94. le blais du quesnÉ (Jean, baron de crespon) , d’après Roger de Piles ?

S. d. ; 1696 selon Lelong  [dans tous les cas avant 1698]

Burin

H. 0,456, L. 0,353 au tr. c. ; H. 0,467, L. 0,360 à la cuvette

Sur le pourtour de l’ovale, en haut, à droite du fleuron : ioannes le blais du quesnÉ baro de crepon ; sur le dessus du socle, à dr. : Dreuet Sculp. ;

En buste , sans mains, la tête et le corps tournés de trois quarts vers la gauche, le regard de face, le sujet porte la robe de conseiller et une longue et large perruque. Au centre du socle, les armoiries sont surmontées d’une couronne de marquis : De sinople à un chevron d’or, accompagné de trois branches de chêne, feuillées et fruitées de même ; supports : deux chiens colletés.

I : avant toute lettre ; avec les armes ; sur le pourtour du médaillon, en majuscules manuscrites à l’encre brune : « ioannes la blais du quesnÉ baro du crespon »  ; en minuscules manuscrites à l’encre brune : « Drevet Sculp. 1696 » ; (BNF, Est., Ed 99b rés., fol.)

II : l’état décrit, avec des reprises dans le visage et un changement dans la couronne surmontant les armoiries qui devient celle d’un marquis : trois fleurons de feuille d’ache alternés de deux fleurons de trois grosses perles formant trèfle ; (BNF, Est., Ed 99b rés., in-fol. - Caen, BM. - Caen, MBA - Versailles, Est., LP, 44/37 bis -Genève, MAH, Estampes - Londres, V&A)

III : avec la date de 1696 et le nom du peintre de Piles (selon Firmin-Didot, sans autres explications).

Jean Le Blais (1615-1698), Seigneur de Quesné, baron de Crespon, conseiller au Parlement de Rouen, est fait conseiller d’État par le cardinal Mazarin pour avoir suivi le parti du roi dans les troubles de la Fronde. Pour cette même raison, il est dépossédé de sa charge de lieutenant-général par M. de Longueville. Le Blais a refusé par la suite de reprendre cette charge et s’est consacré aux études : « il faisoit des vers, scavoit le Grec et le Latin, et sur tout il avoit un talent à trouver dans les Livres ce qu’il y cherchoit : ce qui le rendoit plus heureux que d’autres qui avoient plus étudié que lui 1  ».

Biographie de Roger de Piles : voir cat. P. Dr., n° 101).

Le troisième état sur lequel serait inscrit le nom du peintre Roger de Piles (1636-1709), signalé par Firmin-Didot, est inconnu. Il se pourrait que le portrait ait été brossé par De Piles entre 1665 et 1670, temps correspondant à l’âge apparent du personnage, c’est à dire vers la cinquantaine. La localisation du tableau n’est pas connue.

Jean Le Blais du Quesné est mort en 1698. Sa mort n’étant pas indiquée dans la lettre, on peut en déduire que Pierre Drevet a gravé ce portrait avant cette date. D’autre part, Pierre n’a pas inscrit son adresse au bas de l’estampe et le cuivre n’avait pas été conservé par le graveur. Ces faits pourraient signifier que le commanditaire était bien vivant lorsque Pierre a gravé son portrait, que le cuivre lui a été rendu, que les estampes lui ont été données et que Pierre a reçu le paiement de son travail.

L’abbé Lelong indique que la gravure a été réalisée en 1696 ce qui paraît vraisemblable en raison des déductions du paragraphe précédent.

L’œuvre appartient à l’ensemble des dix grands portraits gravés par Pierre en buste et dans un ovale, représentant des magistrats : Claude Le Peletier (cat. n° 61), Nicolas-Pierre Camus de Pont-Carré (cat. n° 86), Jean Delpech (cat. n° 87), Henry de Fourcy (cat. n° 88), Pierre Gillet (cat. n° 89), Joseph-Omer Joly de Fleury (cat. n° 91), Jean Le Blais du Quesné (cat. n° 94), Jean-Antoine de Mesme (cat. n° 96), Charles-François de Montholon (cat. n° 98), Antoine Portail (cat. n° 100).

bibliographie

Mariette 1740-1770, III, f° 48 r°, n° 82 ; Lelong 1775, p.149 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 24 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 84 ; Firmin-Didot 1875-1877, P. Dr., n° 459 ; Mireur 1910, II, pp. 534, 539 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; Jougla de Morenas 1975, II, p. 133 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 69.

catalogues de ventes ( en complément du Dictionnaire Mireur )

Marron 1832, p. 21, n° 87.

Notes
1.

Lelong 1775, p. 149.