II : Un second état est signalé dans le Catalogue de la vente de Claude Drevet : il est également avant toute lettre mais il présenterait des différences non décrites (voir le catalogue de cette vente, p. 14, n° 127).

François Troy naît à Toulouse au début de l’année 1645, d’Antoine Troy, peintre vitrier, et d’Astrugue Bordes. Il est le cinquième enfant sur les sept issus du couple. Le petit François grandit à Toulouse dans un environnement artistique, son grand-père Jean, étant également peintre. Son frère Jean, peintre à Montpellier, ayant obtenu d’adjoindre la particule à son nom, François s’en saisit également. Il s’installe à Paris, travaille dans l’atelier de Nicolas Loir et épouse en décembre 1668 Jeanne Cotelle fille du peintre Jean I Cotelle (1607-1676). Reçu à l’Académie le 6 octobre 1674 dans la hiérarchie des peintres d’histoire, il est élu adjoint à professeur en 1692, professeur en 1693, directeur en 1708 et adjoint à recteur en 1722. Son art de prédilection deviendra assez vite le portrait qu’il pratiquera jusqu’à la fin de ses jours. François de Troy décède en 1730 à l’âge de quatre-vingt-cinq ans ¹ . Il avait exposé de nombreux tableaux aux Salon de 1699 et à celui Salon de 1704 dont un grand nombre de portraits ² .

Le portrait se trouverait à Châlons-en-Champagne, au musée Garinet. Il aurait été réalisé en 1702 ³ . Il ne figure pas dans l’ouvrage de Dominique Brême cité plus haut.

Des relations d’amitié ont existé entre François de Troy et Pierre Drevet puisque le peintre a signé au contrat de mariage du graveur en 1696 ⁴ . Le cuivre, dont les tirages ont été minimes et qui ne figure ni dans l’inventaire de 1739 ni dans le catalogue de la vente de Claude Drevet en 1782, a été, sans doute, gravé par Drevet en cadeau pour François de Troy. D’autre part, les épreuves ne semblent pas avoir fait l’objet par Drevet d’un commerce quelconque, car elles sont restées avant la lettre.

On ne peut donner de date précise pour la réalisation de la gravure. Cependant, il est envisageable qu’elle ait suivi de peu celle de l’autoportrait en raison du caractère amical qu’elle présente mais, peut-être aussi, de l’imminence de l’agrément de Pierre Drevet à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture. L’hypothèse inverse pourrait être envisagée, celle d’une reconnaissance de Pierre Drevet envers François de Troy pour son appui auprès de l’Académie.

On trouve aussi dans le Catalogue Paignon-Dijonval la mention de trois épreuves « avec différences, deux sont retouchées au crayon, toutes trois sont avant la lettre ».

L’abbé Lelong qualifie l’estampe de « très rare ».

L’autoportrait de François de Troy a été gravé en 1713 par Bouys in-folio, en 1714 par de Poilly in-folio, par un anonyme pour Dezallier d’Argenville et par Desrochers pour Odieuvre.

(Voir volume I : pp. 60, 159-160, 182, 259).

bibliographie

Mariette1740-1770, III, f° 48 v°, n° 92 ;Lelong 1775, p. 277 ; Paignon-Dijonval 1810, 7182 ; Nagler 1836, III, p. 479 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 113 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 120 ; Firmin-Didot 1875-1877, P. Dr., n° 483 ; Mireur 1910, II, p. 535-537, 538, 540-541 ; Audin et Vial 1919, p. 288 ; Thieme et Becker 1939, XXXIII, pp. 440-441 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 116 ; Turner et Macmillan 1996, XXXI, p. 378 ; Brême 1997, pp. 11-37.