61. LE peletier (Claude, seigneur de Villeneuve-le-Roi ), d’après Pierre Mignard

1711 

Burin

H. 0,378, L. 0,278/9 au tr. c. ; H. 0,383, L. 0,285/7 à la cuvette

Sur le pourtour de l’ovale, de part et d’autre d’un cartouche armorié : claudius le peletier prÆses infulatus regni administer Ærarii prÆfectus, &c. vixit annos lxxx obiit 4 Id. Aug. 1711 ; sur le dessus de la corniche : à g., Petr. Mignard pinxit.; à dr., Petr. Drevet Sculp. ;

En buste sans mains, le corps légèrement tourné de trois quarts à gauche, la tête et le regard de face, le sujet est vêtu de son habit de président du parlement. Il porte une longue perruque qui repose sur le large col de fourrure. Armoiries surmontées d’une couronne de marquis et d’un bonnet de président à mortier du parlement : D’azur à la croix pattée, chargée en cœur d’un chevron de gueules, accosté de 2 molettes d’éperon de sable et en pointe d’une rose de gueules boutonnée d’or.

Un seul état connu : l’état décrit ; (BNF, Est. : Ed 99b rés., in-fol. ; N2, in-fol., vol. 1042, Mf D189696 - Versailles, Est., LP, 45/46 -Dresde, SK - Londres, V&A - Madrid, BN. - Milan, Bertarelli - New York, MM - Philadelphie, MA )

La famille Le Peletier est connue depuis Barthelemy-Nicolas le Peletier, sieur de la Pilardière, mort en 1405 1 . Second fils de Louis Ier le Peletier et de Marie Leschassier, Claude (1630-1711), étudie au célèbre collège des Graffins à Paris. Sujet brillant, il prend goût à la jurisprudence et, dès 1652, est nommé conseiller au parlement puis à la « Grand-Chambre. » . En 1660, à la mort de Gaston d’Orléans, il est chargé de la tutelle des trois princesses. Il travaille en 1662, en collaboration avec Guillaume de Lamoignon, à la modification du droit français. Nommé prévôt des marchands de la ville de Paris en 1668 il le restera pendant huit ans qu’il emploie à embellir la ville. Nommé conseiller d’État en 1673, il est appelé à la cour en 1683 pour remplacer Colbert en tant que contrôleur général des finances. Ministre d’État en 1686 puis président à mortier au parlement de Paris, il crée de nouveaux règlements favorisant l’enseignement du droit français. Le roi lui donne en 1691, la surintendance des postes. Il se retire en 1698, partageant son temps entre ses terres de Villeneuve-le-roi et le prieuré des Chartreux de Saint-Bruno. Il meurt le dix août 1711 à plus de quatre-vingts ans. Il avait épousé Marguerite Fleuriau dont il avait eût dix enfants 2 . Jean-Antoine de Mesme sera nommé à sa suite Premier président du parlement de Paris 3 (voir cat. P. Dr., n°96).

Biographie de Mignard : voir cat. P. Dr., n° 12.

La gravure a été réalisée d’après le portrait peint par Mignard qui se trouve au musée Carnavalet 4 . Le tableau a figuré à l’Exposition L’Ancien hôtel de ville et la place de Grève, Paris, 1975.

Il existe quelques différences dans la gravure par rapport au tableau : Pierre Drevet n’a pas représenté le ministre Claude le Peletier mais le magistrat vêtu de la toge et de l’étole « herminée » de président à mortier au parlement de Paris ; il a aussi légèrement vieilli le personnage. La date de la mort de Claude Le Peletier étant mentionnée dans la lettre, la gravure a été réalisée après 1711. Sa mort a peut-être donné lieu à la commande de la gravure.

L’estampe se présente en contrepartie du tableau.

L’œuvre appartient à l’ensemble des dix grands portraits gravés par Pierre en buste et dans un ovale, représentant des magistrats : Claude Le Peletier (cat. n° 61), Nicolas-Pierre Camus de Pont-Carré (cat. n° 86), Jean Delpech (cat. n° 87), Henry de Fourcy (cat. n° 88), Pierre Gillet (cat. n° 89), Joseph-Omer Joly de Fleury (cat. n° 91), Jean Le Blais du Quesné (cat. n° 94), Jean-Antoine de Mesme (cat. n° 96), Charles-François de Montholon (cat. n° 98), Antoine Portail (cat. n° 100).

(Voir volume I :pp. 31, 69, 172).

bibliographie

Du Pradel 1692, I, p. 56 ; Mariette 1740-1770, III, f° 47 v°, n° 70 ; Moreri 1759, VIII, pp. 163-164 ; Lelong 1775, p. 246 ; Paignon-Dijonval 1810, p. 221, n° 6335 ; Nagler 1836, III, p. 479 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 79 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 86 ; Firmin-Didot 1875-1877, P. Dr., n° 461 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 19, n° 29 ; Mireur 1910, II, pp. 538-539, 541 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; Jougla de Morenas 1975, V, pp. 239-240 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 72 ; Bruson, Léribault 1999, p. 313.

catalogues d’expositions

Catalogue de l’Exposition « L’Ancien hôtel de ville et la place de Grève », Paris, 1975, n° 43.

Notes
1.

Jouglas de Morenas 1975, V, pp. 239-240.

2.

Moreri 1759, VIII, pp. 163-164.

3.

Du Pradel 1692, I, p. 56.

4.

Dimensions : H. 0,700 ; L. 0,550, dans un ovale, invent. n° P. 655. Voir Bruson, Léribault 1999, p. 313.