110. La bruyÈre (Jean de) , d’après de Saint-Jean

S. d. ; 1697, selon l’abbé Lelong

Burin

H. 0,127, L. 0,081 au tr. c.; H. 0,134, L. 0,088 à la cuvette

Sur la corniche du socle : à g., de S t . Jean pinxit; à dr., Drevet Scul.; sur la face du socle, ce quatrain : Tout Esprit orgueilleux qui s’aime // Par mes leçons se void gueri ; // Et dans mon livre si cheri, // Apprend a se haïr soy-mesme. ;

En buste, sans mains, le corps et la tête tournés de trois quarts vers la droite, le regard de face, le moraliste porte une longue perruque jusqu’à mi-dos dont une boucle repose sur l’épaule droite. Du bras droit, recouvert d’un pan de manteau, il s’appuie sur un petit socle sur lequel sont inscrits les quatre vers.

I : l’état décrit et avant les travaux sur le côté g. de la perruque et au visage ; (BNF, Est., Ed 99b rés., in-fol. -New York, MM)

II : après les travaux  ; (BNF, Est. : Ed. 99b rés., in-fol. ; N2, in-fol., vol. 937, Mf D179255 ; s.n.r., à Drevet)

Né près de Dourdan en 1644, Jean de La Bruyère achète une charge de trésorier général de France à Caen où il ne reste que peu de temps car Bossuet l’introduit en 1684 auprès du duc Louis de Bourbon, petit-fils du Grand-Condé, pour lui enseigner l’histoire. Il reste au service des Condé jusqu’à la fin de sa vie en qualité d’homme de lettres. La première édition des Caractères de Théophraste, traduits du grec avec les caractères ou les mœurs de ce siècle paraît à Paris en 1687. Il est reçu à l’Académie française le 15 juin 1693 et meurt à Versailles en 1696.

D’innombrables éditions des Caractères ont vu le jour, mais la meilleure aurait été celle réalisée immédiatement après sa mort. Boileau a composé quatre vers « pour mettre au bas d’un portrait de M. de La Bruyère, à la tête des Caractères 1 ». Ces quatre vers sont précisément ceux inscrits sur le portrait gravé par Drevet. Il se pourrait qu’il s’agisse de cette première édition de 1696 ou 1697.

L’auteur du Catalogue Paignon-Dijonval dit ne rien connaître sur le peintre de Saint Jean 2 et, les recherches entreprises sont restées vaines. Thieme et Becker cite un « de Saint-Jean » actif entre 1770 et 1777, admis à l’Académie de Saint-Luc, peintre de portraits en miniature et également sur émail 3 . Ces dates sont bien trop tardives pour convenir à un peintre en activité à la fin du XVIIe siècle.

Ce portrait gravé en 1697 selon l’abbé Lelong, a peut-être été exécuté par un élève de Drevet car on n’y reconnaît pas le burin délicat et sûr auquel Drevet nous a habitués, même pour les petits formats. Le format de l’estampe correspond à l’in-octavo mentionné par l’abbé Lelong.

Gravé d’après de Saint-Jean par L.-J. Cathelin, en contrepartie de la gravure de Drevet.

(Voir volume I : pp. 70, 109, 183, 207).

bibliographie

Mariette 1740-1770, III, f° 47 v°, n° 69 ; Moreri 1759, II/2, p. 345; Lelong 1775, p.161; Paignon-Dijonval 1810, 7771; Nagler 1836, III, p. 479 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 73 ; Michaud 1843-1858, VI, pp. 70-72 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., 79 ; Firmin-Didot 1875-1877, P. Dr. n° 455 ; Mireur 1910, II, p. 539 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., 64.

Notes
1.

Moreri 1759, II/2, p. 345.

2.

Paignon-Dijonval 1810, 7771.

3.

Thieme et Becker 1935, XXIX, p. 323.