63. montague (Lord Charles, 1 er comte d’Halifax) , d’après Godfrey Kneller

S. d. [Entre 1703 et 1710 : 1er état ; entre 1714 et 1715 : 2e état]

Burin

H. 0,325, L. 0,254 au tr. c. ext. ; H. 0,365, L. 0,260 à la cuvette

Sous le tr. c. ext. : à g., Keneler [sic] eques pinx. ; à dr., Drevet Sculp.

En buste, le corps tourné de trois quarts à gauche, la tête légèrement tournée vers la droite, le regard de face, la tête couverte par une perruque retombant en longues boucles, le personnage retient son manteau de la main droite.

I : l’état décrit, sans le nom du personnage ; (BNF, Est. : Ed 99b rés., in-fol. ; N3, in-fol. - Amsterdam, Rijks - Dresdre, SK - Londres, V&A - Philadelphie, M.A - Vienne, Albertina)

II : l’état ci-après,non décrit à ce jour : avec le nom et les qualities du personnage en marge, de part et d’autre des armoiries : The R t Hon ble Charles - Earle of Halifax, // Viscount Sunbury, Baron - Halifax, first Commissioner of // The Treasury, Lord lieutenant - of the county of  Surrey, Privy // Councellor and Knight of the - most Noble Order of e y garter. Armoiries surmontées d’une couronne de marquis, supportées par deux chimères ; devise entourant l’écu : honi . soit . qui . mal . y. pense . ; dans le philactère servant de base aux armes : otium cum dignita  ; les noms des artistes sont identiques au premier état ;(Londres, V&A, E 295-1965 PP75)

Charles Montague, (1661-1715), homme d’état anglais, est le quatrième fils de George Montague, comte de Northampton. Il étudie aux universités de Cambridge et d’Oxford. Non seulement il est connu pour sa grande éloquence, mais il versifie avec une facilité étonnante. Lorsque Guillaume III monte sur le trône d’Angleterre, Montague le soutient à la chambre des communes. Il en est récompensé par une pension et la charge de commissaire du trésor en 1691. Il est nommé chancelier de l’échiquier et sous-trésorier en 1694. Montague est l’auteur des billets de l’échiquier, aidant ainsi au rétablissement des échanges commerciaux en Angleterre. De 1697 à 1699, il est Premier ministre. En 1699, le roi le crée lord baron de Halifax. Il contribue fortement à la réunion de l’Angleterre et de l’Écosse et obtient du parlement la succession du trône d’Angleterre aux Hanovre. En 1712, il proteste contre la trêve avec la France. Il est nommé régent après la mort de la reine Anne. George Ier qui régne de 1714 à 1727, le nomme comte de Halifax et chevalier de l’ordre de la Jarretière. Il devient son conseiller privé et premier commissaire au trésor. Il meurt le 30 mai 1715, ayant toujours aimé et protégé les savants 1 .

Bien que né à Lübeck en 1646 et formé à Amsterdam chez Ferdinand Bol, Gottefried Kniller ou Godfrey Kneller fait la majeure partie de sa carrière de peintre portraitiste à Londres. Concurrençant Lely peintre du roi, il devient très rapidement le peintre attitré de Charles II d’Angleterre et de la cour. Celui-ci l’envoie même en France pour brosser le portrait de Louis XIV. On dit de lui qu’il travaillait vite pour faire face aux trop nombreuses commandes, ce qui se ressent parfois dans l’exécution des portraits. Il meurt en 1723, à la tête d’une immense fortune 2 . Six-cent soixante-dix-huit portraits peints par Godfrey Kneller sont conservés à Londres, à la National Portrait Gallery dont celui de Montague peint entre 1703 et 1710 3 .

La date du tableau n‘est pas précise, entre 1703 et 1710. Montague avait quarante-deux ans en 1703, ce qui correspond à l’âge apparent du personnage représenté. Le tirage du premier état est intervenu probablement entre ces deux dates. Le second état de la gravure n’a pu être tiré qu’entre 1714 et 1715 année de sa mort. En effet, la lettre mentionne que George Ier, qui n’accède au trône qu’en 1714, le nomme comte d’Halifax, l’honore de l’ordre de la Jarretière et lui donne la charge de premier commissaire du trésor.

L’estampe reproduit exactement le portrait peint et se présente en contrepartie du tableau.

Gravé par Smith en manière noire d’après le même peintre. Représenté en habit, tourné vers la droite, à mi-cuisses, devant un paysage forestier. Il s’agit probablement d’un autre tableau de Kneller, beaucoup plus expressif (BnF Est, N2 fol. vol. 775).

(Voir volume I : p. 110).

bibliographie

Mariette 1740-1770, III, f° 47 v°, n° 67 Moreri 1759, VII, p. 684 ; Le Blanc 1856, II,P. Dr., n° 68 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 96 ; Firmin-Didot 1875-1877, P. Dr., n° 468 ; Mireur 1910, II, pp. 536, 539 ; Audin et Vial 1919, p. 288 ; Thieme et Becker , XX, pp. 596-600 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 92.

catalogues de ventes ( complément au Dictionnaire Mireur )

Mariette par Basan 1775, p. 369, n° 1095.

Notes
1.

Moreri 1759, VII p. 684.

2.

Thieme et Becker, XX, p. 596.

3.

Inv. NPG 3211, dimensions : H. 0,914, L. 0,711.