115. poilly (François de) , d’après son autoportrait

1699

Burin ; épreuve rognée

H. 0,281, L. 0,192 au tr. c. ; H. 0,283/4, L 0,195/6 bord à bord

Sur le pourtour de l’ovale, de part et d’autre d’un fleuron : françois de poilly d’abbeville graveur du roy, mort en 1693 agé de 70 ans; sur le dessus du socle : à g., De Poilly ad vivum delineavit 1680. ; à dr., Jean-Louis Roullet Sculpsit 1699. ;

En buste sans mains, le corps et la tête tournés de trois quarts à droite, le regard de face, le graveur porte une longue perruque dont les boucles tombent sur les épaules et loin dans le dos.

Un seul état connu : l’état décrit ; (BnF, Est. : Ed 99b rés., in-fol. ; N2, in-fol., vol. 1537, Mf D240347 -BML, fonds ancien)

Né à Abbeville en 1623, François est d’abord élève de son père Charles de Poilly, orfèvre, qui le met ensuite en apprentissage chez Pierre Daret. En 1649, il fait le voyage de Rome où il reste jusqu’en 1656 1 . Il travaille aussi chez Pierre Ier Mariette. En 1658, il épouse Marguerite Weyen dont il a seize enfants : Herman (1659) et François II (1666) seront l’un et l’autre graveurs et marchands d’estampes 2 . Excellent dessinateur et bon graveur au burin, François de Poilly est nommé graveur du roi en 1664. Il meurt à Paris en 1693 à soixante-dix ans.

Jean-Louis Roullet est né en Arles en 1645. Élève de François de Poilly, il meurt à Paris en 1699 3 . Il a réalisé la gravure de ce portrait d’après un dessin de François de Poilly dont la localisation est inconnue.

Mariette parle ainsi de cette gravure : « Roullet avoit commencé de la graver par un motif de reconnaissance, et il en vouloit faire un présent aux enfants de Poilly son ancien maistre, mais il mourut sur cet ouvrage et le laissa imparfait. P. Drevet se chargea de le rachever, et le voulu aussy faire gratuitement ; l’on reconnoist aisement son travail dans la perruque et dans plusieurs partie de la teste. C’est M. Poilly, le fils de François, qui m’a appris cette particularité ».

A l’instar de Mariette, on observe que le burin de Pierre Drevet est particulièrement visible dans le visage et dans la perruque. Le graveur n’a guère retouché le manteau. Une grande part du travail incombant à Pierre Drevet, cette gravure dont l'ébauche est de Jean-Louis Roullet (Arles 1645-Paris 1698), a été classée dans ses réalisations. L’honnêteté scrupuleuse de Pierre est ici évidente : le graveur laisse le nom de Roullet ; cependant, il fait suivre ce nom de la date de 1699 alors que le graveur est mort en 1698. Ce petit décalage confirme que l’artiste n’avait pas terminé le portrait. On note également les liens d’amitié existant entre Pierre Drevet et la famille de Poilly.

(Voir volume I : p. 183).

bibliographie

Le Comte 1699-1700, p. 202-208 ; Mariette 1740-1770, III, f° 48 v°, n° 102 ; Moreri 1759, VIII, pp. 417-418 ; Lelong 1775 ; Basan 1767, I, pp. 388, 413 ; Le Blanc 1856, II, P.Dr., n° 97 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 105 ; Mireur 1910, II, p. 539 ; Thieme et Becker 1913, IX, p. 560  ; Audin et Vial 1919, p. 288 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 103 ; Préaud, 1987, pp. 259-261.

Notes
1.

Moreri 1759, VIII, p. 417.

2.

Préaud 1987, pp. 259-261.

3.

Le Comte 1699-1700, p. 202-208.