123/II. christine caroline de brandebourg onoltzbach, duchesse de wurtemberg, d’après Johann Kupesky ou Kopetzky

S. d. [peu avant 1723]

Burin ; épreuve rognée à 1 mm de la gravure

H. 0,429, L. 0,325/8 au tr. c. ; H. 0,433, L. 0,331/34 à la cuvette

Sur le pourtour de l’ovale, de part et d’autre d’un cartouche armorié : christiana carola marchio brandenburgico onoldina nata dux wiirtembergica ; sur la corniche du socle, à dr. : P .Dr. Sculp. ;

A mi-corps, tournée de trois-quarts vers la droite, le regard de face, la princesse porte une robe au profond décolleté. Un large manteau drapé descend le long de son dos et couvre son épaule et son bras gauche. Le bras droit replié sur l’épaule gauche, la princesse retient un pan de ce manteau.

  • é tats

I : avant toute lettre, avec le cartouche blanc ; état non décrit, épreuve probablement unique ; (cf. Mireur : Vente Behague, 1877)

II : avant toute lettre, le cartouche armorié est gravé ; (BNF, Est., Ed. 99a rés., in-fol. -Genève, MAH, Estampes - Londres, BM) ; correspond au premier état de Firmin-Didot.

III : l’état décrit ; (BNF, Est., N3, in-fol., vol. 12, Mf D286614 - Baltimore, MA - Berlin, SM - Bruxelles, BR, Estampes - Londres, V&A - Philadelphie, MA - Stockholm, Nm) ; correspond au second état de Firmin-Didot

Épreuves non consultées :Amsterdam, Rijks - Bologne, PN, GDS. - Dresdre, SK.

Christine-Caroline de Wurtemberg, épouse de Guillaume-Frédéric, margrave de Brandebourg-Onoltzbach, voit le jour en 1694 et meurt en 1723.

Le nom du peintre n’est pas mentionné dans la gravure. Le portrait, dont le style est très approchant de celui de Rigaud ou de celui de Largillierre, n’est inscrit ni dans le Livre de Raison de Rigaud 1 , ni dans le catalogue Largillierre de Georges Pascal 2 . Or on apprend par le département des estampes du Stiftung Stadtmuseum de Berlin que la gravure aurait été exécutée en 1737, d’après un portrait du peintre J. Kupesky 3 .

Peintre d’histoire, de portrait et de genre, Johann Kupesky est né en 1667 en Tchécoslovaquie. Il meurt le 16 juillet 1740 à Nurenberg. Né au sein d’une famille appartenant à une communauté bohémienne, il bénéficia d’une solide éducation religieuse. A quinze ans on le destinait à devenir apprenti tisserand, mais il quitte sa famille et sa communauté à la suite d’une violente altercation, décidé à embrasser la carrière de peintre. Partant pour l’Italie, il travaille dans les ateliers des peintres de Bologne, Florence, Mantua (près de Sienne), Venise et parmi ces peintres chez Titien et Corrège. En fin de compte, il se serait révélé être un élève médiocre de Guido Reni. Il a cependant fait des portraits très appréciés des cours européennes 4 .

La localisation du tableau n’est pas connue.

La date de 1737, indiquée plus haut pour la gravure, paraît bien tardive : Pierre Drevet avait soixante-quatorze ans en 1737 et Pierre-Imbert se trouvait souvent handicapé par sa maladie. Les années précédant 1723, année de la mort de la princesse, sont plus en rapport avec la réalité, d’autant plus que rien dans la lettre n’indique son décès. Généralement, lorsque le modèle est décédé, la date de sa mort est indiquée dans la lettre, ce qui n’est pas le cas ici.

On ne connaît pas le commanditaire de cette estampe.

L’Inventaire du Fonds Français de 1951, mentionne que l’état avec la lettre est absent du fonds. Il a été acquis depuis par la Bibliothèque Nationale car il se trouve classé à la cote N3, in-fol., portraits.

Mariette ne cite pas ce portrait. Huber et Rost en attribuent la gravure à Pierre Drevet. Pierre-Imbert a certainement terminé ce portrait. Sa collaboration est confirmée par l’achèvement extrême de la gravure à l’aide de tailles et de contre-tailles et de coups de burin dont la finesse, alliée à un impact vigoureux, est caractéristique de sa manière.

(Voir volume I : pp. 126, 131).

bibliographie

Huber et Rost 1797, VIII, p. 4 ; Paignon-Dijonval 1810, 7739 ; Nagler 1836, III, p. 476 ; Le Blanc 1856, II, P. Dr., n° 118 ; Firmin-Didot1876, P. Dr., n° 28 ; Firmin-Didot 1875-1877, P. Dr., n° 414 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 21 n° 52 ; Mireur 1910, II, p. 537, 538, 540 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; Thieme et Becker 1928, XXII, pp. 123-126 ; IFF XVIII e 1951, VII P. Dr., n° 26; Lugt 1938, 119 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, pp. 409.

Notes
1.

Roman 1914-1919.

2.

Pascal 1928.

3.

Je remercie M. Andreas Teltow, conservateur au Département des estampes du Stiftung Stadtmuseum de Berlin, pour ses recherches et les renseignements qu’il a bien voulu me transmettre.

4.

Thieme et Becker 1928, XXII, pp. 123-126.