth. Ste Geneviève - Amsterdam, Rijks - Amsterdam, Universiteitsbibl. - Bruxelles, BR, Estampes - Dresde, SK - Londres, BM - Londres, V&A - Rome InG, Farnesina - Stockholm, Nm - Turin, BnU - Vienne, Albertina)

II : avec quelques retouches ; (Londres, V&A, E 250-1965 PP75).

Firmin-Didot indique l’existence, au musée de Berlin, d’une épreuve avant le troisième trait au menton.

En 1645, Thomas Fairfax (Denton 1611-Nunappleton 1671), général des troupes du Parlement d’Angleterre, succède au comte d’Essex, destitué du généralat du parlement d’Angleterre. On lui associe Cromwell en tant que lieutenant. De Larrey rapporte que Faifax était taciturne, flegmatique et borné, tempérant ainsi la fougue de Cromwell. Il écrase les troupes royales en 1645 à la bataille de Naseby puis prend Bristol et Oxford. En 1649 il s’oppose cependant à la condamnation à mort du roi Charles Ier ¹ . A partir de là, Cromwell l’évinçant peu à peu et ne lui laissant que le nom de général sans lui en laisser l’autorité, il se démet de cette charge. Cromwell est alors nommé à sa place en 1650. Les États ont offert à Fairfax le titre de comte d’Oxford en remerciement des services rendus. En 1649, il se fait recevoir docteur en droit à Oxford ² . Après la mort de Cromwell, en 1658, Fairfax participe à la restauration du roi Charles II.

Biographie et monographie de Van der Werff : voir cat. P. Dr., n° 14 et Gaehtgens ³ .

Comme pour le portrait de Cromwell, il ne s’agit pas d’un portrait brossé « ad vivum » puisque van der Werff (1659-1722) n’avait que douze ans à la mort de Fairfax. Le modèle est une grisaille ⁴ , exécutée d’après un ou plusieurs portraits circulant à l’époque. Le tableau appartient à une série de soixante-six grisailles de mêmes dimensions, dont cinquante ont été réalisées par Adriaen van der Werff pour les gravures du recueil d’Isaac de Larrey. Parmi ces grisailles se trouvent également les portraits de Charles II d’Angleterre et de Cromwell qui ont du servir aussi à Drevet pour leur gravure (Voir plus haut). Ces grisailles sont conservées à la Koninklijk Huisarchief (Archives Royales) à La Haye ⁵ .

La gravure présente les imperfections déjà remarquées pour les portraits de Charles II (cf. cat. P. Dr., n° 14) et de Cromwell (cf. cat. P. Dr, n° 57) : raideur du sujet, manque d’expression. Cependant, l’ornementation du portrait de Cromwell, constituée par les attributs et apportant une certaine satisfaction à l’œil, n’existe pas dans le portrait de Fairfax beaucoup plus sévère.

Ce portrait a été gravé par Drevet ainsi que ceux de Charles II et de Cromwell pour l’Histoire d’Angleterre d’Ecosse et d’Irlande écrite par Isaac de Larrey, dont les éditions ont paru à Rotterdam en 1697, chez Reinier Leers ¹ , et en 1707 et 1713 (4 vol. in-fol. Bibliothèque Sainte-Geneviève, O, 37). Fairfax y figure au tome IV. Toutes les gravures de cet ouvrage ont été réalisées d’après Adriaen Van der Werff. Drevet a gravé pour ce recueil, uniquement ces trois portraits. La Bibliothèque universitaire d’Amsterdam signale une troisième édition en 1728-1730 à Amsterdam.

(Voir volume I : pp. 69, 110, 174, 208)

bibliographie

De Larrey 1707-1713, IV, pp. 216-217 ; Mariette 1740-1770, III, f° 91, n° 59 ; Moreri 1759, V, p. 23 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 54 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 45 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 17 n° 11 ; Dauze 1895, I, p. 525 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; Thieme & Becker 1942, XXXV, pp. 393-394  ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr.,n° 44 ; Gaehtgens 1987 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, p. 409.