60. LA vrilliÉre (Louis PHÉLyPEAUX , marquis de), d’après Pierre Gobert

S. d. [1701]

Burin. H. 0,429/30, L. 0,330 au tr. c. ; H. 0,434, L. 0,335 à la cuvette

Sur le pourtour de l’ovale, de part et d’autre d’un cartouche armorié : lud. phelipeaux marchio de la vrilliere et - ord. com. ; dans la bordure de l’ovale : offerebat gilbertus franciscus - paris de bellesbat ; sur le dessus de la corniche du socle, à g., Gobert pinxit; à dr., Drevet Sculpsit. ;

En buste, sans mains, tourné de trois quarts vers la gauche, le regard plutôt vers la droite, le sujet porte une longue perruque largement partagée par le milieu. Sur un habit de brocart, une cravate de dentelle, aux nombreux plis, descend jusqu’au bas de la poitrine. La broderie de l’ordre du Saint-Esprit se devine sur le pan du manteau qui recouvre le bras droit. Les armoiries sont entourées des colliers de l’ordre de Saint-Michel et du Saint-Esprit, et surmontées d’une couronne de marquis : Ecartelé : aux 1 et 4, d’azur semé de Quartefeuilles d’Or au franc quartier d’hermines, qui est Phelypeaux ; aux 2 et 3, d’argent à 3 lézards de sinople, montans deux et un qui est Cottereau.

I : l’état décrit, avec une couronne de marquis surmontant les armes, [alternance de fleurons de feuilles d’ache et de fleurons à trois perles] ; (BNF, Est., Ed 99b rés., in-fol. -Londres, V&A)

II : le nom est orthographié Phelypeaux ; les armes sont surmontées d’une couronne princière ou ducale [ornée uniquement de fleurons de feuilles d’ache] ; (BNF, Est. : Ed 99b rés., in-fol ; N3, in-fol., vol. 49, Mf D289297 ; s.n.r., à Drevet - Dijon, MBA - Versailles, LP 45/45 - Francfort, Städel - Londres, V&A, E 282-1965 PP120 - Rome, InG Farnesina, 53826 - Washington, NGA, B - 28123) ; correspond au deuxième état de Firmin-Didot.

Épreuves non consultées : Dresde, SK.

La Maison Phélypeaux de la Vrillière est une des plus illustres maisons de la noblesse française. Ses membres se sont toujours distingués au service du roi 1 . Louis Phélypeaux, marquis de La Vrillière, de Tanlai, comte de Saint-Florentin (1672-1725), a eu pour parents Balthazar Phélypeaux et Marie-Marguerite de Fourci 2 . A la mort de son père, en 1700, il est nommé Secrétaire d’État, commandeur et secrétaire des ordres du roi. La même année, il épouse Françoise de Mailly, fille de Louis comte de Mailly, maréchal de camp. Il meurt à Fontainebleau le 7 septembre 1725 3 .

Biographie relative à Pierre Gobert : voir cat.P. Dr., n° 29.

Pierre Gobert a réalisé le portrait lorsque le marquis était encore jeune. D’autre part, la nomination de La Vrillière à la charge de secrétaire des ordres du roi et au titre de commandeur des mêmes ordres intervenant en 1700, le portrait n’a pu être gravé avant cette date puisque la lettre indique cette nomination.

L’état, dont la couronne princière ou ducale surmonte les armoiries, est le second, car il correspond à la nomination du marquis comme commandeur des ordres du roi, Saint-Michel et Saint-Esprit, en 1700, et dont les colliers entourent l’écu. La couronne de marquis était une erreur.

Ce portrait a été gravé pour la thèse soutenue par l’abbé Paris de Bellesbat à la Sorbonne en juillet 1701, soutenance présidée par Thomas Roullaud. Le Mercure du mois de Juillet 1701 l’annonce ainsi : « Le 6 de ce mois Mr l’abbé Paris de Bélebat, chanoine de Saint Aignan, d’Orléans, soutint en Sorbonne une thèse dédiée à Mr. Le marquis de la Vrillière. Ce ministre y assista et l’assemblée composée d’un grand nombre de prélats, et de la plus grosse partie de la cour et de la robe fut très-nombreuse, quoy que Mr. de la Vrillière fust assez reconnu dans son portrait, il l’est encore mieux dans les vers suivans : Desine, Roma, tuos jactare superba catones, Phybeis non sunt integritabe pares Talis imago viri virtutes spirat auitas Quas sacra Religio, Mars colit atque Themis 1  ».

Firmin-Didot ne mentionne pas le changement des couronnes surmontant les armoiries.

Le haut de l’ovale est orné d’une draperie, dans le style de Rigaud pour lequel Gobert a travaillé. Cette ornementation n’atténue pas la raideur du personnage ni le peu d’expression qu’il présente. Il n’y a rien de particulier à dire sur la gravure de Pierre qui interprète le portrait selon son habitude, à l’aide de tailles habiles mettant en relief les reflets de la soie, la légèreté de la dentelle et essayant de rendre au mieux l’expression du visage intéressante.

Gravé également d’après Pierre Gobert par J.-G. Wille.

(Voir volume I : p. 69, 173).

bibliographie

Mariette 1740-1770, III, III f° 48 r°, n° 71 ; Moreri 1759, VIII p. 260 ; Lelong 1775, p. 248 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 117 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 83 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 19 n° 27 ; Potier de Courcy 1884-1890, Anselme 1726, IX, p. 434 ; Mireur 1910, II p. 541 ; Thieme et Becker 1913, IX, p. 560 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; Jougla de Morenas 1975, V, p. 271 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 68.

Notes
1.

Jougla de Morenas 1975, V, p. 271.

2.

Moreri 1759, VIII, p. 260.

3.

Potier de Courcy 1884-1890, Anselme 1726, IX, p. 434.

1.

Ces renseignements m’ont été transmis par madame Véronique Meyer que je remercie.