78. loO ( Dom arnoul de), d’après Jean Jouvenet

S. d. [1713]

Burin

H. 0,284, L. 0,214/5 au tr. c. ; H. 0,331, L. 0,225 à la cuvette

Sous le tr. c. : à g., J. Jouvenet pinxit ; à dr. P. Drevet scul. ; au-dessous, au c. : Le t.r.p. Dom Arnoul de Loo. // Superieur General de la Congregation de St. Maur, décedé. // en 1713. âgé de 69. ans.

Assis, vu jusqu’aux genoux, les bras appuyés sur les accoudoirs d’un fauteuil en bois, le corps et la tête tournés de trois quarts à gauche, le regard de face, le prieur, en habit de bénédictin, tient deux feuillets manuscrits de la main gauche. Sa tête est à moitié couverte par la capuche.

Un seul état connu  :l’état décrit  ; (BNF, Est. : Ed 99c rés., in-fol.  ;Da 50, in-fol.; N3, in-fol.,vol. 53, D 289546 ; s.n.r., à Drevet ; BNF, Arsenal, 911 - Amsterdam, Rijks - Bruxelles, BR, Estampes - Dresde, SK - Londres, BM – Londres, V&A - Madrid, RB, Patrimoine National - Philadelphie, MA - Stockholm, Nm - Vienne, Albertina)

Prieur de l’abbaye bénédictine de Saint-Denis, Dom Arnoul de Loo (1644-1713) fut également supérieur général de la congrégation de Saint-Maur (cf. Lelong) 1 . Un privilège royal lui a été accordé le 26 mars 1712 pour l’édition d’un ouvrage dont le titre est De la Connoissance de l’Amour de Dieu 2 .

Biographie de Jean Jouvenet, voir cat. P. Dr., n° 2.

Le tableau a disparu ; il a probablement été réalisé une dizaine d’années avant la mort de l’abbé en 1713, en raison de l’âge apparent du personnage dont le portrait est gravé. Il n’est connu que par la gravure de Pierre Drevet. Seule une copie médiocre existe, appartenant à la Société archéologique de Touraine et provenant de l’abbaye de Marmoutiers 3 .

Mariette attribue la gravure de ce portrait à Pierre Drevet le père, Le Blanc, Firmin-Didot, Portalis et Beraldi et l’Inventaire du fonds français l’attribuent à Pierre-Imbert en se fondant, probablement, sur les assertions d’Huber et Rost. Ces derniers ont certainement fait le parallèle entre ce portrait et celui de Dom Denys de Sainte-Marthe, gravé par Pierre-Imbert vers 1727 (cat. P.-I. Dr. n° 33). Ces deux bénédictins appartiennent à la congrégation de Saint-Maur et sont représentés l’un et l’autre tournés de trois quarts vers la gauche, dans une bibliothèque, assis devant une table près de livres ouverts et de feuillets écrits. Cependant, l’un est mort en 1713 et l’autre en 1725 et seul le portrait de Denys de Sainte-Marthe orne le nouvelle édition de la Gallia Christiana en 1728.

Comme la lettre le mentionne, le père Arnoul de Loo est décédé en 1713. La gravure a donc été réalisée après cette date. Pierre-Imbert avait seize ans et possédait déjà une grande maîtrise du burin, eu égard au sujet exécuté à dix-neuf ans, la Résurrection de Jésus-Christ (cat. P. -I. Dr., n° 12). S’il fallait trouver quelques traces de la manière de Pierre-Imbert, c’est dans le travail du visage qu’il faudrait en voir quelques-unes. Cependant, Pierre Drevet n’avait à l’époque que cinquante ans. Il se trouvait encore à son plus haut niveau, ayant une vue assez bonne pour graver le visage et reproduire le texte sur le livre ouvert et sur le feuillet, texte si habilement gravé qu’avec un peu de patience il pourrait être lu.

L’attribution de la gravure à Pierre Drevet par Mariette doit être confirmée.

(Voir volume I : pp. 29, 69, 173).

bibliographie

Mariette 1740-1770, III, f° 46 r°, n° 22 ; Lelong 1775, p. 220 ; Huber et Rost 1797, VIII, P-I. Dr., p. 7, n° 7 ; Joubert 1821, I, p. 438 ; Nagler 1836, III, p. 478 ; Le Blanc 1856, II, P-I., Dr., n° 33 ; Firmin-Didot 1876, P-I. Dr., n° 25 ; Firmin-Didot1875-1877, P-I. Dr., n° 503 ; Portalis et Beraldi 1881, II, P-I. Dr., p. 23, n° 71  ; IFF XVIII e 1951, VI, P-I. Dr. n° 18 ;Schnapper 1974, p. 207, n° 94, fig. 97; Martin 1984, pp. 174-178.

Notes
1.

Voir notice de H.-J. Martin sur les Mauristes dans Roche 1984, pp. 174-178.

2.

BNF, ms. fr. 21950, p. 336, n° 751.

3.

Schnapper 1974, p. 207 n° 94, fig. 97.