En buste, sans mains, le corps et la tête tournés de trois quarts à droite, le regard de face, l’archevêque retient sous le bras droit les pans de sa cape dont le haut recouvre ses épaules. Armoiries surmontées d’une couronne princière, d’une croix d’archevêque primat et d’un chapeau d’archevêque : D’or à la couleuvre ondoyante d’azur mise en pal dite guivre. Supports : deux chimères.

• E tats

I : l’état décrit, avant la dédicace ; (BNF, Est.  : Ed 99a rés., in-fol. ; Da 62, in-fol., p. 89, Mf E066818 ; N3, in-fol., Mf D287216 - Paris, ENSBA, fol. 1439 rés., p. 51 - Londres, V&A)

II : dédicace imprimée à l’envers sur le socle, au c. : Offerebât obsequentissimi serui Monachi de charitate ; (BNF, Est., Ed. 99a rés., in-fol. -Rouen, BM - Sceaux, Ms. Ile de Fr. - Londres, V&A - Philadelphie, MA - Stockholm, Nm)

III : le bas de la joue gauche est éclairci, une verrue a été ajoutée ; un long trait échappé ressemblant plutôt à une rayure part verticalement au-dessus de l’œil droit ;

(BNF, Est., Ed 99a rés., in-fol. -Genève, MAH., Estampes - Londres, V&A)

Épreuves non consultées : Dresde, SK.

La famille Colbert a son origine en Champagne. Second des six fils de Jean-Baptiste Colbert ministre de Louis XIV, et de Marie Charon, Jacques-Nicolas Colbert (1654-Paris, 1707), est nommé coadjuteur de Rouen en 1680 ¹ et archevêque de cette ville en 1691, charge qu’il exerce jusqu’en 1707. Docteur de Sorbonne, abbé du Bec, prieur et seigneur spirituel et temporel de la Charité-sur-Loire, il a été considéré par ses condisciples comme un prélat d’un grand mérite. Il possédait également une demeure à Paris ² . Il est élu à l’Académie française et meurt à cinquante-trois ans. Son frère aîné, Jean-Baptiste Colbert, marquis de Seignelai (1651-1699), a été également ministre et secrétaire d’État et grand Trésorier des ordres du roi ³ .

Rigaud mentionne ce portrait à l’année 1696 au nom de « Mr l’Archevesque de Rouen » ; il en demande mille quatre cents livres ⁴ . Le portrait a été gravé par Pierre Drevet en 1699, selon Van Hulst qui ajoute que le tableau est « de la figure entière... et la gravure grandeur de thèse ⁵  » Mariette ne cite ce portrait que dans le chapitre concernant l’œuvre de Rigaud.

Pierre Drevet grave ce portrait pour honorer la commande de la congrégation des moines de La Charité sur Loire dont Jacques-Nicolas Colbert est le prieur. Le cuivre est conservé à la chalcographie du Louvre ⁶ . La gravure a été réalisée entre 1691, date à laquelle Jacques-Nicolas Colbert a été nommé archevêque de Rouen, et 1707 , date de sa mort. Van Hulst propose celle de 1699 qui est vraisemblable.

Cette œuvre s’inscrit dans l’ensemble des grands portraits de prélats et abbés, réalisés par Pierre en bustes et en ovales, portraits qui ne sont pas d’apparat mais qui présentent une grande qualité d’exécution : n° 68, Hippolyte de Béthune ; n° 70, Jacques-Nicolas Colbert ;n° 74, Oronce Finé de Brianville ;n° 75, Balthazar-Henri de Fourcy ; n° 77, Jean-Louis de la Bourdonnaye ; n° 82, Jean Polinier ; n° 84, Jean-Baptiste de Verthamon.