S. d. [1695]
Burin ; traces d’eau-forte dans les armoiries
H. 0,406, L. 0,312/4 au tr. c. ; H. 0,416, L. 0,323/5 à la cuvette
Sur le pourtour de l’ovale, de part et d’autre d’un cartouche armorié : ioannes baptista de verthamon episcopus et dominus appamiarum &c. ; sur la corniche du socle : à g., Vignon pinxit. ; à dr., Drevet Sculpsit ;
En buste, sans mains, la tête et le corps tournés vers la droite, le regard de face, l’évêque porte un camail sur lequel repose une croix retenue par un ruban passant sous le rabat. Les cheveux sont courts et légèrement bouclés. Au bas de l’ovale et au c. de la corniche : un cartouche présentant les armoiries surmontées d’une couronne comtale, d’une mitre, d’une crosse et d’un chapeau d’archevêque : Ecartelé : au 1, de gueules à un lion passant d’or ; aux 2 et 3, cinq points d’or équipollés à quatre d’azur ; au 4, de gueules plein.
I : l’état ci-après décrit, non décrit à ce jour ; avant les signatures, avec l’inscription autour de l’ovale ; (Londres, V&A, E 421-1965, PP75)
II : l’état décrit ; présence de trois verrues sur la joue droite, au bas du visage ;
(BNF, Est. : Ed 99b rés., in-fol.; Db 14 +, p. 52 ; N2, in-fol., vol. 1956, Mf D276441 - Amsterdam, Rijks - Londres, V&A - Vienne, Albertina)
Jean-Baptiste de Verthamon (1646-1735), évêque et seigneur de Pamiers près de Foix, docteur de la maison de Sorbonne, a été nommé par le roi évêque de Pamiers le 8 septembre 1693 et sacré à Paris le 3 janvier 1694. Il devient président-né des États de Foix et meurt à quatre-vingt-neuf ans, après quarante et un ans d’épiscopat. Il a été inhumé dans la cathédrale de Pamiers, derrière l’autel 1 . Pamiers sur Ariège, situé à dix-neuf kilomètres de Foix est le siège d’un évêché depuis 1295, évêché dépendant de l’archevêché de Toulouse 2 .
On remarque que les armoiries de Jean-Baptiste de Verthamon sont surmontées du chapeau d’archevêque bien qu’il ne soit qu’évêque. Ses armes sont identiques à celles d’Isaac de Verthamon, évêque de Consérans, dont le portrait a été gravé, d’après François de Troy, par Pierre-Imbert vingt-cinq ou trente ans plus tard (cat. P.-I. Dr, n° 34).
Philippe Vignon (Paris 1634-id. 1701), peintre de portraits, est le fils cadet du peintre Claude-François Vignon (1593-1670). Il est reçu à l’Académie royale le 30 août 1687 sur la présentation des portraitsde Buyster et de Mauperché 3 .
Le Blanc attribue ce portrait à Pierre-Imbert, à la suite de celui du Portrait d’Isaac-Jacques de Verthamon, d’après François de Troy. Il s’agit une erreur car, techniquement, le burin est de la main de Pierre Drevet. D’autre part, Jean-Baptiste de Verthamon a été sacré évêque de Pamiers en 1694 et la commande de son portrait doit être en rapport avec cette date. De plus, il est de vingt-trois ans l’aîné d’Isaac-Jacques de Verthamon, ce qui exclue l’exécution de ces deux portraits à la même époque par Pierre-Imbert. Enfin, Mariette inscrit la planche à l’œuvre de Drevet le père et l’abbé Lelong indique la date de 1695 pour la gravure. Pour ces multiples raisons l’attribution de ce portrait revient à Pierre Drevet.
Le portrait gravé par Drevet illustre la notice sur Jean-Baptiste de Verthamon dans l’ouvrage de Mgr J. M. Vidal : Histoire des Évêques de Pamiers (s.d.).
Cette œuvre s’inscrit dans l’ensemble des grands portraits de prélats et abbés, réalisés par Pierre en bustes et en ovales, portraits qui ne sont pas d’apparat mais qui présentent une grande qualité d’exécution : n° 68, Hippolyte de Béthune ; n° 70, Jacques-Nicolas Colbert ;n° 74, Oronce Finé de Brianville ;n° 75, Balthazar-Henri de Fourcy ; n° 77, Jean-Louis de la Bourdonnaye ; n° 82, Jean Polinier ; n° 84, Jean-Baptiste de Verthamon.
(Voir vol. I : p. 255).
bibliographie
Mariette 1740-1770, III,f° 45 v°, n° 9 ; Lelong 1775, p 281 ; Chennevières et Montaiglon 1852-1853, II, p. 391 ; Le Blanc 1856, II, P-I. Dr., n° 47; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 122 ; Potier de Courcy 1890, Anselme, IX/1ère part., p. 676 ; Audin et Vial 1919, p. 288 ; IFF XVIII e 1951,VII, P. Dr, n° 118.
catalogues de ventes (complément au Dictionnaire Mireur )
Claude Drevet 1782, p. 14, n° 125.
Je remercie madame France-Line Alvès, archiviste de l’évêché de Pamiers, à qui je dois ces renseignements. La localisation du portrait peint est inconnue.
Joanne 1872, p.1677. La cathédrale est surmontée d’un clocher octogonal reposant sur une tour massive crénelée et conservé par Mansart lors de la reconstruction de la nef dans le style du XVIIe siècle. L’église Notre Dame du Camp est très ancienne ; son énorme façade cubique, à créneaux et mâchicoulis, est encastrée entre deux tours également crénelées. L’évêché est l’un des plus beaux de France.Voir aussi la notice de Saugrain 1726, II, pp. 931-932.
Chennevières et Montaiglon 1852-1853, II, p. 391.