76. humiÈres (Anne-Louise de crevant d ) , d’après P…

S. d. [1710-1711]

Burin

H. 0,156, L. 0,103 au tr. c. ; H. 0,160/1, L. 0,108 à la cuvette

Sur la face du socle, de part et d’autre d’un cartouche armorié : Anne Louise de — Crevant-d’Humières // Abbesse et Reforma — trice de l’Abbaye de // Monchy au diocese de — Beauvais, de l’Ordre de // Cistaux, decedée le — xx e . de Janvier mdccx // dans la lii . Année de son Age. ; au-dessous : à g., P. Pinx. ;à dr., P. Drevet scul. ;

En buste, légèrement tournée vers la gauche, le regard de face, la religieuse pose la main gauche sur la croix placée sur sa poitrine et tient un livre de la main droite. Armoiries présentées dans un médaillon, surmontées d’une couronne princière et de la crosse : Ecartelé, aux 1 et 4, contre-écartelé d’argent et d’azur qui est Crevant ; aux 2 et 3, d’argent fretté de sable qui est d’Humières.

  • E tats

Un seul état connu : l’état décrit  ; (BNF, Est. : Ed. 99a rés., in-fol.  ; N2, in-fol., vol. 858, Mf D169274 -Toulouse, B. fds patrm. ; Dresde, SK - Paris, Bibl. Ste Geneviève, 3898/H2, 964 rés. Londres, V&A - Philadelphie, MA)

La Maison de Crevant, originaire de Touraine, est connue depuis 1302 1 . Fille de Louis de Crevant et de Louise-Antoinette-Thérèse de la Châtre, Anne-Louise, est le quatrième de leurs cinq enfants 2 . Née le 18 octobre 1658 à Monchy près de Compiègne, elle est élevée dans le monastère de la Visitation de Compiègne. Son père fait expulser les cisterciens de la petite abbaye de Monchy pour rétablir les religieuses, dont les moines avaient pris la place, et installer sa fille en 1675 sous le nom de Sœur Saint-Bernard. En 1684, le roi la nomme abbesse de Monchy 3 . D’un esprit solide, généreuse, instruite, entreprenante, elle rétablit l’étroite observance de la règle de Saint-Benoît dans son abbaye 4 . Elle meurt en 1710. Son père ayant reçu du roi le titre de duc d’Humières en 1690, Anne-Louise porte donc ce nom à partir de cette date.

Pierre Drevet a gravé ce portrait pour illustrer l’ouvrage de dom Michel Félibien 5 édité en 1711. La gravure a probablement été commandée à Pierre dans le courant de l’année 1710, après la mort de l’abbesse le 20 janvier. L’estampe a donc été tirée entre 1710 et 1711. Après recherches, le peintre dont le nom commence par l’initiale P. n’a pas été identifié.

Bien que le format de l’estampe soit petit, Pierre tire le meilleur parti de son savoir-faire pour le rendu du visage ; le voile et le vêtement de la religieuse sont traités par des tailles et des contre-tailles moins serrées.

(Voir vol. I : p. 207).

bibliographie

Dom Félibien 1711, pp. 1-2 ; Anselme 1726, IX pp.54, 174 ; Mariette 1740-1770, III,f° 46 r°, n° 25 ; Moreri 1759,IV, pp. 255-256  ; Lelong 1775, p. 211 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 44 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 73 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p.18, n° 23 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; Marion 1968, p. 1 ; Jougla de Morenas 1975,IV, pp. 318-319 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 37.

Notes
1.

Moreri 1759, IV, pp. 255-256. Cette Maison a donné Louis de Crevant, IVe du nom, Maréchal de France, vicomte de Brigueuil, baron de Preuilli, gouverneur du Bourbonnais puis de Flandres et Hainault, grand maître de l’Artillerie en 1685, chevalier des ordres du roi en 1688. Sa terre de Monchi est érigée en duché sous le nom d’Humières en 1690.

2.

Voir Saugrain 1726, II, p. 197-198.

3.

Le roi nommait l’abbé ou l’abbesse en vertu du concordat de Bologne. Voir Marion 1968, p. 1.

4.

Félibien 1711, p. 2.

5.

Félibien 1711, La Vie de Madame d’Humières… A Paris, chez Jacques Estienne…, 1711, p. 1.