82. polinier (Jean) , d’après de J.-P. de Lescrinier

S. d. [1710-1711]

Burin ; épreuve rognée

H. 0,370/72, L. 0,278/9 au tr. c. ; H. 0,373/5, L. 0,281/2 bord à bord

Sur le pourtour de l’ovale, de part et d’autre d’un médaillon armorié : joannes polinier abbas s genovefÆ parisiensis prÆpos. general. canon. regul. congreg. gal. ; sur le dessus de la corniche : à g., J.P. Lescrinier pinx.; à dr., P. Drevet sculp. ;

En buste sans mains, la tête et le corps tournés de trois quarts à gauche, le regard de face, l’abbé est vêtu d’un surplis sur lequel est posée une croix. Une calotte couvre des cheveux courts, légèrement bouclés. Armoiries : D’azur à trois fleurs de lys d’or. Supports : deux angelots, dont l’un, à gauche, désigne la mitre et l’autre, à droite, porte la crosse.

Un seul état connu : l’état décrit ; (BNF, Est. : Ed 99b rés., in-fol. ; N2, in-fol., vol. 1542, Mf D240625 -Dresdre, SK - Londres, BM - Londres, V&A - Philadelphie, MA- Stockholm, Nm - Vienne, Albertina)

Jean Polinier (ou Paulinier) est né à Pézenas le 8 novembre 1646. Abbé de Sainte Geneviève, il fut général des chanoines réguliers de la Congrégation de France de 1709 à 1715 et de 1721 à 1727, date de sa mort à l’âge de 81 ans.

L’abbé n’est pas représenté âgé de 81 ans, mais plutôt à la cinquantaine passée, c’est à dire vers la fin du XVIIe siècle. Comme on peut le voir dans le médaillon armorié, le Saint-Siège avait accordé aux abbés de Sainte Geneviève, le privilège de porter la mitre et la crosse, ce qui leur donnait rang immédiatement après les évêques 1 .

Pierre Drevet n’a gravé qu’un seul portrait des généraux des génovéfains, celui de Jean Polinier. Dans son étude comparative et évolutive des portraits des génovéfains 2 , Véronique Meyer remarque que le portrait de l’abbé Polinier a fait l’objet par Pierre Drevet d’apports inédits jusqu’alors pour les représentations des généraux des génovéfains, tels que le motif du mur de maçonnerie, le médaillon de pierre et le cartouche armorié entouré de deux angelots. Pierre Drevet a repris, pour ce cartouche armorié, le bas de la composition d’Abraham Bosse pour le Frontispice Processionale // ad usum // insignis et Regalis // ecclesiæ // S. Genovefæ // parisiennis édité en 1665. Ce frontispice a été réédité en 1692 par Claude du Molinet sur la page de titre du Cabinet de la Bibliothèque de Sainte-Geneviève 3 .

D’après le même auteur, le peintre Lescrinier n’est connu que par les portraits gravés des génovéfains. Après vérifications, le tableau ne se trouve pas à la Bibliothèque Sainte Geneviève 4 .

Le portrait a été gravé avant la mort de l’abbé puisque cette date n’est pas indiquée dans la lettre, ce qui est habituellement le cas pour les personnes décédées. Son élévation au généralat de la congrégation de France en 1709 a probablement motivé la commande de la gravure. On peut donc avancer la date de 1710-1711 ou peu après, pour la réalisation de cette gravure par Pierre Drevet.

Gravé également par Leroy en 1711.

Cette œuvre s’inscrit dans l’ensemble des grands portraits de prélats et abbés, réalisés par Pierre en bustes et en ovales, portraits qui ne sont pas d’apparat mais qui présentent une grande qualité d’exécution : n° 68, Hippolyte de Béthune ; n° 70, Jacques-Nicolas Colbert ;n° 74, Oronce Finé de Brianville ;n° 75, Balthazar-Henri de Fourcy ; n° 77, Jean-Louis de la Bourdonnaye ; n° 82, Jean Polinier ; n° 84, Jean-Baptiste de Verthamon.

(Voir volume I : p. 77).

bibliographie

Mariette 1740-1770, III, f° 46 r°, n° 15 ; Lelong 1775, p. 250 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 98 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 106 ; Mireur 1910, II, p. 541 ; Audin et Vial 1919, p. 288 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 104 ; Marion 1968, p. 2 ; Meyer 1997-07, pp. 11-23.

Notes
1.

Marion 1968, p. 2.

2.

Meyer 1997-07, pp. 11-23.

3.

Meyer 1997-07, p. 22, note n° 28.

4.

Je remercie M. Yann Sordet, Conservateur en chef du Département de la Réserve de la Bibliothèque Sainte-Geneviève qui a bien voulu me donner ce renseignement.