98. montholon (Charles-François de) , dessiné par Pierre Drevet, d’après Nicolas de Largillierre ?

1697

Burin

H. 0,499/500, L. 0,396 au tr. c. ; H. 0,510, L. 0,405 à la cuvette

Sur le pourtour de l’ovale, de part et d’autre d’un cartouche armorié : carolus franciscus de montholon senatus normanniÆ princeps ; dans la bordure intérieure de l’ovale : Offerebat Gabr. Lud. Nic. Le Pesant - de Boisguilbert Pinterville 1697. ; sur le dessus de la corniche : à dr., Drevet fecit rüe du Foin vis-a-vis les Mathurins a Paris ;

En buste, sans mains, le corps et le regard de face, la tête légèrement tournée vers la droite, le président porte la robe, le large collet de fourrure et l’étole d’hermine attachés à sa charge. Une perruque bouclée retombe sur le haut de ses épaules. Armoiries surmontées d’une couronne princière et d’un bonnet de premier président du parlement : D’azur à un mouton passant d’argent, accompagné en chef de quintefeuilles de gueules. Support : deux lions armés et lampassés.

  • E tats

Un seul état connu : l’état décrit  ; (BNF, Est. : Ed 99b rés., in-fol. ; N3, in-fol., vol. 62, Mf D290343 - Caen, MBA - Rouen, BM - Genève, MAH, Estampes -Londres, V&A - Vienne, Albertina)

Le bourg de Montholon en Bourgogne a donné son nom à cette famille dont les membres se sont généreusement illustrés au service de l’État. Charles-François de Montholon, fils aîné de François III et de Marie Lasnier, seigneur du Viviers et d’Aubervilliers, est reçu, en 1679, conseiller au grand conseil du roi. Il est nommé en 1691 premier Président au parlement de Normandie à Rouen et le restera jusqu’à sa mort le 9 juin 1703, âgé de cinquante-deux ans, date à laquelle Camus de Pontcarré lui succède (cat. P. Dr., n° 86). Sa réputation est celle d’un homme bon pour les pauvres, infatigable dans son travail, inflexible pour la justice et traitant les affaires davantage par les conciliations que par les arrêts rendus au palais 1 .

Biographie de Largillierre : voir P. Dr., n° 15.

Le tableau se trouve aujourd’hui au musée des Beaux-Arts de Rouen 2 , après avoir figuré à la Cour d’Appel de cette ville 3 .

Le nom du peintre n’est pas mentionné dans la gravure. Drevet a inscrit, à côté de son nom, le mot fecit au lieu du Sculpsit habituel. Ce fait tend à prouver que, Pierre ne disposant pas de modèle pour répondre à la commande de Nicolas Le Pesant de Boisguilbert, a exécuté ce portrait de lui-même en s’inspirant d’un portrait aperçu, peint par Largillierre ou d’une miniature. D’ailleurs, il était facile pour Pierre de représenter le magistrat revêtu de la robe, du collet et de l’étole d’hermine propres à son rang, ainsi que d’une perruque à la mode, sans en avoir le modèle peint, analogies que l’on retrouve dans plusieurs portraits de gens de robe réalisés par le graveur. En ce qui concerne le visage, il semblerait qu’il l’ait dessiné de mémoire en essayant de garder la ressemblance, d’où un manque d’expression et un visage figé.

Le portrait a très certainement été commandé par Gabriel Louis Nicolas Le Pesant de Boisguilbert Pinterville pour sa thèse de philosophie soutenue à Rouen le 22 juillet 1697. Le bas de thèse, dissocié du portrait, a été retrouvé par madame Véronique Meyer aux Archives nationales et décrit par elle 1  : « entablement orné en haut de volutes et en bas de nombreux trophées, épée, sphère céleste caducée, barrette, ordre de Malte, bâton fleurdelisé.... les positions sont gravées sur un manteau bordé d’hermine, à droite, Berey scripsit à Paris. ILLVSTRISSIMO / POTENTISSIMOQVE D.D. / CAROLO FRANCISCO DE MONTHOLON/ SUPREMI NORMANNIAE SENATUS PRINCIPI… CONCLUSIONES EX UNIVERSA PHILOSOPHIA… Harum conclusionum veritatem, deo duce et auspice naria propugnabit./ Gabriel Lud. Nic. Le Pesant de Boisguilbert Pinterville [?coupé] Rotomagueus. / In Physicâ Collegii Regii Archiepiscop. Rotomag. Societ. JESU die [22] Julii Anno MDC XCVII horâ tertiâ pomeridiana/ PRO ACTU PUBLICO. (dimensions : 465 x 566) »

Le portrait peint a figuré à l’Exposition des Portraits nationaux de 1878  ; il a également fait l’objet de l’Exposition Nicolas de Largillierre à Paris en 1928 (voir Pascal).

L’œuvre appartient à l’ensemble des dix grands portraits gravés par Pierre en buste et dans un ovale, représentant des magistrats : Claude Le Peletier (cat. n° 61), Nicolas-Pierre Camus de Pont-Carré (cat. n° 86), Jean Delpech (cat. n° 87), Henry de Fourcy (cat. n° 88), Pierre Gillet (cat. n° 89), Joseph-Omer Joly de Fleury (cat. n° 91), Jean Le Blais du Quesné (cat. n° 94), Jean-Antoine de Mesme (cat. n° 96), Charles-François de Montholon (cat. n° 98), Antoine Portail (cat. n° 100).

(Voir volume I : 57, 175, 201).

bibliographie

Mariette 1740-1770, III, f° 48 r°, n° 77 ; Mariette, Bibl. J. Doucet, cart. 35, 16752 ; Moreri 1759, VII, pp. 728-729 ; Lelong 1775, p. 235 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 89 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 97 ; Mireur 1910, II, p. 541 ; Audin et Vial 1919, p. 288 ; Pascal 1928, p. 65, n° 97 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 93.

catalogues d’expositions

Catalogue de l’Exposition Nicolas de Largillierre, Paris 1928, n° 48, p. 25.

Notes
1.

Moreri 1759, VII, pp. 728-729.

2.

  Catalogue de l’Exposition Nicolas de Largillierre, Paris 1928, p. 25 n° 48, dimensions : H. 1,33 x L. 1,13.

3.

Pascal 1928, p. 65 n° 97.

1.

A. N., Pc MM 1189 (38). Je remercie Véronique Meyer pour ce renseignement.