91. joly de fleury (Joseph-Omer), par Pierre Drevet, (d’après un peintre anonyme ?)

S. d. ; 1698, selon l’abbé Lelong

Burin ; l’épreuve est rognée au tr. c.

H. 0,455, L. 0,326/8 au tr. c.

Sur le pourtour de l’ovale : josephus audomarus joly dominus de fleury comes consistorianus & advocatus catholicus ; de part et d’autre des armoiries, sur la plinthe du socle : offerebat obsequentissimus. - gaspardus martineau altissiodorensis. ; sur le dessus du socle, à g., mention manuscrite à l’encre brune :« Drevet sc. 1698 ». 

En buste, sans mains, le corps et la tête tournés de trois quarts vers la gauche, le regard de face, le sujet porte une robe de magistrat et son rabat. Une longue perruque encadre le visage, descendant le long de son épaule droite jusqu’au milieu de la poitrine ; des boucles reposent sur l’épaule gauche et tombent dans le milieu du dos. Sur la base du socle, au c., les armoiries surmontées d’une couronne de marquis : Ecartelé ; aux 1 et 4, d’azur au lis de jardin d’argent ; et un chef d’or chargé d’une croix pattée et abaissée de sable ; aux 2 et 3, d’azur au léopard d’or armé de gueules ; tenants : deux lions affrontés et lampassés.

  • E tats

I : l’état décrit ; (BNF, Est. : Ed 99a rés., in-fol. ; N3, in-fol., vol. 44, Mf D288975 - Versailles, Est. LP, 44/88)

II : épreuve perdue et retrouvée ; avec la mention sur la face du socle : Hâc Themis, hâc spirat - Sapientia fronte paternum // Sic ille omne refert stirpe ab utrâque decus. Jesse le Duc advocatus ;(Londres, V&A, E 298-1965 PP75).

Traduction du texte latin : Son front respire à la fois la justice et la sagesse. Ainsi tire-t-il de deux sources toute une illustration digne de son père. Jesse le Duc, avocat.

Épreuves non consultées :Madrid, BN.

L’origine de la famille remonte à Mougeot Joly, conseiller du duc de Bourgogne en 1401. Le créateur de la branche de Fleury est François Joly, sieur de Fleury, et de Mirogois [sic], chef du conseil de Richelieu 1 . Fils de Jean-François Joly de Fleury et de Madeleine Talon, fille du célèbre avocat général Omer Talon, Joseph-Omer, conseiller au parlement de Paris, en devient avocat général en 1698. Il épouse Louise Béraut dont il a Jean-Omer et Jeanne-Louise. Il meurt le 5 décembre 1704, à l’âge de 34 ans laissant vacante sa charge d’avocat général au Parlement. Son frère puîné Guillaume-François de Fleury lui succède dans cette charge en 1705 2 .

Le peintre, dont le modèle aurait pu servir à Pierre Drevet ou l’inspirer, est inconnu. Le regard vif, la pose naturelle pourraient être aussi bien de Rigaud que de Nicolas de Largillierre ou François de Troy.

Bien qu’elle ne soit pas signée, non seulement cette gravure a été travaillée dans la manière de Pierre Drevet mais il est plus que probable que le burin est de sa main : l’expression est naturelle, le portrait est gravé d’un burin souple, ferme, varié et nuancé. Pierre a donc réalisé ce portrait que Mariette et Lelong lui attribuaient déjà. Le Blanc ne cite pas ce portrait.

L’œuvre appartient à l’ensemble des dix grands portraits gravés par Pierre en buste et dans un ovale, représentant des magistrats : Claude Le Peletier (cat. n° 61), Nicolas-Pierre Camus de Pont-Carré (cat. n° 86), Jean Delpech (cat. n° 87), Henry de Fourcy (cat. n° 88), Pierre Gillet (cat. n° 89), Joseph-Omer Joly de Fleury (cat. n° 91), Jean Le Blais du Quesné (cat. n° 94), Jean-Antoine de Mesme (cat. n° 96), Charles-François de Montholon (cat. n° 98), Antoine Portail (cat. n° 100).

(Voir vol. I : pp. 179, 201).

bibliographie

Mariette 1740-1770, III,f° 48 r°, n° 76 ; Moreri 1759, VI, pp. 362-363 ; Lelong 1775, p. 213 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 75 ; Firmin-Didot 1875-1877, P. Dr., n° 452 ;Mireur 1910, II, p. 539 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ;Jougla de Morenas 1975, IV, p. 350 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 60.

Notes
1.

Jougla de Morenas 1975, IV, p. 350.

2.

Moreri 1759, VI, pp. 362-363.