86. camus de pontcarrÉ (Nicolas-Pierre Le), d’après Jean Jouvenet

S. d. ; 1704 selon l’abbé Lelong : 1er état ; [1705 : 2e état ]

Burin

H. 0,499, L. 0,401 au tr. du dessin ; H. 0,515, L. 0,409/10 à la cuvette

Sur le pourtour de l’ovale, de part et d’autre d’un cartouche armorié : nicolas pierre camus, chevalier seigneur de pontcarrÉ, m e . des req tes . et premier president du parem t de rouen. ; sur le b. ext. de l’ovale : Ioannes Guillelmus le Barbier de Grainville. Rotomagaeus ; sur le dessus de la corniche du socle : à g., Ioannes Jouvenet pinxit ; à dr., Petr. Drevet Sculpsit ;

En buste, sans mains, le corps légèrement tourné vers la gauche, la tête de trois quarts à droite, le regard de face, le personnage porte la robe de magistrat et l’étole herminée qui enveloppe son bras gauche. La tête est couverte d’une longue perruque dont les boucles recouvrent le devant du collet de fourrure. Armoiries disposées sur un manteau doublé d’hermine, surmontées d’une couronne de marquis et d’une toque : D’azur à l’étoile d’or, accompagnée de trois croissants d’argent, deux en chef, un en pointe. Tenants : deux lions contournés.

• E tats

I : l’état décrit ; (BNF, Est. : Ed 99a rés., in-fol.; N3, in-fol., vol. 14, Mf D286766 -Rouen, BM - Dresde, SK - Londres, BM - Londres, V&A - Vienne, Albertina)

II : l’état ci-après, non décrit à ce jour ; la dédicace est modifiée par les mots : Offerebat dicabat que placés avant Ioannes Guillelmus…et Anno Domini 1705 placés après Rotomagaeus ; travaux dans la perruque : à gauche dans les boucles qui bordent le front, la joue droite et le col de fourrure ; le sourcil droit est moins épais ;

(BNF, Est., Da 50, in-fol., p. 46 - Londres, V&A)

Nicolas-Pierre Camus, Premier Président du Parlement de Rouen, est le fils de Nicolas Camus, seigneur de Pontcarré, conseiller au parlement, mort en 1705. Nicolas-Pierre est reçu conseiller au parlement en février 1688, nommé maître des requêtes en 1691 et premier président du parlement de Rouen en août 1703 ¹ . Il meurt le 10 décembre 1734. Il avait succédé à Charles François de Montholon, mort le 9 juin 1703, dont le portrait avait été gravé par Pierre Drevet, d’après Nicolas de Largillierre (voir cat. P. Dr., n° 98).

Biographie de Jean Jouvenet : voir cat. P. Dr., n° 2.

Leroy relate : « Jouvenet vint à Rouen faire le portrait de Pierre Camus de Pontcarré » et, selon lui, ce serait en 1704 que le portrait original a été peint ² . Le tableau, connu par la gravure de Drevet, est aujourd’hui perdu ³ . Dans tous les cas, le portrait a été exécuté par Jouvenet à partir de 1703, lorsque le peintre peignait le plafond du Parlement de Rouen dont Nicolas-Pierre Camus était le premier Président depuis le mois d’août de la même année.

Le premier état de la gravure a certainement été réalisé et tiré rapidement en 1704 ; le second état qui présente non seulement des changements dans la dédicace mais aussi des modifications importantes dans le portrait, a été tiré l’année suivante, à la demande deJean-Guillaume Le Barbierde Grainville, comme la lettre le mentionne.

L’abbé Lelong donne à la gravure la date de 1704, ce qui, pour le premier état, est vraisemblable. L’estampe a été attribuée par erreur à Pierre-Imbert par Le Blanc. Il est vrai que la qualité d’exécution et de finition de cette gravure peut faire penser à la manière de Pierre-Imbert. Cependant Pierre Drevet est, au début du XVIIIe siècle, au sommet de son art et en 1704, Pierre-Imbert n’a que sept ans.

L’œuvre appartient à l’ensemble des dix grands portraits gravés par Pierre en buste et dans un ovale, représentant des magistrats : Claude Le Peletier (cat. n° 61), Nicolas-Pierre Camus de Pont-Carré (cat. n° 86), Jean Delpech (cat. n° 87), Henry de Fourcy (cat. n° 88), Pierre Gillet (cat. n° 89), Joseph-Omer Joly de Fleury (cat. n° 91), Jean Le Blais du Quesné (cat. n° 94), Jean-Antoine de Mesme (cat. n° 96), Charles-François de Montholon (cat. n° 98), Antoine Portail (cat. n° 100).

(Voir volume I : pp. 69, 172, 201).

bibliographie

Mariette 1740-1770, III,f° 48 r°, n° 78 ; Moreri 1759, III, p. 114 ; Lelong 1775, p. 162 ; Paignon-Dijonval 1810, 7177 ; Joubert 1821, I, p. 438 ; Nagler 1836, III, p. 478 ; Le Blanc 1856, II, P-I.Dr., n°20 ; Leroy 1860, pp. 113, 147, n° 31, 292 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 21 ; Firmin-Didot1875-1877, P-I. Dr., n° 490 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 17, n° 10 ; Bryan 1893, I, p. 425 ; Mireur 1910, II, p. 538 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ;Jougla de Morenas 1975, II, p. 319 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 29 ; Schnapper 1974, p. 210, n° 102, fig. 105 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, p. 409.

catalogues de ventes ( complément au Dictionnaire Mireur )

Mariette par Basan 1775, p. 370, n° 1107.