73. du Cambout de pontchasteau (Sébastien-Joseph), d’après Jean Jouvenet

[1690]

Burin

H. 0,220, L. 0,134 au tr. c. ; H. 0,227, L. 0,144 à la cuvette

Sur le pourtour de l’ovale, en partant du haut, à dr. du fleuron : m re . sebastien joseph du cambout de pontchasteau mort a paris le 27 e . juin 1690 agÉ de 56 ans ; sous l’ovale, dans l’image : à g., J. Jouvenet pinxit ; à dr., Picart Roman s . ex. C.P.R. ; plus bas, légende de treize lignes encadrée d’un trait : Issu d’une maison illustre depuis plus de 500. ans, neveu du Cardinal de Richelieu, // frère de Madame la Comtesse de Harcour et de Madame la Duchesse d’Espernon, // oncle de M. le Comte d’Armagnac Grand-Ecuièr [sic] de France, de M. le Duc de Coislin &c. // Après avoir vescu dans le monde avec toute l’estime que la probité, le sçavoir, la // capacité, et les agrémens de l’esprit et du corps peuvent attirer aux personnes de son // rang, âgé de 29. ans il executa ce qu’il avoit medité depuis plusieurs années, quitta // ses bénéfices, se déroba à ses parens et à tous ses amis du monde, se retira seul et // inconnu dans le dehors d’un monastere de l’Ordre de S t . Bernard, pour y servir // Dieu dans ses pauvres, travaillant à la campagne cÕme un homme de journée, //veillant, jeûnant, priant continuellem. t , portant le cilice, couchant sur la paille et sou = // vent sur une claie ; et aprés [sic] avoir vescu 27. ans dans la paix de la penitence, de la // patience, et d’une profonde humilité, mourut dans une extrême confiance en la // misericorde de Dieu par les merites de Nostre Seigneur Jesus Christ. ;

Le buste sans mains et la tête sont tournés de trois-quarts vers la droite. Le regard de face, le personnage qui porte une large chevelure bouclée, est vêtu d’une simple soutane. Une cravate recouvre le haut de sa poitrine.

Seul état connu  : l’état décrit, perdu et retrouvé ; (BNF, Est., N2, in-fol., vol. 454, Mf D130178)

Biographie de Jean Jouvenet : voir cat. P. Dr., n° 2.

D’après Mariette, Sébastien-Joseph Du Cambout s’est illustré par sa piété. Une gravure dont les auteurs sont anonymes, signale qu’il a été inhumé à Port-Royal ; (BNF, Est., N2 folio, vol. 454, Mf. D130175).

Mariette mentionne également « Picart Romanus ex. ;Picart n’y a pas mis son nom comme graveur ; aussy est-il certain qu’il a été gravé par Drevet dans le temps qu’il a travaillé pour Picart 1 ».

Pierre Drevet a probablement travaillé pour Étienne Picart peu après s’être mis à son compte en 1692 ou, juste avant, alors qu’il se trouvait encore chez Girard Audran. À cette période qui correspond aussi aux débuts de sa vie professionnelle, les commandes n’étaient pas si nombreuses et Pierre devait certainement chercher à travailler pour d’autres graveurs.

Nagler confond ce portrait avec celui du Cardinal Pierre Du Cambout de Coislin, qu’il dit gravé d’après Rigaud non seulement par J. Sarrabat mais aussi par Drevet en 1696. Après l’étude de ce portrait (BNF, Est., N2 folio, vol. 454 et N3 folio, vol. 20), il s’avère que les tailles ne sont pas de la manière de Pierre Drevet et que l’attribution de Nagler est erronée.

Gravé en contrepartie de la gravure de Drevet par N. Habert, avec une légende en latin et sans le nom de Jouvenet ainsi que par trois graveurs anonymes et par Étienne Desrochers, dans le même sens que la gravure de Drevet. Il existe également une mauvaise gravure en contrepartie de celle de Drevet, éditée chez Crépy ; (Pour ces gravures voir BNF, Est., N2 folio, vol. 454)

Cette estampe, d’un format modeste, a sans doute été gravée pour être insérée dans un in-quarto. On reconnaît les tailles fines et variées de Pierre, dans le traitement du visage, du vêtement, des plis de la cravate, des boucles de cheveux, mais le sujet ne se prêtait pas à un portrait brillant et ce travail est loin d’être le meilleur de Pierre Drevet.

bibliographie 

Mariette, Abecedario, IV, pp. 148-150 ; Nagler 1843, XIII, p. 182.

Notes
1.

Mariette, Abecedario, IV, pp. 148-150.