S. d. ; 1708, selon Lelong
Burin
H. 0,254, L. 0,195 au tr. c. ; H. 0,260, L. 0,201 à la cuvette
Sur la corniche : à g., Santerre pinxit ; à dr., Drevet Sculpsit ; sur la face du socle : Messire Arnold de Ville // Baron libre du S t . Empire, des Moldave [sic] Seigneur du // ban de Sele de Biemeré inventeur de la Machine de Marly.
En buste sans mains, le corps tourné de trois quarts vers la gauche, la tête et le regard de face, l’homme porte une élégante perruque dont une boucle, ornée d’un ruban, retombe sur le côté droit de la poitrine. Armoiries surmontées d’une couronne de marquis : D’argent au lion couronné de gueules, à la fasce d’azur brochante. Supports : deux lions léopardés.
I : l’état décrit ; (BNF, Est., Ed 99b rés., in-fol.; Da 53a, in fol., p. 19 ; N2, in-fol., vol. 1972, Mf D277625 - Genève, MAH, Estampes - Londres, V&A, E573-1960)
II : conforme à l’état précédent mais le mot Sele a été remplacé par Zele ; (Francfort, Städel - Londres, V&A - Philadelphie, MA - Rome, InG, Farnesina - Vienne, Albertina) ; épreuve perdue et retrouvée.
III : avec le mot Zele ; le mot inventeur a été remplacé par directeur ; après retouches dans la perruque, à g. et à dr., en bordure du visage ; (BNF, Est., Ed 99b rés., in-fol.)
Épreuves non consultées : Chantilly, MC - Dresdre, SK
Arnold de Ville est issu d’une famille des environs de Liège, barons du Saint-Empire, faits barons de Moldave le 14 janvier 1687. L’abbé de Marolles le dit être ingénieur de son état 1 . La tradition veut qu’il soit l’inventeur de la machine de Marly. En réalité, il n’en serait que le promoteur auprès de Louis XIV et de Colbert, l’inventeur étant Swalm Renkin dit Rannequin (Liège 1644-Bougival 1708). Ce charpentier, spécialisé dans l’évacuation des eaux souterraines gênant l’exploitation des houillères du pays de Liège, a donc eu l’occasion de travailler pour Arnold de Ville. Celui-ci l’a fait ensuite venir en France pour construire la machine hydraulique qui alimentera l’aqueduc de Marly avec les eaux de la Seine jusqu’à Versailles 2 .
Peintre d’histoire et de portraits, Jean-Baptiste Santerre voit le jour à Magny-en-Vexin le 1er janvier 1658 et meurt à Paris, aux Galeries du Louvre le 21 novembre 1717. Il est reçu à l’Académie en 1704. Abandonnant le genre du portrait qu’il avait abordé au début de sa carrière il se consacre peu à peu à la peinture d’histoire. Il avait, en son temps, la réputation de travailler lentement, faisant des recherches et des essais sur la fixité des couleurs. Il séchait ses peintures au soleil et ne les vernissait qu’au bout de dix ans 3 .
Le manque d’informations sur le tableau de Santerre ne permet pas de donner une date à la gravure de ce portrait. La forme de la perruque pourrait indiquer que le portrait a été brossé pendant les dix dernières années du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle, mais ne donne pas la date de la gravure. On se trouve dans l’obligation de s’en remettre l’abbé Lelong qui mentionne que Pierre Drevet a gravé ce portrait en 1708.
(Voir volume I, p. 183).
bibliographie
Mariette 1740-1770, f° 46 v°, n° 37 ; Lelong 1775, p. 282 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 116 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 124 ; Firmin-Didot 1875-1877, P. Dr., n° 486 ; Duplessis 1872, pp. 58, 126, notes 302; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 21 n° 50 ; Bellier et Auvray 1885, II, p. 463; Michaud 1843-1857, XXXV-XXXVI, pp.173-174 ; Mireur 1910, II, p. 540 ; Audin et Vial 1919, p. 288 ; Lugt, 1937 ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 120.
Duplessis 1872, pp. 58, 126, notes 302.
Michaud 1843-1857, XXXV-XXXVI, pp. 173-174.
Bellier et Auvray 1885, II, p. 463.